Navy Soth est née un jour de 1973 au Cambodge. Comme toutes les petites filles, elle adore son papa et aimerait couler des jours paisible auprès de sa famille aimante. Mais, en 1975, sa vie bascule avec l’arrivée des khmers rouges. Nous allons traverser cette période difficile de l’histoire cambodgienne à travers ses yeux et ses mots de petite fille. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Comment le pourrait-elle ? Comment pourrait-elle deviner à quel point les adultes peuvent se montrer aussi cruels ?

 

Comme tant d’autres, sa famille sera déportée et soumise à de terribles épreuves. Le régime est violent et sans concession. Il exécute de sang froid tous ceux qui osent lui tenir tête. Navy est terrorisée. Le récit devient cauchemardesque et nous nous sentons pris à la gorge par la force de caractère de cette toute petite fille. Elle raconte avec lucidité son terrible parcours et surtout sa rage de vivre. Car, même dans un contexte aussi chaotique et meurtrier, elle a su garder son âme de petite fille et s’adonner à de petits jeux simples. Ces moments sont autant de bouffées d’oxygène nécessaires à sa survie.

 

Alors que le témoignage avait démarré sous de bons auspices, la lente descente aux enfers de la famille de Navy va nous briser le coeur. J’avais des frissons en parcourant les lignes de ce récit fort et éprouvant à la fois. Alors que sous les khmers rouges, les larmes étaient interdites, les miennes ont coulé pendant une bonne partie des 420 pages du témoignage. Je ne me suis pas attendue à une telle intensité.

 

Grâce à ce témoignage courageux, nous comprenons mieux ce qui s’est passé à cette époque. La peur et le désespoir suintaient des lignes mais, si on lit bien, on peut également discerner le fait que Navy n’avait jamais perdu espoir. 

Ce douloureux témoignage est incroyablement triste et, si vous vous sentez capables d’affronter le pire des cauchemars, alors, je ne peux que vous conseiller la lecture de cet ouvrage.

 

Pour ne jamais oublier…