Comme vous le savez tous, nous vivons, depuis une dizaines d’années, sous la menace d’attaques d’intégristes musulmans, ennemis de notre civilisation occidentale.

Ces "intégristes musulmans" se présentent généralement sous forme d’hommes à longue barbe, portant un couteau et une ceinture d’explosifs. Naturellement, cette puissance organisation possède de nombreuses ramifications en Europe et aux USA. Des "cellules dormantes"qui n’attendent qu’un ordre pour mettre l’occident à feu et à sang, et dont les membres se sont coupés la barbe. Il sont donc méconnaissables.

Votre voisin, votre frère, votre ami, fait peut-être parti de cette organisation, et rêve peut-être chaque nuit de vous exécuter comme infidèle…

Quel rapport, me direz-vous, entre cette réalité angoissante et le coup d’éclat de Greenpeace, cet après-midi ?

Les militants sont en effet parvenus à entrer dans l’une de nos centrales nucléaires, pourtant ultra-protégées et invulnérables à toute attaque terroriste. Malgré les rondes et le dispositif impressionnant déployé par notre glorieuse armée, un commando -fort heureusement pacifique et non armé- est parvenu à pénétrer en une quinzaine de minutes dans une installation nucléaire suffisamment importante pour irradier la moitié du pays. Ajoutons que nous parlons d’un lieu qui se trouve à 95 Km de Paris.

Cet audit gratuit de nos installations prouve bien évidement que la sécurité de nos installations est largement insuffisante pour résister à un commando un minimum préparé, entraîné et organisé. Avec quelques paires de tenailles pour couper des grillages, il est possible d’accéder au réacteur en un quart d’heure, plus éventuellement le temps de placer les explosifs, si l’on s’appelle Oussama Ben Laden (ou le repreneur, si, comme on nous le dit, le fondateur s’est éteint).

Mais laissons ces constatations à nos amis écolos qui les exposeront fort bien.

 

Faisons un autre constat, beaucoup plus drôle.

Si trois militants de Greenpeace ont su trouver des failles dans la sécurité, une puissante organisation terroriste capable d’organiser des détournements d’avions le peut aussi. Il est donc une question à laquelle il va bien falloir répondre :

Pourquoi Al-Quaïda, avec ses cellules dormantes partout en Europe, ses réseaux de recrutement, ses camps d’entraînement, ses milliers de kamikazes prêts à se faire sauter au nom d’Allah, n’a jamais approché une installation nucléaire ?

Pourtant, ce serait l’attentat du siècle. Vous imaginez ? Faire sauter un réacteur nucléaire à 95 km de Paris ? Pour peu que le vent soit dans le bon sens, ça ferait au moins 1 million de morts, un département rayé de la carte, et une panique inimaginable, sachant que nous avons en tout 58 réacteurs, tous aussi mal protégés…

 

Et pourtant, ils ne l’ont pas fait -je pense que sinon, on le saurait. A votre avis, pourquoi ?

Je vois trois explications :

1/ Ils ne veulent pas. Ils auraient mauvaise conscience… Difficile à croire. Ou alors, ça nous obligerait à remettre en cause la nature même de ces dangereux ennemis. Ou alors, ils n’y ont pas pensé. Si ils sont vraiment aussi bêtes, nous n’avons pas grand-chose à craindre d’eux…

2/ Ils ne peuvent pas, parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Pas très crédible. Une organisation capable d’organiser des détournements d’avions, de poser des bombes en pleine rue, et disposant de milliers de cellules dormantes et de camps d’entraînement peut très bien rassembler une dizaine de types, comme l’a fait Greenpeace…

3/ Al Quaïda n’existe pas et n’a jamais existé, du moins pas tel qu’on nous l’a présenté : Pas de cellules dormantes, pas de camps d’entraînement, pas d’armement. Al Quaïda serait seulement une sorte de coopérative, liant des organisations locales de faible envergure,  mais totalement incapable de mener des opérations en Europe ou aux USA.

Ce qui pose bien des questions quand aux attentats de 2001 et 2003…

 

La vision du monde que les médias nous impose est crédible… à condition de ne pas trop réfléchir et de ne pas trop établir de liens entre les différentes informations. Elle consiste à dire qu’attaquer une installation nucléaire est très compliqué, même avec des moyens importants, que l’armée et les services secrets surveillent, et que, finalement, il est beaucoup plus facile d’exploiter une faille de sécurité dans un aéroport.

De l’autre côté, Greenpeace passe son temps à essayer de démontrer que les installations ne sont pas sécurisées, et finit toujours par y arriver. Tant qu’on ne fait pas le lien, tant qu’on ne pousse pas trop la réflexion, ça marche.

Si justement, vous réfléchissez, et que vous vous mettez à la place du dirlo d’Al-Quaïda, que faîtes-vous ?

1/ Vous claquez des milliers d’euros pour former des pilotes que vous envoyez avec des couteaux dans un avion, là où ils ont une chance sur deux de se faire arrêter, et 9 chances sur 10 de se faire descendre par le NORAD avant d’avoir atteint leur cible ?

2/ Vous les entraînez à prendre d’assaut et faire sauter une centrale nucléaire, ce qui est au moins aussi facile que le détournement d’avion, et largement plus spectaculaire.