Depuis les années 90, les sels d’aluminium dans les vaccins font polémique. Une association de patient, E3M, a relancé le débat ces dernières semaines en déposant une pétition au ministère de la santé demandant le retrait des vaccins contenant des sels d’aluminium. Est-ce vraiment une bonne idée ?

 

 

En août 1998, une nouvelle maladie était découverte par deux médecins, Romain Gherardi et Michelle coquet, la myofasciite à macrophages. Cette pathologie se traduit par des douleurs musculaires plus ou moins intenses, des troubles cognitifs et une grande fatigue.

 

Les recherches pour connaître sa cause ont mené et mènent toujours à une polémique intense entre les différents chercheurs qui se sont intéressés à cette affection. La cause de ce débat : les sels d’aluminium.

 

Bien que cette thèse ait été démentie par de nombreux spécialistes, certains patients restent persuadés que le métal des sels d’aluminium ne se dissoudrait pas comme l’on pensait dans l’organisme et s’accumulerait dans le système nerveux central.

 

En se basant sur cette thèse, l’association de malades atteintes de myofasciite à macrophage, plus communément appelée E3M, a déclaré la guerre aux vaccins contenant des sels d’aluminium, persuadé qu’ils vont tuer leurs enfants. Après une grève de la faim sans grand succès, l’association a transmis une pétition au ministère de la santé le 5 juin dernier : « Nous demandons des vaccins sans aluminium pour protéger nos enfants ».

 

Reste qu’ « aucun lien de causalité n’a été clairement démontré entre la vaccination et la myofasciite à macrophages », rappelle Jean-François Bach, immunologiste et ancien responsable de la sécurité des vaccins à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

 

La suppression des sels d’aluminium dans les vaccins sur de simples hypothèses paraît un peu précipitée. Cela fait 80 ans que des millions de patients se font vaccinés avec des vaccins contenant des sels d’aluminium, adjuvants qui représentent le meilleur rapport bénéfice/risque.

 

Des recherches sont déjà en cours pour essayer de leur trouver un remplaçant à la hauteur mais elles sont sans résultats depuis des années. Leur suppression des vaccins aujourd’hui, alors qu’aucun autre adjuvant n’est jugé aussi efficace, mettrait en danger la santé publique internationale.