De nombreux députés sortants n’ont pas reçu l’aval de leur parti et ça risque de poser des problèmes car la plupart d’entre eux n’ont pas l’intention de lâcher le morceau. Il faut dire qu’ils auraient tort de se priver, car même en cas de défaite, ils toucheront l’allocation d’assurance mutuelle différentielle et dégressive de retour à l’emploi des députés. Et ce n’est pas inintéressant financièrement parlant. Les premiers six mois, l’indemnité est de 5514 euros, les six mois suivants 70 % de cette somme puis 50 % les six mois suivants etc… Au bout de trois ans, ils auront touché un peu plus de 17 000 euros. Ils auraient bien tort de se priver. Comme ce sont eux qui ont voté cette loi, ils n’allaient quand-même pas se faire hara-kiri. Heureusement, ils devront déduire de cette somme les autres revenus qu’ils pourraient avoir à côté. Les fonctionnaires et les retraités ne sont pas concernés.

Ne pas se présenter par discipline républicaine serait une erreur, chacun pour soi et le parti après.

Dans ma circonscription, c’est justement le cas. Le député sortant désavoué par le PS a pris les devants et a commencé sa campagne bien avant tous les autres candidats. Sur le tract qu’il a fait distribuer dans les boîtes aux lettres, il cite une recommandation chaleureuse d’un de ses collègues socialistes éminent, le gaffeur Julien Dray. On ne peut s’empêcher de sourire.

Pourtant, on aurait tort de s’amuser de cette situation, car dans cette circonscription du Nord des Ardennes, très majoritairement à gauche (55 % pour Hollande à la présidentielle), le PS risque de perdre l’élection à cause de la dispersion des voix à gauche.  Je suppose que ce n’est pas un cas unique et avec le FN en embuscade, on risque d’avoir beaucoup de surprises.

Que les députés touchent une indemnité en cas de perte de leur mandat, c’st tout à fait normal. Ce qui l’est moins, c’est qu’ils soient obligés de se représenter pour la toucher, ce qui va fausser le scrutin.