Predators : La franchise finalement sauvée … ou enterrée ?

 

Il est des films qui marquent votre vie de cinéphile à jamais. Le tout premier Predator, réalisé par John McTiernam et interprété par Schwarzy en fait clairement partie. Ce film, qui constitue selon moi l’un des plus beaux chefs-d’œuvre du cinéma d’action des années 80, doit ce statut particulier à plusieurs raisons. En premier lieu, il s’agit d’un magnifique croisement entre le film de guerre (au début du film) et la SF, confrontant l’homme plongé en milieu sauvage et hostile à une menace extra-terrestre. Deuxièmement, ce film a crée l’une des créatures les plus emblématiques  du cinéma, le Predator, avec son look de rasta unique et reconnaissable entre mille, qui figure au panthéon du cinéma fantastique au coté de l’Alien de Ridley Scott. Troisièmement, parce que tout dans ce film, du début à la fin est culte, des répliques aux effets spéciaux en passant par la musique et la photographie.

Une telle œuvre a bien entendu générée une suite, quelques années plus tard, Predator 2, nettement moins réussie, changeant radicalement de décor puisque l’action ne se situe plus en pleine jungle mais en ville mais qui reste nettement un divertissement de très bonne facture.

Les choses se sont nettement gâtées lorsque, peu après les années 2000, des producteurs peu scrupuleux décident, attirés par l’appât du gain, de faire s’affronter deux franchises d’exception au sein d’un même film. Il en ressortira le très largement oubliable Alien Versus Predator, sorte de combat de catch version king size entre les deux figures légendaires du cinéma fantastique. Il en ressort un film raté, stupide en raison d’une absence totale de scénario, qui ne fait qu’exploiter jusqu’à la corde un postulat de base qui aurait pu être, entre de bonnes mains, correctement exploité.

On s’imaginait le pire atteint mais c’était sans compter une suite sombrement intitulé Alien versus Predator : Requiem. La nullité est ici ultra-franchie et on assiste, complètement atterré, à la mort artistique de deux monstres sacrés du cinéma.

Mortes ? Non, pas tout à fait car c’est bien mal connaître le septième art que de croire qu’une franchise est définitivement morte et enterrée. Même si l’image du predator n’en est pas ressortie indemne, l’annonce de la sortie d’une suite à la saga Predator et faisant table rase des deux précédents accidents industriels fait renaître quelques espoirs.

Pour quel résultat ? Produit par Robert Rodriguez, pourtant roi dans l’art de bien ficeler une bonne série B comme en atteste ces quelques réussites que sont notamment Desperado, Une nuit en enfer, Machete ou encore Sin city, ne parvient que parcellement à faire revivre le Predator de façon convenable. Predators, présenté comme une sorte de retour aux sources de la franchise, est une demi-réussite. Archi-référencé et n’arrivant qu’à quelques reprises à être jouissif, le film ne parvient pas à s’élever à la hauteur de l’original et il en est bien loin. Malgré un casting plus que correct, avec entre autres Adrian Brody et Laurence Fishburne,  on termine le film en ayant le sentiment d’avoir vu une bonne série B mais dont on attendait plus, beaucoup plus au vu du monstre sacré qui en était l’élément principal.

Quel avenir maintenant pour le Predator ? La saga est-elle définitivement morte et enterrée ou bien doit-on s’attendre à la voir renaître, une fois de plus de ses cendres ? Personnellement, au vu de la perfection de l’original, il serait tout à fait sage et raisonnable d’arrêter les frais et de laisser cette légende reposer tranquillement.