Ils sont nombreux, ces jeunes camerounais qui se préparent depuis plusieurs mois pour le concours d’entrée aux deux écoles normales supérieures que sont celle de Yaoundé pour les professeurs des lycées d’enseignement général et de Douala en ce qui concerne  ceux des établissements d’enseignement  technique.

Traditionnellement organisés en ce moment, c’est encore le calme plat du côté du ministère de l’enseignement supérieur qui organise annuellement ces concours. Plus loin, de façon officielle, aucune information ne filtre pour le moment. Une situation qui inquiète de nombreux candidats à ces concours, qui ne savent plus à quels saints se vouer.

Et, au sein de la population camerounaise, chacun analyse ce fait historique à sa façon. Si pour un professeur de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé que nous avons rencontré ce mardi 10 juillet à Ngoa-ekelle « il faut continuer d’attendre », ce n’est vraiment pas ce que pense l’homme de la rue ou encore les medias locaux.

D’ailleurs, dans son édition de cette semaine, un hebdomadaire camerounais d’expression anglaise a estimé pour sa part que ces concours ne seront pas organisés cette année, à cause de la récente opération de recrutement à la fonction publique que viennent de boucler les autorités camerounaise. Un argument vraisemblablement logique, quand on sait que le gouvernement a à travers ce recrutement autorisé en février 2011 par Paul Biya intégré à la fonction publique camerounaise de nombreux enseignants. Aussi, selon d’autres sources concordantes, compte-ténue de la masse salariale extrêmement lourde de ces nouvelles recrues, le pouvoir de Yaoundé entendrait geler un tout petit peu les recrutements à la fonction publique durant ces années.

En attendant, certains candidats se sont précipités à commencer la constitution de leurs dossiers de candidature. C’est le cas de Romaric, ce jeune technicien que nous avons rencontré à la sous-préfecture de Nlonkak qui se dit « serein et sûre que le concours de l’Enset sera bel et bien organisé cette année 2012».

Ces deux écoles normales supérieures étaient avec les écoles d’élites que sont l’EMIA et  l’ENAM  les seules rares grandes écoles de formation camerounaises qui garantissent à leurs « produits » un emploi à la fonction publique au terme de la formation. Ne pas organiser ces concours constituerait donc pour les jeunes camerounais une véritable catastrophe !