Les lettres de Louise JACOBSON et de ses proches
1942-1943
Présentées par sa sœur Nadia KALUSKI-JACOBSON
Editions Robert Laffont
Quand la transmission orale ne suffit plus à perpétuer la mémoire du monde, l’écrit, support traditionnel de notre civilisation, peut remplir ce rôle avec l’atout de la trace matérielle conservée.
L’Histoire est parsemée de drames trop méconnus que la voix et la main de l’homme n’ont pas pu sauver de l’oubli.
La deuxième Guerre Mondiale constitue le dernier épisode le plus tragique de la déchéance des êtres humains devant la haine, la destruction et l’insensibilité.
Louise Jacobson a été l’une des victimes des inacceptables agissements de bourreaux sans âmes.
Les faits incontournables dans leur réalité et bruts dans leur dureté peuvent être relatés : l’horreur transpire en son parcours et se trouve au bout du chemin…
Louise est une jeune fille heureuse et insouciante qui découvre la vie. Etudiante, elle désire réussir son baccalauréat et semble bien loin d’apprécier la gravité de la situation autour d’elle.
Le gouvernement de Pétain instaure la ségrégation envers les juifs, devançant la volonté de l’envahisseur allemand, qui s’acharne aussi sur plusieurs groupes de populations comme les homosexuels, et enferme dans des camps de concentration tous les opposantsLes siens sont ainsi progressivement, en très peu de mois, et dès l’année 1940, isolés, humiliés et finalement pourchassés.
Et bientôt, le malheur frappe à sa porte sous la forme d’une lettre de dénonciation du voisinage, et de l’interpellation de la police française.
Devant l’inconcevable dans son jeune esprit, elle reçoit les épreuves comme une fatalité avec toujours, et jusqu’au dernier instant, l’espoir immense dans son cœur.
Dénoncée et arrêtée par des Français et gazée par des Allemands, de Fresnes à Drancy, jusqu’à l’issue fatale à Auschwitz, la trahison a été totale.
Les lettres de Louise Jacobson établissent un témoignage extraordinaire à plus d’un titre.
Son parcours y apparait dans une logique à la fois implacable et irréversible. Comme pour des milliers de Français et des millions d’Européens, la loi de la mort s’est imposée de façon méthodique et planifiée, jusqu’à l’abomination des chambres à gaz dans les camps de concentration.
Un autre mécanisme beaucoup plus insidieux émerge des écrits d’une jeune fille trop jeune pour croire au machiavélisme de ses contemporains. Comment imaginer à 17 ans, en 1942, que les représentants de la France, pays des Droits de l’Homme, peuvent accepter et soutenir la destruction de populations qui font partie de son sang depuis des siècles ? Comment pouvoir comprendre à 18 ans, en 1943, que la vie peut être transformée en enfer quand le monde est dirigé par des fous qui se camouflent derrière des discours et des uniformes, et finalement derrière le slogan accrocheur « Le travail rend libre ».
Certes, elle n’avait pas totalement tort en croyant à la bonté des hommes. La démocratie a fini par triompher de la dictature, et de la folie de dangereux psychopathes. Mais entre temps, pendant de trop longues années, des hommes, des femmes et des enfants ont été victimes de la barbarie d’exterminateurs impitoyables, mais aussi de l’indifférence et de la trahison d’individus représentant la majorité si bien nommée « silencieuse », qui ont permis au pire de faire tant de mal sur la terre.
Serge Klarsfeld, qui a consacré sa vie à l’établissement de la vérité et à la mémoire de la souffrance de son peuple, dans les événements de 1940 à 1945, a réalisé la préface de l’ouvrage. Il a accepté de prendre en charge la plus grande partie de sa diffusion au côté de Nadia Kaluski-Jacobson.
Avec les lettres de proches de Louise Jacobson qui sont ajoutées, et la projection poursuivie jusqu’à nos jours, le livre présenté dispose d’une dimension historique.
Editeur Robert Laffont, 24 avenue Marceau 75008 Paris.
Le couple Alain Gintzburger et Juliette Battle a adapté l’ouvrage au théâtre, et la pièce a connu un grand succès en France et dans plusieurs pays Européens.
Remerciements à Danielle Jacobson, nièce de Louise Jacobson, dans sa volonté de perpétuer la Mémoire.
Je suis surprise (agréablement ) par le nombre de personnes intéressées par vos articles qui traitent de la poésie ou de l’écriture.
@ Vu de la Meuse
Malheureusement, Vu de la Meuse, il n’y a pas beaucoup de commentaires à la suite de cet excellent article…
C’est à croire que les livres ou la poésie n’intéressent personne !
Quoiqu’il en soit, Joël Conte a eu parfaitement raison, aux travers de sa lecture de cet ouvrage : « Les lettres de Louise JACOBSON et de ses proches, 1942-1943 », de nous rappeler qu’il ne faut pas oublier l’horreur subi sous le Gouvernement PETAIN/LAVAL de l’Etat français…
Il a eu raison de nous rappeler la mémoire de tous ces déportés morts dans les camps de la mort du régime nazi !
C’est à croire que les livres ou la poésie n’intéressent personne !
On peut peut être envisager plusieurs raisons:
Le manque de temps.
Le manque d’intérêt pour internet de la part des amateurs de livres, j’ai déjà discuté avec un ancien libraire qui ne supporte pas la vue d’un ordinateur, il ferait presque des malaises lorsqu’on lui parle d’internet .
C’est bien dommage.
@ VU DE LA MEUSE
Malheureusement, vu de la meuse, personne ne semble s’intéresser aux livres… Pourtant, si tous prenaient la peine de lire les articles de Joël Conte, ce serait un plus… De plus, beaucoup de libraires, de poètes, d’écrivains… se sont mis à l’informatique, contribuant, grâce à leurs écrits sur la toile, à la défense de notre si belle Langue de Molière : le Français !
Je suis persuadé que la Francophonie doit commencer par le respect de notre Langue, même sur Internet… En ce sens, Joël Conte y contribue, ce, grâce à ses écrits…