Est-il possible de dépénaliser les délits de presse en Afrique ? Voila une préoccupation qui divise de nombreux africains, mais semble tout de même légitime ! Car dans un monde où le respect des libertés fondamentales des uns et des autres devient une obligation pour tout un chacun, emprisonner une personne pour ses opinions apparait comme l’une des formes les plus cruelles de violation des droits de l’homme.

L’Afrique est l’une des zones au monde où il ne fait pas bon être journaliste. Ceci, à cause des persécutions dont sont victimes au quotidien les journalistes africains. Si l’on a noté depuis quelques années une nette amélioration dans certains pays du continent, des pays tels que la Somalie, l’Erythrée ou la Gambie,  continuent malheureusement de maltraiter les journalistes pour leurs articles. Chaque année, de nombreuses organisations à l’instar de Reporters Sans Frontière incriminent ces pays, tout en invitant leurs dirigeants ainsi que les autres leaders africains qui tardent à le faire à dépénaliser les délits de presse dans leurs pays respectifs. Dès lors, l’on se demande bien si les journalistes africains sont suffisamment prêts,  pour bénéficier de cette « faveur ».  Ceci, à cause de certains comportements déviants qui sont décelés chaque jour chez ces derniers. 

Dans un contexte africain où les journalistes tout comme les enseignants sont traités en travailleurs bénévoles, de nombreux hommes de médias ont fait de leurs plumes une véritable bomme à destruction massive. Car pour subsister, ces « journalistes » se sont transformés en de véritables vendeurs d’illusions ayant choisi pour fond de commerce  le chantage, la calomnie, la diffamation… Et, dépénaliser les délits de presse dans un tel contexte revient pour les autorités à légaliser la très dangereuse  « activité » de ces maîtres chanteurs sans scrupule. Car en jetant un coup d’œil chaque matin sur les différents titres paraissant sur le continent, l’on se rend compte que de nombreux organes de presse ne sont en réalité que des outils de règlements de compte au service de certaines hautes personnalités en quête de positionnement ou de repositionnement. Et la survie de ces personnalités en dépend !

Dépénaliser les délits de presse est une bonne chose. Mais, avant tout, un toilettage minutieux  s’avère nécessaire au sein de la grande famille des journalistes. Un toilettage qui devrait être opéré à travers des organismes de régulations mis sur pieds par ces journalistes eux-mêmes, sous le contrôle des pouvoirs publics.