Certes, elles s’en sont depuis longtemps autopersuadées, mais la statistique leur donne à présent raison. Aux tests de quotients intellectuels (QI), pour la première fois depuis leur élaboration voici un siècle, les femmes surpassent les hommes. Bravo les filles, bravo mesdames !

Voyez, un peu partout en Europe (ou même en Tunisie), les résultats des baccalauréats. Les jeunes femmes réussissent généralement mieux que les jeunes gens à les obtenir, et c’est flagrant en Tunisie (61 % de réussites).

Mais bon, les filles seraient-elles plus dociles et enclines au rabâchage que les garçons ? C’est ce que pourraient rétorquer les machos. Là, avec les tests de QI, l’argument s’effondre.

En fait, en un siècle « tout le monde » serait devenu plus intelligent, ou plus apte à répondre à ces tests, le gain étant d’environ 30 points (trois points par décennie). Mais les femmes l’emportent, au moins assez nettement en Estonie et Argentine.

Au total, les femmes ont aussi répondu correctement à 4 088 139 questions du jeu Trivial Pursuit, tandis que les hommes se situaient à 10 543 questions derrière elles.

Le professeur néo-zélandais James Flynn, spécialiste des tests de QI, considère que les femmes avaient été désavantagées par les tests du début du siècle dernier, et qu’à présent, le différentiel est infime dans la plupart des pays du monde dit occidental. Il était initialement de 5 % seulement.

La complexité croissante des modes de vie rendrait hommes et femmes plus intelligents mais les femmes, étant considérées plus « multitâches » (capables de parler au téléphone en se faisant les ongles, pour recourir à un cliché commode), seraient en passe de surpasser les hommes un peu partout, au moins d’un « poil ».

Cette aptitude à faire plusieurs choses à la fois est cependant contestée. Les neurologues sont de plus en plus nombreux à estimer que les différences entre hommes et femmes à réfléchir sont vraiment très minimes et très, très peu significatives. Mais effectivement, les femmes plus impliquées dans la vie professionnelle et familiale que les hommes développent une meilleure capacité à effectuer plusieurs choses à la fois.

Il se pourrait aussi que les femmes aient désormais plus confiance en leurs capacités intellectuelles que les hommes. Quelques faits indéniables, au moins dans le domaine scolaire, leur donnent raison.

Le QI ne serait pas génétique et il peut s’améliorer. Certes, le test est contesté, car trop empirique, mais c’est quand même un bon indicateur de différenciation entre les sots et les plus intelligentes. Un homme de douze-treize ans d’âge mental est supposé moins futé qu’une fillette de douze ans avec un âge mental de dix-huit.

Environ une personne sur deux se situe dans la moyenne de « normalité ».

Au moins une hyper-surdouée 

C’est en 1912 que Wilhelm Stern emploie le terme de quotient intellectuel (pour les seuls enfants), mais des tests antérieurs avaient été employés depuis au moins 1890.

Déjà, l’Américaine Marylyn vos Savant (la bien nommée, mais elle était née Mach), avait, à l’âge de dix ans (en 1956) explosé le score en atteignant la première au monde le maximum, soit 164 points. Elle avait résolu tous les 50 problèmes ou items. On considérait alors que seul un adulte sur 10 000 pouvait atteindre ce résultat.

Elle se classe dans les trois seules personnes ayant atteint 46 bonnes réponses sur 48 au test Mega (donc un résultat ne pouvant être théoriquement atteint que par un individu sur deux cents millions). Cela ne l’empêche pas parfois, comme tout·e un·e chacun·e, de se gourer.

Messieurs, faites le ménage ! 

James Flynn, dans un entretien avec le Sunday Times, remarque que les femmes progressent aussi plus rapidement que les hommes pour divers tests.

Les femmes seraient donc plus aptes à, par exemple, persuader qu’elles sont incapables de changer une ampoule ou convaincre que leur choix de série télévisée est le meilleur. Dans ce cas, l’argument d’un QI supérieur n’est pas « massue », mais en d’autres domaines, eh, peut-être serait-il temps, messieurs, « d’y réfléchir ».

Pour le moment, aucune statistique portant sur la couleur des cheveux des répondantes n’a été divulguée. Mais ce qui est sûr, c’est que les femmes seraient beaucoup moins « blondes » que ce que véhiculent les préjugés masculins (de moins en moins les féminins, car elles ont davantage conscience de leur intelligence). 

D’ici à ce que une équipe féminine de foot batte à plates coutures une masculine, « nous » (enfin, quelques uns d’entre nous, les hommes) pourront conserver « nos » illusions.

Mais la tendance pourrait être renversée : peut-être faudrait-il que les messieurs consacrent plus de temps aux tâches ménagères et à s’occuper des enfants. Soit ajouter le lavage des sols à celui de la vaisselle et passer davantage de temps à regarder Guignol rosser Gnafron (et applaudir davantage sa fille, Madelon).

En tout cas, sincères félicitations !