Les Climats est un film qui parle au plus intime de chacun. Un film sensuel et dur signé du réalisateur turque Nuri Bilge Ceylan.

 

L’histoire se résume à la lente agonie d’un mariage. Un professeur d’université voyant son couple se déliter, précipite la chute. Le fossé d’incompréhension se creuse, les mots deviennent impuissants à sauver ce qui reste d’amour. Le couple se sépare alors qu’ils étaient en vacances au bord de la mer. Lui était venu prendre des photos des vestiges architecturaux de l’Antiquité pour sa thèse.

 

De retour à Istanbul, le prof solitaire vient frapper à la porte d’une ex-maîtresse. La scène de leur retrouvaille est un moment fort : entre le viol et le jeu sexuel, le doute est permis. Elle génère en tout cas un élan vital complètement absent des scènes où le mari et sa femme sont ensemble.

 

L’hiver venu, l’homme va retrouver sa femme qui travaille dans la production de série télé. En plein tournage dans la neige et le froid au milieu de nulle part, ils se rencontrent une dernière fois. Lui essaie de renouer. « Trop tard » lui dira en substance sa femme.

Par un dimanche pluvieux, je décide d’aller voir Les Climats, une comédie dramatique dont on dit le plus grand bien dans la presse, au Max Linder.

 

Choix judicieux car même avec un film médiocre –ce qui n’est pas le cas ici- dans cet endroit béni des cinéphiles avec écran géant et corbeille et orchestre comme au théâtre, le Max Linder est un écrin sans équivalent. Il mérite le déplacement à lui seul. Les paysages sont magnifiés et on peut plus facilement s’imprégner de l’atmosphère qui règne dans ce 2ème long métrage de Ceylan (le 1er est Uzak que je n’ai pas vu). Il vaut mieux d’ailleurs s’attacher à l’atmosphère ou aux climats du film qu’à ses personnages que l’on regarde à distance, parfois incrédule.

 

La lecture des critiques me laissait imaginer un autre film. Est-ce cela qui m’a empêchée d’adhérer au propos ? Son côté résolument réaliste ? Son sombre constat ? Allez savoir…

Bon point en revanche pour la pauvreté des dialogues qui sert une mise en scène sans artifice et une facilité de lecture des sous-titres.

 

Mais il me faut bien reconnaître que les images de ce film me hantent encore une semaine plus tard. Preuve de leur efficacité et du talent de l’auteur.