Les « philomans », le phénomène d’escroquerie à Abidjan

 

Les “philomans”, telle est l’appellation utilisée pour désigner les habiles escrocs qui courent les rues d’Abidjan. Ils visitent toutes les communes et ont déjà fait un grand nombre de victimes à travers ces communes et au fil des ans.

Ils usent de plusieurs modes opératoires

Dotés d’une habileté malsaine, les “philomans” diversifient leurs plans d’attaque avec des cibles bien définies.

La première catégorie est celle qui met à mal le sens du partage. Elle compte dans ses rangs tous les escrocs qui savent se servir de la pitié comme plan et arme d’attaque. Ils vous abordent en vous expliquant une histoire sordide et fabriquée de toutes pièces. Ils vous attirent au désire profond de satisfaire leur besoin à travers une scène de nécessiteux pitoyable. Vous ne pouvez découvrir leur manège que s’ils vous abordent une seconde fois.

 

La deuxième catégorie est composée d’escrocs mystiques capables de faire quelques tours de magie telles que faire passer la salive de la paume au dos de la main ou transformer des billets de banque du fond d’une enveloppe en une page de vieux journal, ce par un simple toucher. Ceux-là sont toujours par groupe de deux. Le premier vous demande un renseignement bidon. Quelque soit votre réaction, il vous remercie et vous donne l’impression de vous être redevable. Il veut donc faire quelque chose pour vous. Aussitôt, surgit le second tout pressé. Il tente de vous dépasser quand le premier lui demande le même renseignement dont il a toujours la réponse. Satisfait, le premier fait une sorte de révélation sur la vie de son complice, à la suite de laquelle  celui-ci affichera un air de stupéfaction. Il tentera de vous convaincre que le “donneur de révélation” un certainement un grand homme à qui il faut accorder du crédit. Si vous cédez, vous êtes à leur merci. Ils vous hypnotisent pour que vous leur cédiez tous vos biens. Vous vous rendez compte de votre naïveté une fois qu’ils sont partis.

 

 

Arrêtons-nous à ces types de gangsters pour dire que désormais, la vigilance est de mise quand il faut donner. Pire encore, les victimes de ces habiles malicieux ne croient plus au bienfait de l’aumône ou du service du renseignement.