En attendant d’être mis sur le trottoir les Français moyens sont invités à se serrer la ceinture et à payer plus cher leur loyer.
La faillite de l’action gouvernementale est une évidence que le Chef de l’Etat s’emploie à masquer par des mesures dites de modernisation de l’état, en réalité un vrai plan de rigueur qui frappe une majorité de Français dans leur quotidien. C’est la continuation d’une politique de rupture qui s’analyse en une entreprise d’envergure de casse sociale menée par le Chef de l’Etat et le Gouvernement soutenus ouvertement par l’UMP, les financiers ultralibéraux et en coulisses par le MEDEF.
Les mesures d’ « économie » qui visent essentiellement les catégories moyennes devraient faire économiser 7 milliards d'euros d'ici à 2 011, d’après le Gouvernement.
Présentées par le Chef de l’Etat comme la « Réforme de l’Etat » ou encore comme « modernisation de l’appareil de l’Etat », pour noyer le poisson de 7 milliards d’euros d’économie à réaliser d’ici à 2011, 166 mesures drastiques visant essentiellement les catégories les moins favorisées ou moyennes, au mépris de leurs difficultés actuelles de pouvoir d’achat, de logement et d’accès à l’emploi., viennent de nous être annoncées.
Le mot rigueur n’est employé que pour le dénier au profit du mot économie ou réforme. Une déclaration alambique presque ironique et en tout cas ridicule tente d’expliquer et de justifier ces injustices : « Ce ne sont pas les économies qui font la réforme mais la réforme qui permettra des économies … C’est la différence entre rigueur et la réforme »a déclaré le Chef de l’Etat, considération banale qui ne veut strictement rien dire, sauf à se gargariser lui-même de ce qu’il considère peut-être comme une finesse de langage politico-économique, ou un jeu de mot « savant » à la destination des Français qu’il prend certainement pour des imbéciles.
Or il n’est pas nécessaire d’avoir fait sciences économique et ou politiques pour savoir ce que parler veut dire, ceux qui seront atteints socialement par la majorité de ces mesures injustes considèrent qu’il s’agit bien d’un plan de rigueur. Il n’est pas besoin de le masquer par des rodomontades de « bel esprit politique »
Toutes les catégories sont visées, les retraités, les fonctionnaires, les demandeurs de logements sociaux, et différents secteurs privés et publics ne seront pas épargnés.
Alors que les déficits publics se creusent par l’inefficacité d’un Gouvernement habile à servir la rente, le patrimoine, et les profits financiers des nantis, au lieu de financer la création, la recherche et l’investissement productif, Nicolas Sarkozy entend réduire les aides au logement social, instituer un relèvement d’accès aux HLM en relevant de 10 % le plafond de ressources pour limiter l’accès au logement social et augmenter les surloyers, renvoyant ainsi implicitement vers le secteur privé 10 % des demandeurs et augmenter en quelque sorte « la totale » au profit des propriétaires et au détriment des locataires.
En matière d’emploi sont prévus : la suppression des dispositifs favorisant les retraites anticipées, une forte limitation des contrats aidés, la lutte contre les fraudes aux prestations sociales, une meilleure organisation de l'hôpital, la réforme du permis de conduire etc…
Pour les retraités, Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression du supplément de pension aux fonctionnaires prenant leur retraite dans les territoires d'Outre-mer sans y avoir travaillé une durée minimale , ce qui permettrait d’économiser 700 M€ par an.
Par ailleurs, il prévoit qu’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne sera pas remplacé avant 2009, ce qui se traduira au final par la suppression en 2009 de 35000 postes, les services de l’Etat seront regroupés, tous les corps de la fonction publique seront mis à contribution. « Aucun ministère ne sera écarté de la nécessité de la réforme », a insisté Monsieur Sarkozy et d’après lui « l'équilibre de nos finances en 2 012 est à notre portée sans remettre en cause la qualité et l'efficacité de nos politiques publiques
Pour les Armées, un plan de réorganisation des régiments est également à l'étude et certains services communs (achats, habillement, restauration…) seront mutualisés entre les trois armées pour plus d'économies.
Pour les Impôts, le gouvernement vise la direction générale des impôts et les trésoreries : 130 000 agents seront regroupés dans la même direction.
Pour le Corps diplomatique, Monsieur Sarkozy s’est interrogé : « Est-il normal qu'on ait 721 personnes au sein de nos services diplomatiques au Sénégal ? » et prévoit qu’une trentaine d'ambassades seront transformées en postes de présence diplomatique simple. Pour la Justice, Le Chef de l’Etat veut systématiser les visioconférences pour éviter les coûteux transferts des détenus devant le juge quand ce n'est pas indispensable.
Toutes ces annonces ont provoqué les réactions de l’opposition, la colère des syndicats de la fonction publique et la désapprobation des syndicats du secteur privé.
REVUE DE PRESSE – Quelques extraits :
Pour le Parti socialiste, Nicolas Sarkozy "a confirmé la rigueur présente et à venir" …… "Il semble que la fonction publique devienne la principale variable d'ajustement des erreurs de gestion de l'Etat" à travers "une formule aberrante et bornée qui est le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux" …..Ainsi dans l'éducation nationale, "l'enjeu de la réussite scolaire est incompatible avec le remplacement d'un fonctionnaire sur deux".
J’ai sélectionné les déclarations de Monsieur Fabius et je vous en livre ici quelques extraits significatifs :
…. …
« M. Fabius a accusé sur RTL Nicolas Sarkozy d'avoir "une espèce de vision ultralibérale" qui "n'a plus cours nulle part". "J'ai l'impression qu'on confond réforme de l'Etat nécessaire et régression de l'Etat qui serait mauvaise", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement a contribué à créer les difficultés" avec le "boulet fiscal, le paquet fiscal" et "maintenant il écope en fermant partout les services de l'Etat" : "On va avoir des professeurs en moins, des infirmières en moins, des policiers en moins, plus de difficultés pour les collectivités locales. Je pense que cela va se traduire par un tour de vis supplémentaire très durement vécu et probablement pas efficace", a estimé le député de Seine-Maritime. Il a comparé cette attitude à celle du "sapeur camembert" qui "creusait des trous pour combler les trous qui avaient déjà été faits".
Ndlr : une « image » tout à fait juste :
"Le gouvernement creuse un trou de 15 milliards d'euros par an et, après, dit: comment est-ce que je pourrais combler ce trou ? La logique voudrait qu'on évitât de creuser ce trou", a insisté Monsieur Fabius
Pour le Parti communiste, Nicolas Sarkozy se conduit en "père la rigueur". Selon lui, "ces annonces vont, à coup sûr, aggraver la situation de la très grande majorité des Français, et particulièrement celle des plus fragiles, qui sont les premières victimes de la crise économique et sociale que vit le pays en ce moment". »
REACTIONS SYNDICALES :
La CGT considère ces mesures comme dangereuses et estime que le gouvernement "impose une politique d'austérité" …"On ne peut pas récuser l'idée de mieux utiliser les moyens publics ……. mais ici nous sommes sur un autre registre, c'est une amputation de pratiquement 7 milliards des moyens de fonctionnement dans un certain nombre de secteurs essentiels", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Le Duigou, un des secrétaires confédéraux de l'organisation.
Pour Monsieur Le Duigou, "Le gouvernement impose une politique d'austérité" ; il s’est dit "préoccupé pour les usagers des services publics et les politiques publiques" ……. "Ce qui est programmé, bien au-delà du débat sur l'austérité, c'est une véritable régression de politiques publiques dans un certain nombre de domaines", a-t-il ajouté.
En conclusion, Monsieur Le Duigou a justement déploré que "ni les usagers, ni les citoyens, ni les fonctionnaires, ni les organisations syndicales n'aient été associés à l'élaboration de ces réformes". "C'est finalement une approche technocratique par le mauvais bout, on commence par les économies, on discutera peut-être ensuite des missions publiques", a déclaré le leader syndical. "Je crois qu'en réalité il y a fort à parier qu'une politique de ce type débouche demain sur plus de déficits et non sur une réduction, comme le souhaite le président de la République".
L’UNSA-fonctionnaires regrette la méthode utilisée pour mettre en place la révision générale des politiques publiques en méconnaissance des principes du dialogue social". L’UNSEA-fonctionnaires condamne les "mesures brutales qui en découlent" et estime que la RGPP n'est pas "de nature à répondre de façon satisfaisante au défi que représente l'offre d'un service public de qualité à l'ensemble des citoyens sur la totalité du territoire".
Solidaires estime que ces économies vont "aggraver le chômage, en particulier chez les jeunes", car "ne pas remplacer un départ en retraite sur deux dans les administrations, c'est laisser autant de jeunes sans emploi", soutient le syndicat….ces nouvelles "mesures de rigueur" sont à mettre "en parallèle avec les cadeaux fiscaux contenus dans le "paquet fiscal" (15 milliards d'euros) et en relation avec les exonérations de cotisations sociales consenties aux entreprises (plus de 20 milliards d'euros)". "Il n'y a pas d'argent pour certaines dépenses sociales et collectives, mais il y en a toujours pour réduire les contributions des plus riches", dénonce le syndicat.
La CFTC a déploré que la RGPP "se soit organisée sans l'ombre d'un débat", et aboutisse à "des coupes drastiques injustifiées". La CFTC "récuse une vision purement comptable des services publics qui risque de conduire à des coupes massives dans les effectifs de la fonction publique au détriment de la qualité du service public rendu et des conditions de travail".
Pour FO, la RGPP "continue d'avancer masquée". Sur un tel dossier, "qui concerne fondamentalement un choix de société, il est anormal que le débat n'ait pas lieu"….la RGPP est une remise en cause profonde des services publics républicains au travers d'externalisations et de privatisations qui, non seulement feront disparaître les services publics, mais finiront par coûter plus cher, non plus aux usagers, mais aux clients".
ooOoo
En jouant sur la nature réelle des économies et en les qualifiant d’économies sur le train de vie de l’Etat, alors que nous venons de le voir, ces mesures visent en grande partie de plein fouet le quotidien des Français moyens, L'UMP , a salué (dans un communiqué, par les voix ses trois porte-parole, Chantal Brunel, Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé ) des réformes basées , selon eux, sur "l'efficacité et la justice"……….Puis il se sont permis, après avoir encore commenté élogieusement la « réforme »……, de taxer les déclarations du PS de rengaine ! …"Si les socialistes veulent être en phase avec nos concitoyens, nous les invitons à cesser leur rengaine sur la rigueur, à choisir d'être constructifs plutôt qu'agressifs. Ils ne seront plus ainsi les seuls socialistes d'Europe à ne pas comprendre qu'un pays moderne n'a pas d'autre choix que de se réformer".
Ndlr : en fait de rengaine c’est plutôt l’UMP, Le chef de l’Etat et le Gouvernement qui nous saoulent depuis le mois de Mai 2007, avec les mots « rupture », « réforme », et pour le moment, à part une réforme de casse sociale tous azimuts , et des cadeaux à leurs amis « ultralibéraux », nous n’avons pu voir en fait de réforme que de larges entailles dans nos acquits sociaux.
Sur la même lancée, Monsieur Eric Woerth a démenti toute rigueur et a déclaré : «L'opposition devrait commencer à changer son vocabulaire, elle devrait ouvrir un dictionnaire et regarder s'il n'y a pas d'autre mot, parce que ça ne veut rien dire", ……. Woerth à la presse. "C'est un plan, un programme de réforme ……..C'est l'action par la réforme, la diminution des dépenses publiques par la réforme et pour le service public"."C'est un travail en profondeur qu'on est en train de réaliser. Je voudrais juste pouvoir le dire et éviter les mots parfois très superficiels de l'opposition", a insisté le ministre
Ndlr : Il n’est pas surprenant que le Chef de l’Etat, les membres du Gouvernement et les membres de l’UMP se soutiennent entre eux, mais ils ont trop souvent promis, annoncé, démenti, avancé et reculé en promesses extraites d’un parapluie de brocanteur remplis d’idées, d’intuitions contradictoires, et de sentiments hétéroclites, pour que nous accordions crédit à leurs déclarations.
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Bravo ! IL faut oser dire la réalité, merci Eva
Le père Tourdevis a frappé:
« Les travailleurs tu exploiteras. Les chômeurs tu stigmatiseras. La précarité tu répandras. Les vieux tu feras travailler. Les caisses de l’ETat tu videras. Les bijoux de famille tu braderas. Des paquets fiscaux aux riches tu offriras. Les pauvres et les malades tu feras payer. Ton peuple tu ne consulteras pas. Tes habits neufs à la gauche tu prêteras. » Ainsi se déclinent les dix commandements de la Sarkonomics, pâle succédané de la Reaganomics que vénéraient, il y a près de trente ans, les néo-conservateurs américains, aujourd’hui largement contestés.
En autant de courts chapitres traitant du pouvoir d’achat, de l’épargne et de la consommation, de l’emploi et des heures supplémentaires, des retraites, de la dette, du service public ou de l’Europe, ce livre démonte pas à pas les principes de la nouvelle politique économique de la France.
Au nom de la lutte contre » l’immobilisme « , les » réformes » organisant la régression sociale généralisée sont aujourd’hui présentées comme les attributs d’une politique » moderne « . C’est l’enfer politique, économique et social vers lequel les dix commandements néo-conservateurs mènent la France
Mais notre président bien aimé a été élu pour faire des réformes, et il les fait ! N’est-ce pas magnifique ? Les dernières élections Européennes ont même confirmé que le Français moyen faisait encore confiance à notre président bien aimé, puisqu’ils ont approuvé son action à plus de 27%, loin derrière l’opposition, cette minorité qui ne se rend pas compte de tout ce que notre président bien aimé fait pour nous !
Vu les premiers résultats obtenus, je pense, comme vous, certainement, que l’assemblée nationale devrait voter une nouvelle augmentation de 140% du salaire du chef de l’état, pour l’encourager. Ce serait justice.
C’est en travaillant plus pour gagner plus que nous traverserons cette crise.
Vous, les caissières de supermarché, n’êtes vous pas fières et heureuses de passer vos jours fériés à travailler pour votre pays ?
Vous les fonctionnaires, n’êtes-vous pas fiers et heureux d’augmenter votre part de travail pour que l’état puisse faire des économies ?
Allons, allons, tous en coeur :
[b]VIVE LE PRÉSIDENT DU POUVOIR D’ACHAT ![/b]
Vous vous souvenez ? C’était le slogan de campagne.