Les indicateurs de croissance et de développement

Les indicateurs de croissance et de développement

I) La croissance : une notion quantitative unidimensionnelle :

Les limites d’un indicateur unidimensionnel :

* L’augmentation soutenue de la production d’un pays pendant une période longue appelée croissance. Le taux de variation du Produit intérieur brut (PIB) permet de la mesurer Cependant, le choix du PIB comme indicateur ne va pas sans problème : il ne comptabilise ni l’économie souterraine (le travail au noir, les activités criminelles), ni les services rendus à l’intérieur des ménages ( le travail domestique), alors même que ceux-ci représenteraient une part importante du PIB.

* Le Pib par tête qui est utilisé pour apprécier le niveau de vie par habitant représente une moyenne et peut masquer de grandes disparités. Si l’on considère que la richesse d’un pays ne se mesure pas seulement en unité monétaire mais aussi en terme d’espérance de vie et d’accès à l’éducation, alors le PIB peut sembler limité.

Un processus irrégulier :

* La croissance économique est un processus continu mais irrégulier : soutenue de 1870 à 1913 (+2.7% par an en moyenne), elle connaît un net ralentissement pendant l’entre-deux-guerres (+1.9%), suivi d’une forte accélération de 1945 à 1973 (+4%). Les pays développés sont entrés depuis dans une phase de croissance ralentie marquée par de nombreuses fluctuations cycliques.

II) Le développement : un processus qualitatif :

Un phénomène multidimensionnel :

* Le développement renvoie aux transformations des structures démographiques, économiques et sociales. Ces transformations accompagnent généralement la croissance et doivent aboutir à une amélioration durable du bien-être de la population. Ces transformations sont dites structurelles car elles s’inscrivent dans la longue durée et mettent en jeu des phénomènes interdépendants. En Europe, le processus d’industrialisation s’est ainsi accompagné d’une modification de la stratification sociale, d’une urbanisation, et d’un changement des valeurs et des mentalités.

L’indicateur de développement humain (IDH) :

* Le programme des Nations Unies pour le développement a élaboré des indicateurs multidimentionnels, tel l’IDH qui combine plusieurs critères : l’accès à l’éducation (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation des enfants), l’accès à la santé (mesuré par l’espérance de vie à la naissance), et le niveau de vie. Cependant, si ces indicateurs synthétiques, en combinant des mesures quantitative et qualitative, permettent de souligner les écarts de développement entre pays, ils connaissent aussi des limites et ne sauraient saisir le processus de développement dans toute sa complexité.

* Il n’y a pa de convergence mondiale des niveaux de vie et de développement. Sur une longue période, on constate au contraire de grandes disparités. Le niveau de vie moyen en Afrique a ainsi été multiplié par 3 depuis le début du 19ème siècle contre 5 pour l’Asie (hors Japon) et 8 pour l’ensemble du monde.

III) Croissance et développement :

Une interaction complexe :

* La relation entre croissance et développement soulève des enjeux théoriques et politiques dans la mesure où il ne s’agit pas seulement de écrire rétrospectivement les étapes franchies par les pays développés, mais aussi de préconiser pour les pays en développement (PED) les voies qui leur permettent d’atteindre le développement.

* Il y a consensus autour de l’idée que le développement crée des conditions favorables à la croissance. En revanche, la relation inverse ne va pas de soi : la croissance n’entraîne pas mécaniquement le développement. L’accroissement des ressources peut être monopolisé par une minorité et il n’y a pas alors de progrès économique et social.

* Inversement, certains auteurs parlent de développement sans croissance pour souligner l’existence de modèles de développement alternatifs au modèle occidental, accusé de maintenir les pays pauvres dans une relation de dépendance.

La croissance, à quel prix?

* Les préoccupations écologiques ont mis en évidence les effets pervers de la croissance. De là a émergé la notion de développement durable. Il s’agit de « répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de répondre à ceux des générations futures ». Cet objectif a été adopté en ces termes par les Nations unies en 1987.