La saga SAW : La boucherie cinématographique sans limite

 Fan de films d’horreur depuis ma plus tendre enfance, j’ai vu hier soir l’ultime chapitre d’une saga horrifique qui aura selon moi marqué son temps : SAW.

C’est donc par un ultime volet, septième du nom et sobrement intitulé SAW 3D que s’achève l’histoire de Jigsaw, l’un des croque-mitaines les plus intéressants du cinéma d’horreur ainsi que de ses fidèles successeurs.

Sans surprise, la saga s’achève par une véritable boucherie d’une heure et demi au cours de laquelle l’hémoglobine coule à flot et où les décapitations, les démembrements et les actes d’automutilation de toutes sortes sont légions. Loin de provoquer l’effroi, Saw est de ce genre de films où la surenchère sanglante fait accéder l’œuvre dans le second degré.

Il faut bien l’avouer, le premier SAW avait marqué les esprits. En effet, le film marquait le retour en force des « torture movie », à savoir des films où les personnages sont condamnés à souffrir… très douloureusement et où le téléspectateur est placé dans une position de voyeurisme prononcé. La particularité de Jigsaw, le fameux croquemitaine de l’œuvre est de ne pas être un serial-killer à proprement parlé. Sa particularité est de placer ses victimes dans des situations exigeant d’eux des sacrifices allant au-delà de la souffrance pour réussir à survivre. Le premier film avait réussi le pari de renouveler le cinéma horrifique par un concept tout à fait dérangeant et passionnant et servi par un coup de théâtre final qui mérite son pesant de cacahuète.

La suite est précisément un modèle de ce qu’un film d’horreur à succès peut produire, à l’image des vendredi 13, des Halloweens et autres Scream, à savoir une succession de films dont la qualité et le scénario décroît d’un épisode à l’autre. Après la mort de Jigsaw au bout du troisième épisode, la relève est assurée dans la foulée avec ses successeurs qui auront à cœur de poursuivre le jeu de massacre. Objectivement, même si l’on ressent un plaisir coupable à visionner ces films nullissimes au scénario anorexique qui n’ont d’égale que la médiocrité des acteurs (tous sans exception à l’exception notable du fameux Jigsaw qui réapparaît au fur et à mesure des épisodes par flash-back), j’ai suivi chaque année la sortie d’un nouvel épisode en parfaite connaissance de cause.

Si l’on peut bien reconnaître un mérite à cette sympathique conclusion de la saga, c’est bien celui de ne pas s’être pris au sérieux. Contrairement aux Saw 2,3,4,5,6, ce septième volet vient apporter une touche de second degré qui manquait cruellement à ses prédécesseurs. 

Je me dispenserai de dévoiler l’ultime twist qui vient clôturer ce dernier chapitre (et que les cinéphiles avertis comme moi auront pu soupçonner dès les premières minutes à travers un come-back surprenant !).

La saga Saw est de ces franchises qui, en dépit de leur médiocrité, en devienne attachante tant leur excès et leur caractère poussif méritent le respect. Difficile de dire si SAW, hormis son premier film, marquera la mémoire du cinéma mais une chose est sûre, pour les spectateurs ayant le cœur bien accroché et aimant les profusions de sang, la saga SAW est assurément la séance boucherie qu’il vous faut.