Les médias de l’horreur

C’est le feuilleton qui passionne l’Italie depuis le mois de Juin 2010. : Sabrina Missery est en prison pour avoir tué sa cousine et amie, la jeune Sarah Scazzi retrouvée morte le 6 octobre 2010. Cette affaire qui pourrait paraître banale est en réalité une affaire très médiatisée en Italie. Ici, les médias italiens sont montrés du doigt. Ce meurtre qui a mis en lumière la question de la déontologie journalistique dénonce aujourd’hui la barbarie dont est victime le public.

En août 2010 Avetrana une petite ville du Sud des Pouilles en Italie, est le théâtre d’un meurtre celui d’une jeune fille.

Sarah Scazzi, 15 ans, est portée disparue dans l’après-midi du 26 août 2010 sur le chemin menant à la maison de sa cousine. Le 28 août 2010 les premières recherches débutent. Le 30 août 2010 des premiers groupes de soutien se forment sur le réseau social facebook. Sur ce même réseau un administrateur anonyme crée une page qu’il nomme « Regen » qui en allemand signifie « pluie » : l’allemand est justement la langue préférée de Sarah Scazzi. Trois semaines plus tard sur ce même réseau une mystérieuse phrase est écrite : « une fille est triste parce que le monde était contre elle. Elle se sentait très seule et semblait penser que tous lui voulaient du mal. Un jour, on ne sait comment elle disparaît. Aujourd’hui tous sont inquiets pour elle. Tu me manques mon amie ». Sous cette phrase, la police trouve des messages d’une de ses cousines, à cet instant cela fait déjà huit jours que nous sommes sans nouvelles de la fillette. Sarah Scazzi disposait de trois profils facebook, tous gérés par l’une de ses cousines Antonella et son amie Francesca. Le jour de la disparition de Sarah, celle-ci devait se rendre à la mer en compagnie de sa cousine Sabrina Misseri et une amie Mariangela Spagnoletti. Le jour même Sabrina l’avait appelé sur son portable pour convenir d’un rendez-vous. Sarah sort de chez elle, il est 14 heures, c’est la dernière fois qu’elle donnera signe de vie. Le 29 septembre 2010 le téléphone de la jeune fille est retrouvé par son oncle, Michele Missery le père de Sabrina. Le 30 septembre 2010 les proches de Sarah Scazzi sont interrogés par la police comme sa cousine Sabrina Misseri et son oncle Michele Misseri. Ce dernier affirme avoir aperçu une grosse voiture devant la maison.

Dans la chambre de la victime trois journaux intimes sont retrouvés, elle y avait inscrit ses pensées les plus intimes. Un des journaux semble alarmer la police, on peut y lire une phrase qui dit : « Sabrina est jalouse, elle dit que je suis trop proche d’Ivano ». Interrogée par la police Sabrina dira qu’il ne s’agit que d’un petit différent entre amies. De nombreuses hypothèses sont avancées, comme l’idée que Sabrina se serait disputée avec sa cousine au sujet d’Ivano, un garçon sous le charme duquel  les deux filles seraient tombées .
 La seconde hypothèse est confiée par la mère de la victime, selon elle la disparition de sa fille aurait un rapport avec une demie soeur dont elle ignorait l’existence ce qui l’aurait contrariée et poussée à fuir le domicile. Le 6 octobre 2010 le corps de Sarah Scazzi est retrouvé sans vie. Mais le coup de théâtre survient 42 jours après la disparition de la fille, après plusieurs interrogations, la police se penche sur la cousine de la victime. En effet Sabrina Misseri aurait été aperçu une capuche sur la tête par un témoin le jour de la disparition, trainant un sac. Au même moment, la mère de Sarah qui désormais s’est tournée vers les médias, a fait appel à la journaliste Federica Sciarelli, présentatrice sur Rai 3 dans l’émission « Chi l’ha visto » l’équivalent de « Perdu de vue » en France.
Ce soir là 5 millions de téléspectateurs assistent à un dérapage médiatique qui met en scène une mère impuissante apprenant le décès de sa fille devant les caméras. Un moment surréaliste pour Concetta, la mère de la victime, qui ne devait apparaitre que quelques minutes à l’antenne, reçoit un coup de téléphone de la police lui apprenant la mort de sa fille et l’identité du meurtrier. Celui-ci n’est autre que son beau-frère. S’en suit un pic d’audience qui grimpe à 40 %. C’est alors que le drame se transforme en téléréalité, il n’y a alors ni déontologie, ni règle et respect. Le journalisme devient du cynisme médiatique mais alors jusqu’où la télé peut-elle aller pour faire monter l’audimat ? « La télévision douleur » fait des victimes et leurs familles des acteurs dans un film mise en scène par les médias.

2 réflexions sur « Les médias de l’horreur »

  1. Bonjour,

    Tout ça c’est nauseabond!!! Réflet de la société dans laquelle, hélas, on est obligé de
    vivre.
    Et si on éteignait la télé et on allumait le cerveau???
    On pourrait aussi balancer la télé par la fenêtre…
    Cela aurait un grand impact sur toute la société: plus de lavage de cerveau, plus de publicité etc. etc.
    Si on veut se tenir au courant, les nouvelles par internet sont bien plus fiables!!

  2. En effet la télévision n’a plus rien de morale et internet reste sans doute la seule source fiable, cependant internet a égallement ses défauts autrement dit il faut se faire sa propre opinion des choses et ne pas trop compter sur les medias toute forme confondue.

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