Comme en France, le septième art occupe une place importante en Italie. À l’image de Lyon, Turin tient une place importante dans le cinéma international. L’industrie cinématographique italienne est née en 1905 à Turin avec la création de la première société de production du film, la cines. A partir de celle-ci est créé en 1905 le premier film « la prise de Rome » de Filoteo Alberini. L’histoire prend une place importante dans le milieu du cinéma. Attachés à leur patrimoine historique, les Italiens gardent en mémoire l’histoire du pays et intègrent volontiers des morceaux de l’histoire italienne dans les films.

 

Deux réalisateurs pour deux films.

Entre 1963 et 1977 deux films font sensation.  Le premier, "une journée particulière", réalisé par Ettore Scola met en scène deux personnages à priori opposés au cours de la période fasciste. Le 8 mai 1938, date clé de l’histoire du fascisme, rappelle la rencontre entre Hitler et Mussolini. Menace de  guerre, lois raciales rythment l’époque.  Antonietta mère de six enfants est forcée de rester seule à la maison pendant que sa famille se rend aux festivités. Fortuitement, elle fait la connaissance de Grabriele, un homosexuel qui pour ses inclinations homophiles se voit banni des festivités. Même si au départ leurs idéologies politiques divergent, ils vont par la suite se trouver un point commun celui de la solitude. Effectivement, Gabriele a été renvoyé de son poste de journaliste à la radio pour ses penchants homosexuels.                                  

Par ailleurs, il est menacé de déportation par le gouvernement et se retrouve donc seul dans son appartement. De son coté, Antonietta doit se plier aux règles du système et devenir cette parfaite mère de famille au foyer car la famille est le pilier du fascisme. Le dénouement de cette journée particulière mènera à l’arrestation de Grabriele et le retour à la vie monotone pour Antonietta. Epoustouflante dans un rôle tragique celui d’une femme seule face à son retranchement de la vie et sa soumission au pouvoir de Mussolini, Sofia Loren a su mettre en avant l’isolement de la femme à cette époque.

L’année 1978 est glorieuse pour toute l’équipe du film qui obtient le césar du meilleur film étranger puis le golden globe du meilleur film étranger.

Un autre film prodigieux voit le jour presque vingt ans plus tôt : le Guépard. En 1963, Luchino Visconti réalisateur du mouvement néoréaliste décide de mettre en scène ce qui deviendra son film à succès. Hérité du roman homonyme de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, le Guépard aborde une tranche de l’histoire italienne. Sur fond de risorgimento le prince Fabrizio Corbera de Salina interprété par Burt Lancaster est un homme seul dans un univers en mutation. Dans cette fresque historique, le film dépeint une aristocratie italienne en déclin face au modernisme représenté par les nouveaux Italiens. Le film délivre un message portant sur la nostalgie de l’ancien régime et sur l’espoir du futur prévisible.