Les musées à l’heure du numérique

 Les nouvelles technologies ne transforment pas seulement nos vies quotidiennes, elles bouleversent aussi les institutions plus anciennes à l’instar des musées.Depuis 3 ans, les geeks de l’informatique, du numérique et de toutes les nouveautés en "ique" se réunissent en rêvant à ce que ces nouveaux outils pourraient contribuer à améliorer dans le fonctionnement parfois vieillot des musées. Museomix, le premier évènement d’innovation ouverte, collaborative et participative destiné  au monde des musées, en est la preuve.

Le musée des arts décoratifs lui a ouvert ses portes le week end du 11 novembre dernier, pour sa première édition.Plus de soixante dix participants triés sur le volet étaient présents: créatifsde contenus, professionnels de la médiation muséale, hackers, désigners, bloggeurs…Erasme, centre d ‘innovation numérique du département du Rhône, a fourni de nombreux outils technologiques: tablettes tactiles, picoprojecteurs, transducteurs, canons à sons, Kinect…Enfin , l’évènement était relayé en temps réel sur internet et les réseaux sociaux.

Il faut susciter la curiosité des visiteurs et les nouveaux outils y parviennent.Le numérique cristallise une réflexion sur les publics menée depuis plus de vingt ans.Cela a transformé la perception du musée, qui est devenu autant un lieu de visite  qu’une destination de sortie.Donc il faut utiliser ces  moyens pour susciter l’envie, aider à la transmission du savoir.Cela pourra être très pertinent pour des personnes qui entrent rarement dans les musées.Ainsi, avec un simple smartphone, le visiteur pourra appréhender l’oeuvre, son histoire, son créateur via un outil de son quotidien qui lui donne confiance, le relie à ses amis.Ceci dit, certains visiteurs continueront à désirer une visite plus traditionnelle.Il faut donc pouvoir suspendre ces dispositifs, voire les réserver à des occasions particulières.

Le numérique demande également de repenser les hiérarchies, puisqu’il pose autant de questions aux responsables informatiques qu’aux conservateurs et à la direction des publics.A la fois un moyen supplémentaire de diffuser du contenu, le numérique pose la question du rapport au savoir et ceci sous un autre angle.Quand une exposition est ouverte , elle est terminée et déterminée dans sa conception et son contenu, une fois numérisée, elle continue d’évoluer au contact du public.Et l’on peut dès lors poser cette question : sommes nous tous acteurs de la culture?