L’éducation… selon N Sarkozy.

   

« Adéquation et éducation », pièce en un acte de NS, jouée au Lycée Lafayette de Montpellier.

 
Sachant que, selon les sondages, les enseignants ne voteront pas en majorité pour lui, autant les vouer aux gémonies, les offrir en pâture aux parents qui se lèvent tôt et trouvent que la garderie ouvre trop tard, aux parents qui estiment que 18 heures de cours payés 35 est le comble de la fégniasserie, aux parents qui sont ravis de trouver des boucs émissaires aussi nommément désignés à leur vindicte que les chômeurs dont le statut est un nirvana dont ils raffolent. 
 Avant de ruiner votre rêve vengeur, et d’autant plus vengeur que vos souvenirs ont un goût aussi amer que vos regrets, un rappel, destiné plus particulièrement aux parents-électeurs qui touchent parfois des primes, un 13°, un14° mois.
Les enseignants sont payés pour 10 mois de travail. Ils ne sont pas payés pour être en vacances. Le total annuel est redistribué sur 12. Ils attendent toujours les primes aux mérites promises par le Président-candidat.
M. Allègre que l’on ne peut soupçonner d’amour prosélyte envers cette profession dit dans son livre, qu’il faut augmenter les salaires de ce corps de 30 %. Bonjour les impôts.
 Mais venons-en au cœur des propositions que vous qualifierez à votre guise. Brillantes ou débiles, selon votre distance au lycée.
Et rien ne vaut un exemple, vécu qu’il ne faut surtout pas généraliser. Que chacun regarde l’heure à l’horloge du bahut où vit sa progéniture.
 
Le hasard a voulu que mon établissement de plus de 2000 élèves scolarise du primaire à la terminale, et fut un temps aux prépas. Comme il se doit l’école dépend financièrement de la municipalité. Le collège du département, et le lycée de la région. Qui paye quoi ? C’est inextricable et les accords aboutissent en …quelques années, si possible non électorales. Atchoum…, quand on est poli ! 
 
N S propose que les professeurs, moyennant une augmentation de 25% (Tiens, on a du fric par milliards !) passent 26 heures dans leur établissement. Beau rêve, mais restons réalistes ! Membre de l’administration, j’ai travaillé chaque année à la confection des emplois du temps. Il faut savoir que différents paramètres entrent en ligne. Et les logiciels d’EDT ont été un soulagement pour les chargés de cette tâche, on ne peut plus ardue.
Le premier paramètre, qui rapidement tourne mal, est l’équilibre pédagogique. Il s’agit des enfants qui doivent être la priorité.
 Le 2° paramètre est le corps enseignant. On ne peut décemment enseigner 8 heures de suite… 
Le 3° paramètre est… la cantine. Il se trouve, et les parents n’ont cesse de râler contre ce lieu inadapté, non biologique et j’en passe, parce que les parents payent et comme Thatcher en veulent pour leur argent. On doit donc organiser la journée des élèves selon les capacités de la cantine. 
Le 4° paramètre est le ramassage scolaire… Pour enseigner, il est souhaitable d’avoir devant soi un public… à l’heure ! C’est pourquoi Veolia et consorts règnent en demi-maîtres dans les lycées. Où je sévissais, 25 bus amenaient les troupes ! Vu du planning des chauffeurs, la priorité pédagogique est une douce illusion.
Vous me direz qu’on n’en a rien à foutre de tout ce blabla concernant des soucis internes. Et vous avez bien raison. En quoi le discours de NS est-il critiquable ?
Eh ben ! A cause du dernier paramètre. Un petit rien, madame la marquise ! Les élèves et les profs se retrouvent dans des salles de classe. Ordinaire, non ? 
Il se trouve que le nombre de salles est connu et limité. A une heure déterminée, il est difficile de programmer plus de cours que de salles. Les logiciels sont efficaces et empêchent les concepteurs d’entasser 3 classes dans une même salle. Ah bon ? 
A la fin de l’exercice commencé en juin et parachevé en septembre, l’établissement est prêt pour la plus grande satisfaction des parents… Ou presque !   Imaginons alors que ces fainéants d’enseignant soient invités à rester auprès des élèves pour les recevoir (et les parents aussi) leur apporter le soutien qu’ils méritent. Dans mon établissement de 240 professeurs, se pose une petite question. Où les mettre ? Grâce à la loi des 30% de sur construction, on pourra dans les 5 ans à venir (temps minimum pour mener une construction à bonne fin) élever de 2 étages l’existant. A 3 par bureau, il faudra 80 pièces nouvelles. Un détail. L’administration est déjà gênée aux entournures, les profs devront se serrer un peu plus.

Par gentillesse, j’oublie les bureaux, les chaises, les ordinateurs, les étagères et tout le consommable. N S n’a pas susurré le coût de cette idée géniale. Elle n’a pas de prix. Pas de prix supportable !
Jusqu’à présent, le système fonctionnait parce que tous les profs n’étaient pas là en même temps. Penser l’inverse, dans le style anglo-saxon, est positif. Mais parions que le Président de 2017 inaugurera peu de lycées où ces prescriptions seront réalisées.
 Je serais attentif aux commentaires expliquant comment résoudre ce problème primaire de volume.
 
NB On reparle d’ouvrir les magasins le dimanche. Ayant passé quelques dimanches au collège, je suggère que les profs soient en colle ce jour-là pour recevoir parents en détresse et élèves en déroute ! Je plaisante…

PS Chercher préfabriqués Pailleron flambant neufs.