Depuis aujourd’hui, un nombre de preuves suffisamment important s’est accumulé pour conduire la FIDH à accuser l’armée Malienne de s’être rendue coupable d’exécution sommaires dans les zones de front. La FIDH est un organisme suffisament sérieux pour que nos médias ne puissent ignorer ses déclarations, bien que ses derniers prennent grand soin de faire passer ce type d’informations au second plan. L’heure étant, n’est-ce pas, au soutien à notre glorieuse armée qui se bat pour les intérêts de nos multinationales. Euh, pardon, pour les droits de l’homme, la présence d’uranium dans le nord et l’ouest du Mali étant totalement fortuite.

Bref. J’attirerais bien votre attention sur un point : il aurait suffit que la France menace de retirer ses forces armées du pays en cas d’atteinte aux droits de l’homme pour que ces crimes cessent. Et d’ailleurs, si le but de l’intervention était vraiment d’épargner le sang des Maliens, cette menace aurait existé, à l’état implicite, depuis l’arrivée du premier soldat Français. Une armée qui défend les droits de l’homme n’a aucun intérêt à sauver une dictature… Cependant, non seulement il n’a jamais été question de retirer l’armée, mais il n’est pas question non plus de faire pression sur le gouvernement Malien. Rien de plus qu’une vague protestation, un "appel à la retenue", "appel à la vigilance". Avec ça…

Certes, ce n’est pas la première fois que la France et sa glorieuse armée soutiennent des dictatures. Dans les années 30, le patronat Français vendait massivement du charbon et de l’acier à l’industrie militaire de l’Allemagne nazie, dans les années 70-80, la France et ses industriels vendaient des armes à Saddam Hussein, sans compter la quirielle de dictateurs Africains sanguinaires installés depuis les années 60 par les gouvernements successifs pour le plus grand profits des multinationales.

Bref, soutenir des tyrans est une activité courante d’un gouvernement Français. Il ne s’agit bien sûr pas d’une spécificité Française, chaque pays occidental faisant de même.

Il y a cependant ici quelque chose de nouveau.
Jusqu’à maintenant, nos alliés ne perpétraient officiellement pas de crimes, du moins pas tant qu’ils étaient nos alliés. Quand on envoyait notre glorieuse armée aider les honorables gouvernements Africains, ceux-ci devaient "tenir" leurs bandes de voyous, c’est-à-dire éviter qu’ils ne violent les femmes et ne massacrent des opposants politiques à la machette sous le nez des militaires et journalistes occidentaux. Ce parce que l’opinion publique Française supportait mal ce genre de publicité. Qu’aurions-nous dit, si nous avions vu au JT de PPDA, les bombonnes de sarin "made in France", vides sur le sol juste à côté des populations gazées au sud de l’Iraq ?
Jusqu’à maintenant, les gouvernements prennaient la peine de cacher leurs crimes, d’y mettre la forme.

Aujourd’hui, il est pratiquement officiel que notre armée est engagée aux côtés d’une dictature sanginaire, et que les combattants adverses sont fusillés juste à côté des soldats Français. La scène est facile à imaginer : des colonnes de prisonniers emmenés par l’armée Malienne qui croisent une colonne Française, ils sont dirigés vers un terrain vague, les Français entendent quelques coups de feu…
Et aujourd’hui, ça ne gêne manifestement personne : au nom de patriotisme, des millions de Français acceptent de se rendre complices de crimes de guerre en maintenant son soutien à ce gouvernement manifestement à la solde des multinationales, faisant semblant de ne pas comprendre que cette guerre n’a d’autre but que les richesses du sous-sol Malien.
Le fait est que l’opposition à cette guerre est extrêmement minoritaire en France, et ce malgré l’évidence de la situation.