Mauvaises nouvelles dans le domaine des médicaments : ils sont à l’origine d’au moins 18 000 décès en France, bien plus que les suicides et les accidents de la route réunis, a indiqué le docteur Bernard Bégaud, entendu lundi 27 mai comme témoin à Nanterre dans le procès du Mediator. Il a d’ailleurs déclaré :
« Il y a chaque année 18 000 morts directement liés à la prise de médicaments. Parmi eux, beaucoup de cas sont inévitables, mais un tiers de ces décès correspondent à des prescriptions qui ne sont pas justifiées »
Cette déclaration fait froid dans le dos. A croire que l’usage des médicaments est plutôt mal surveillé dans l’hexagone ! En témoigne l’affaire du Mediator, un antidiabétique qui a été détourné comme coupe-faim et prescrit aux patients qui voulaient perdre du poids. Finalement retiré du marché en 2009, il a quand-même fait quelques 5 millions de victimes parmi les personnes qui en avaient consommé.
« Mourir pour un produit dont vous n’avez pas besoin est quelque chose de très grave », a souligné le professeur, qui en a profité pour pointer du doigt la mauvaise formation des médecins en pharmacologie.
« Les alertes sur les effets indésirables d’un médicament proviennent à 85 % des hôpitaux et seulement à 15 % des médecins libéraux », car ceux-ci sont mal formés en pharmacologie, a-t-il affirmé.
Il y a sans doute un problème pernicieux dans le système pharmaceutique qui semble perdurer. A qui profite le crime, serait-on tenté de demander ?
La collusion entre le pouvoir politique et les labos ne sont plus à démontrer, autant dire que les affaires douteuses n’ont pas finies d’éclater au grand jour. La preuve avec la dernière information concernant un homme de 91 ans décédé dernièrement à Marseille, après avoir pris un médicament mal conditionné. Le somnifère vendu comme un diurétique fait d’ailleurs l’objet d’un rappel et une enquête a été ouverte. A ce jour, d’autres morts sont à déplorer.
Surprescriptions de médicaments et d’actes médicaux, parfois injustifiés et contre tout entendement. Mais pour quoi ? Pour se préserver, au cas-où, en cas de problème, même non lié directement à la pathologie et pour éviter des procès en dommages et intérêts ! Très certainement.
Apparemment, les autre pays européens n’ont pas cette culture du médicament à tout va. La preuve, avant même de consulter, sauf cas grave, on avale un grog, on prend de l’aspirine, on se repose, on gobe des vitamines et puis on laisse incuber en attendant de voir l’évolution.
Le propre du bon praticien, c’est, il me semble, d’être capable de prescrire des soins et des médicaments de manière raisonnée et rationnelle, mais surtout pas de surmédicaliser même si c’est une façon de pouvoir se retrancher derrière de faux arguments du genre : j’ai fait TOUT ce qu’il fallait, ou pour répondre aux attentes des patients qui veulent absolument une ordonnance bien remplie.
Je pense que nous consommons trop de médicaments et pour de mauvaises raisons.
Depuis longtemps, on se pose la question de savoir pourquoi les pharmaciens ne mettent-ils pas la dose exacte ou le nombre de cachets dont on a vraiment besoin pour tel ou tel traitement, comme cela se fait déjà dans d’autres pays ? Cela éviterait sûrement le phénomène d’auto-médication dont les français sont si friands, non ? A croire que les médicaments sont des bonbons et que la sécurité sociale a les moyens de rembourser toute cette gabegie.