L’échelle de Jacob – Un film dont vous ne ressortirez pas indemnes !!!!

S’il est un film figurant parmi ceux ayant marqué à jamais l’histoire du cinéma, c’est bien L’échelle de Jacob sorti en 1990 de Adrian Lyne (Flashdance, 9 Semaines et demi, Liaison Fatale, Proposition Indécente).

 

Pourtant, de prime abord, on pouvait se montrer particulièrement réticents au vu de la filmographie du réalisateur qui n’avait fait jusque là que des films romantiques ou passionnels.

La force du film L’échelle de Jacob réside avant tout dans son scénario de Bruce Joel Rubin (Ghost, Hors du Temps) d’une efficacité redoutable et doté d’une puissance absolument unique dans l’histoire du cinéma avec son lot de surprises et ses intrigues constituant finalement un véritable dédale nécessitant deux visionnages pour comprendre et ainsi mieux apprécier la fin imprévisible.

 

Mais sans le génie de mise en scène, sans la supra intelligence du réalisateur à parfaitement cerner l’essence et la sémantique de l’histoire, jamais ce film n’aurait connu une telle excellence !

 

L’histoire narre l’existence en ruine de Jacob Singer, un vétéran de la guerre du Viêt Nam qui depuis son retour au pays, plus précisément à New York, ne parvient plus à mener une existence normale et est en proie à des visions cauchemardesques…

 

Pour mener à bien ce projet hors norme, un casting exceptionnel et taillé sur mesure fut mis en place :

Tim Robbins (Top Gun, Les Evadés, Arlington Road, Mission To Mars, Mystic River, La Guerre des Mondes, Green Lantern), Elisabeth Pena (Sauvez Willy 2, Rush Hour, Au-delà du Réel(TV), Danny Aiello (Le Parrain 2, Il Etait Une Fois en Amérique), Matt Craven (Apparitions, La vie de David Gale, Assaut sur le Central 13, Déjà Vu, The Night Chronicles : Devil), Pruitt Taylor Vince (Angel Heart, Sailor et Lula, Code Quantum(TV), X-Files(TV), The Cell, Constantine, The Walking Dead(TV)), Jason Alexander (Pretty Woman, La Fièvre d’Aimer, L’Amour Extra-Large), Eriq La Salle (Un Prince à New York, Urgences(TV), Photo Obsession, 24 Heures Chrono(TV), The Twilight Zone – 2002(TV), Ving Rhames (Pulp Fiction, Mission Impossible 1, 2 et 3, Urgences(TV), Fais-leur vivre l’enfer, Malone !), Sharon Epatha Merkerson (Terminator 2, Lincoln), Macaulay Culkin (Maman j’ai raté l’avion, Maman j’ai encore raté l’avion).

 

La bande originale merveilleuse du film fut signée par Maurice Jarre (Gorilles dans la brume, Ghost).

L’histoire :

 
Depuis la mort de son fils et les lourds traumas de la guerre du Viêt Nam, la vie de Jacob Singer n’est plus qu’un champ de ruine.
 
Il occupe un emploi de postier à New York et vit avec Jezzie qui travaille aussi au même endroit, tout semble se stabiliser pour Jacob, pourtant, peu à peu, il sent qu’il perd pied !
Depuis quelque temps, il a régulièrement des flashbacks, où il se revoit durant la guerre, ou bien encore dans sa vie passée, où son fils était encore vivant.
Progressivement, la prégnance de ses flash-backs sont d’un tel réalisme qu’il finit par ne plus savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas !
 
Sans trouver la moindre explication rationnelle, il a souvent des visions cauchemardesques, à savoir des monstres ou des personnes métamorphosées, un jour même, une voiture essaie volontairement de le supprimer.
 
Jezzie le traite de fou, pourtant un jour, il fait la connaissance d’un certain Michael Newman, un ancien chimiste de l’armée américaine qui lui fait des révélations effrayantes.
Jacob et ses frères d’armes auraient servi de cobayes à une expérience censée décuplée leurs pulsions d’agressivité au moment des combats…
 
Jacob comprend que ses hallucinations sont forcément liées à cela et qu’un complot impliquant directement le Pentagone a vu le jour durant le conflit; il est d’ailleurs bien décidé à le rendre public.
Il parvient à rentrer en contact avec d’autres camarades revenus de la guerre eux-aussi, là ils vont tenter ensemble avec l’aide d’un avocat Maître Geary de mettre sur pied un dossier !
 
Parviendront-t-ils à faire éclater cette terrible affaire impliquant directement le gouvernement des Etats-Unis? Jacob Singer réussira-t-il à se débarrasser de ses visions qui empoisonnent son existence?
 
Conclusion :

Les résultats timides au box-office de l’époque ne reflètent en aucune façon l’excellence et la primauté de ce long-métrage qui reste à ce jour un véritable OVNI cinématographique, tant l’originalité scénaristique et la qualité exceptionnelle de la réalisation et du jeu des acteurs n’ont jamais été aussi loin !

L’accueil mitigé des critiques peut se légitimer par le fait que le sujet traité est dérangeant, car il montre du doigt le gouvernement des Etats-Unis, qui selon certaines voix, ici et là, n’aurait pas été des plus exemplaires et des plus transparents !

En effet, le gaz BZ ou benzilate de 3-quinuclidinyle, une substance toxicologique non létale surnommée "L’échelle", aurait été utilisée par les forces armées américaines dans le cadre d’un programme de recherche, notamment durant le conflit au Viêt Nam. 
Mais, le Pentagone aurait toujours nié l’existence de ce programme de recherche…

Le réalisateur Adrian Lyne est parvenu avec prouesse et perfection, a agencé les scènes avec la précision d’un métronome, la tension ne cessant de monter jusqu’à la fin qu’il est impossible de prédire, si on devait faire une analogie, on pourrait comparer ce film au Sixième Sens de Shyamalan, mais à la puissance 10, car là où le film du Sixième Sens bouleverse le téléspectateur à la fin, L’Echelle de Jacob annihile tout lors de sa conclusion, et c’est cela qui rend l’histoire vraiment terrifiante !

On peut assister tout au long du film à la déchéance de l’esprit de Jacob torturé par cette drogue, dont il a été victime durant la guerre, et on peut se rendre compte à quel point, il se perd peu à peu dans les méandres de la folie !

Tim Robbins tient là le rôle de toute sa carrière, même la qualité d’interprétation pourtant magnifique de son rôle dans Les Evadés ne peut rivaliser une seule seconde, avec le rôle de Jacob Singer.

Au fur et à mesure que l’histoire avance, on ressent de la peur et aussi beaucoup de tristesse pour le personnage principal qui ne sait plus quoi faire pour s’en sortir, comme prisonnier de son propre esprit, car il vit vraiment un cauchemar éveillé !

Ses innombrables flash-backs n’auront de cesse de la déstabiliser davantage…

Le titre comporte une double connotation, tout d’abord il se réfère au surnom de la drogue "L’échelle" à l’origine de cette histoire, d’où le titre du film L’échelle de Jacob, mais aussi allégorique, car ce titre renvoie à la bible, plus précisément dans le livre de la Genèse, où L’échelle de Jacob symbolise le rêve du patriarche Jacob, à savoir une échelle montant au Ciel, et d’où les anges peuvent librement se déplacer.

La partition de Maurice Jarre est parfaite et même bien plus, car elle offre une dimension spirituelle et mélancolique à cette histoire absolument unique !

Adrian Lyne s’est inspiré directement des œuvres de Francis Bacon pour imaginer les visions de cauchemars du personnage Jacob Singer.

Si vous n’avez jamais vu ce film, visionnez-le de toute urgence, car vous ne verrez plus jamais le cinéma de la même manière, il existe des œuvres capables de vous faire réfléchir, de vous faire vaciller, de vous montrer d’autres aspects dont vous n’auriez jamais soupçonnés l’existence.
 
Après le visionnage, il y aura forcément un avant et un après, il s’agit d’un film dont on ne ressort pas indemne !