L’épilation qui laisse des traces… douloureuses et durables

Il y a de fortes chances que ce petit article s’accompagnera d’une publicité Google pour l’épilation à la lumière pulsée (EPL, ou, en anglais, IPL, intense pulse light). Comme le vante Philips, la lumière intense pulsée est « indolore, sûre et facile ». Indolore et sûre ? Ah bon ? Épilation, dépilation, rajeunissement épidermique, lissage des varices, &c., la Lip promet tout, y compris des revenus aux « professionnels » qui doivent amortir une location de machine à 300 euros du mois. Oui, mais elle peut aussi laisser des traces durables, et très douloureuses.

Parmi les risques du métier de journaliste, en voilà un auquel je n’aurais pas songé : se faire atrocement brûler l’épiderme, et même le derme, pour tester un traitement « miracle ». C’est ce qui est arrivé à notre consœur britannique, Charlotte Cripps, de The Independent, qui s’est trouvé le courage de témoigner pour l’émission Inside Out de la BBC.

En 2008, C. Cripps avait alors 37 ans. Elle s’était rendue dans le salon de beauté d’un grand magasin afin de réaliser l’un de ces reportages « beauté et soins du corps » dont raffolent, paraît-il, les lectrices (et les annonceurs). Trois ans plus tard, à peu près remise, mais encore marquée, de manière permanente, craint-elle, elle témoigne de nouveau.

Son visage, sa poitrine, ses épaules, portaient des traces rectangulaires d’un rouge vineux, d’horribles cloques. Tout contact textile lui arrachait de fortes plaintes. En 2009, un dermatologue finissait par réussir à lui rendre un visage présentable. Cela, après une véritable convalescence de sept mois…

Déjà, en 2008, elle témoignait : elle avait trop utilisé des cabines et lits de bronzage lors de son adolescence et avait continué par des bains de soleil fréquents. Résultat : des pigmentations brunes. Elle a donc opté pour tester la lumière intense pulsée (Lip), consistant à être exposée, zone par zone, pendant une demi-heure, au « traitement » supposé stimuler le derme et générer du collagène.

« Lorsque l’opératrice est passée de mon visage à ma poitrine, la douleur est devenue intolérable, » se remémore-t-elle.
Le traitement complet, six séances, devait coûter près de 1 500 euros. Évidemment, il faut amortir les machines (à présent louée 300 ou 350 euros le mois, ou davantage).
Son dermatologue, le Dr Nick Lowe, fut horrifié en la voyant…

L’opératrice ne s’était même pas donné la peine de procéder à un test sur sa peau bronzée.

Mais le traitement professionnel, administré aussi avec la technique Lip, mais accompagnée d’un traitement « de surface » (des onguents adaptés), a permis de rattraper les horribles marques. Évidemment, le prix est plus élevé (1 600 livres pour quatre séances, contre 1 300 de l’époque, pour six dans un salon de beauté).

À l’occasion de son passage dans l’émission de la BBC, diverses photos prises en 2008 (et beaucoup plus récemment), sont parues dans la presse internationale (ainsi, dans le Daily Mail, des journaux italiens, et le site belge de 7 sur 7).

Divers appareils existent, des professionnels et des individuels (d’intensité moindre). En mode dépilation, les appareils individuels n’apportent jamais une solution réellement définitive. Mais bien sûr, la presse féminine ne le spécifie guère…

Ce qui est sûr, c’est que l’épilation ou tout autre traitement à la lampe flash est contre-indiqué pour les peaux mates ou foncées. D’autres contre-indications existent. Dans tous les cas, bien se renseigner (en consultant un site professionnel un peu sérieux, genre celui de l’Afme, et son praticien habituel, si ce n’est un dermatologue).

Des fabricants proposent des appareils « professionnels » et « médicaux » à utiliser à domicile (vous êtes l’opérateur ou l’opératrice, comptez environ 1 200 euros l’appareil). Ne jamais les utiliser sur d’autres personnes qui n’auraient pas consulté un médecin, par précaution (même si ce type d’appareil semble inoffensif, mais on ne sait jamais…). Évidemment, les sites des fabricants ne publient que des témoignages très positifs. Les moins élogieux sont du genre « résultat presque parfait… ». Bizarrement, les revues de presse ne comportent que très peu, voir tout juste un (une étude médicale dans une revue scientifique… de langue anglaise, avec un faible échantillon : 63 personnes) article de source médicale.

En tout état de cause, mieux vaut payer plus cher que de se retrouver comme Charlotte C., non ?

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

3 réflexions sur « L’épilation qui laisse des traces… douloureuses et durables »

  1. J’ai testé cet appareil de Philips à la lumière pulsée pour l’épilation, pendant 3 mois. Il est bien indiqué dans la notice à lire absolument avant utilisation, et c’est spécifié, que l’appareil ne convient pas aux peaux noires ou très bronzées. D’ailleurs, on peut régler l’intensité de la lumière depuis l’appareil (la notice l’explique). L’épilation n’est pas définitive en effet, car, cela fait maintenant 3 mois que j’ai rendu l’appareil et mes poils repoussent comme avant. C’est à dire que l’appareil ralentie la repousse tant que l’on s’en sert. cela n’est pas dit, mais à l’utilisation on s’en aperçoit ; sinon pourquoi le conserver ? L’appareil coûte 500 euros et si je l’avais conservé je l’aurai eu à moitié prix, encore trop cher pour moi !!
    Un petit avantage que j’ai aimé : comme beaucoup de personnes, j’avais de petites verrues au niveau des aisselles : des tétines ; elles ont disparu : brûlées certainement mais sans douleur. car j’étais allée une fois chez un dermato pour les faire enlever … je ne vous dis pas comment ça m’a fait mal et là rien !! donc un petit avantage au moins…

    Mais ce que je ne comprends pas pour cette personne, c’est pourquoi elle n’a pas arrêté ? quand quelque chose fait mal il ne faut pas être maso tout de même !!

  2. j’oubliai : voici mon article : [url]http://www.come4news.com/jai-teste-lumea-de-philips-pendant-4-mois-868309[/url]

  3. [quote]Ce qui est sûr, c’est que l’épilation ou tout autre traitement à la lampe flash est contre-indiqué pour les peaux mates ou foncées. D’autres contre-indications existent. Dans tous les cas, bien se renseigner (en consultant un site professionnel un peu sérieux, genre celui de l’Afme, et son praticien habituel, si ce n’est un dermatologue)[/quote]

    Je serais très prudente pour tous ce qui concerne l’esthétique…danger et surtout arnaque!

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