Hier, plus d'une centaine de moines sont redescendus dans les rues au Myanmar, un mois après les sanglantes manifestations qu'ils avaient dirigées pour obtenir le respect des droits et des libertés des myanmarais.
Les moines ont manifesté en priant tout au long des rues de la ville de Pakokku qui abrite un centre d'enseignement bouddhiste et est située à 630 kilomètres au nord-est de la capitale administrative Rangoun. C'est de Pakokku que partirent les manifestations qui furent écrasées par l'armée.
Les moines ne firent aucune déclaration politique explicite lors de ce nouveau défilé dans les rues, mais la manifestation, en elle-même, est déjà un geste de défi face à la junte militaire qui gouverne le pays depuis 45 ans et qui a formellement interdit tout type de rassemblement public depuis les derniers événements.
Il est encore trop tôt pour savoir si cette nouvelle protestation des moines sera le signe d'une nouvelle vague de manifestations contre le régime, mais un des moines a expliqué sur les ondes de la « Voix démocratique de Birmanie », qu'ils allaient poursuivre les défilés jusqu'à obtenir ce qu'ils réclamaient, c'est-à-dire une réconciliation nationale, la libération immédiate de tous les chefs de l'opposition, dont la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, et la libération immédiate des milliers de prisonniers politiques.
À quelques jours de la visite de l'envoi spécial des Nations unies, il est à craindre que les autorités noient à nouveau dans une violente répression ces nouvelles manifestations si elles ont lieu.