Les régimes amaigrissants causeraient de sérieux dommages physiques et psychologiques pour les jeunes adolescents. Véritables risques, les régimes amaigrissants se révèlent être les principales conséquences des troubles alimentaires chez les jeunes.  


  Les troubles du comportement alimentaire comme la boulimie ou l’anorexie font figure de réalité en nutrition. Ils touchent principalement les jeunes filles. En effet, des études montrent qu’au Québec, 3 % des jeunes filles de 15 à 25 ans souffrent de troubles du comportement alimentaire. Au Canada, une centaine de décès liés à ces troubles serait à déplorer selon l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale.  Aujourd’hui l’apparence physique  influence les populations et principalement les adolescents. Le culte de la minceur est célébré dans des publicités à caractère commercial, une pratique qui pousse les adolescents, mais surtout les jeunes filles à perdre du poids à l’aide de régimes draconiens dont l’avis médical n’est pas nécessaire, mais restent un élément perturbateur dans nos habitudes alimentaires. 

 

Les régimes amaigrissants, éléments déclencheurs des troubles du comportement alimentaire

Les régimes amaigrissants constituent une forme primaire pour perdre du poids, une pratique associée aux troubles du comportement.

Josée Guérin, nutritionniste, psychothérapeute, fondatrice et présidente de la clinique psycho-alimentaire à Montréal défini le lien entre régime amaigrissant et troubles du comportement alimentaire comme  « un rapport à l’alimentation problématique, soit restrictif et compulsif dans le cas d’un régime amaigrissant, soit pathologique dans le cas d’un trouble du comportement ».

 

Ainsi l’individu qui fait un régime amaigrissant dans le but de mincir n’a plus un rapport naturel avec la nourriture, mais une relation restrictive. On notera que l’échec d’un régime amaigrissant peut dans plusieurs cas entrainer voir aggraver les troubles du comportement alimentaire et certains troubles psychopathologiques. Le suivi d’un régime amaigrissant  conduit à un contrôle des acquis sur le comportement alimentaire de la personne concernée et ce contrôle est nécessairement d’ordre restrictif.

Cette restriction alimentaire peut avoir de dangereuses conséquences sur la santé. L’une des principales conséquences concerne  le régime amaigrissant lui-même : « Parmi les facteurs qui prédisposent une personne à développer un trouble du comportement alimentaire, le régime amaigrissant peut être un déclencheur d’un trouble alimentaire » affirme la nutritionniste montréalaise.

 

 Toutefois, les régimes amaigrissants ne sont pas les seuls facteurs de ces troubles alimentaires  selon Josée Guérin. D’autres éléments entrent en compte et les influencent tant sur le plan biologique et psychologique que social. La nutritionniste cite plusieurs cas de figure  comme « des troubles alimentaires préexistants dans l’environnement familial ou les troubles de santé mentale. Sur le plan psychologique, il y a les crises identitaires, une estime de soi faible, une insatisfaction au niveau de son image corporelle et de sa physionomie. Sur le plan social, l’environnement familial et la pression sociale » sont autant d’éléments qui peuvent déclencher des troubles du comportement alimentaire chez l’adolescent rappelle Josée Guérin.

 

Un soutien psychologique est apporté à un individu souffrant de troubles du comportement alimentaire. Néanmoins l’approche reste différente lorsqu’il s’agit d’un adolescent. « Chez l’adulte on doit composer avec la comorbidité alors que chez les jeunes on va travailler beaucoup plus avec les symptômes que sont l’estime de soi, l’image corporelle et la famille » expose Josée Guérin. En médecine on parle de comorbité lorsque qu’un trouble est associé à une maladie déjà existante.

 

Société incitatrice et responsabilité médiatique 

Si la société est coupable face à ces troubles, le média l’est encore plus comme le stipulent les chercheurs Golay, Fossati, Volery et Rieker dans une vulgarisation scientifique parue dans la revue Diabetes and Metabolism en mars 2001. Le culte de la minceur est un des sujets les plus en vue dans les médias. Qu’il s’agisse de publicité sur des produits de régimes ou des magazines sur la maigreur des mannequins, les médias sont blâmables du point de vue de la manifestation d’images incitatrices. 

Sur le plan psychologique, les troubles alimentaires peuvent s´accompagner de pensées suicidaires et donc avoir des effets négatifs sur le long terme.