Réalisateur : Peter Sohn
Date de sortie : 14 novembre 2015
Pays : USA
Genre : Animation, aventure, comédie
Durée : 94 minutes
Budget : 200 millions de dollars
Casting (VO) : Raymond Ochoa (Arlo), Frances McDormand (la mère), Jeffrey Wright (le père)
Quel calendrier ingrat ! Pas évident de sortir un film à cette période, Disney a voulu suicider la création du studio Pixar. C’est que la firme aux grandes oreilles a misé sur un autre poulain de son écurie, le ô combien attendu Star Wars VII : le réveil de la Force. Estimation des gains chiffré à 3 milliards de dollars ! Les Na’Vi bleus d’Avatar peuvent pâlir. Ils sont malins chez Disney et savent comment placer leurs produits. Une stratégie commerciale bien rodée, on place une oeuvre au fort potentiel au meilleur moment et on sacrifie celle qui l’est moins à la plus mauvaise période. Mais que vaut réellement le laisser pour compte Le voyage d’Arlo ?
Quelle claque ! C’est d’une beauté inouïe, les décors sont splendides, les paysages sont à couper le souffle et les occasions de déployer toute cette force visuelle sont nombreuses. Le réalisme du terrain contraste avec le côté cartoon des personnages qui sont franchement laids. Hormis des petits animaux du type rongeur dotés d’un quota de mignosité non mesurable, le reste fait peur à voir. Il est vrai que les dinos ce n’est beau ! Cependant il faut se méfier des choses trop belles, un joli emballage peut cacher un produit de mauvaise qualité.
On n’ira pas jusque là, le film n’est pas mauvais mais il souffre d’un classicisme marqué. Rien d’original à déclarer, même le concept de base n’est pas novateur. Imaginer une uchronie où les dinosaures ne seraient pas morts car la fameuse météorite ne se serait pas écrasée dans le Yukatan près du Mexique. De ce fait, humains et dinosaures vivent dans le même monde. Sauf que les humains se rapprochent plus du chien que du singe par leur comportement, drôle de théorie.
Le film est truffé d’humour, de gags visuels et de dialogues bien répartis. Les fous rires se ramassent à la pelle. Il est également émouvant, tout plein de tendresse et rentre dans les classiques de l’amitié transgenre à l’image d’un Rox et Roukie.
Comme ces films pour enfants, il véhicule des valeurs de courage, de respect et de dépassement de soi. Pour réussir il faut grandir et faire confiance aux autres, seul on n’arrive à rien et il faut savoir vaincre la peur en la maîtrisant car malgré tout, elle est toujours présente. Arlo se forge durant son voyage, ne dit-on pas que ce sont eux qui forment la jeunesse ? Mais c’est là aussi que le film est faible. On ne compte pas le nombre de références, de pompage, au Roi Lion ou à L’âge de glace. [spoiler] La mort du père d’Arlo emporté par la rivière en furie,regardant son fils en haut d’une falaise, criant « papa ! » rappellera de tristes souvenirs [spoiler]. Puis il y a ces personnages, étranges, le tricératops shaman livrant une bataille de noms ubuesque ou bien les vélociraptors complètement fous ressemblant aux hyènes Shenzi, Bandaï et Ed.
Le voyage d’Arlo est un petit film sympathique pour les enfants, pas un grand Pixar, pas le niveau d’un Toys Story ou d’un Là Haut ou d’un Vice Versa, mais plutôt d’un 1001 pattes ou d’un Rebelle, ce genre de film que l’on regarde puis que l’on oublie avec le temps. Bien qu’il soit destiné pour un jeune public, il contraste par de nombreuses scènes de violence. Les méchants ptéranodons, les vils vélociraptors, voire les manifestations de la Nature telles que les orages ou les glissements de terrains, pourraient effrayer les plus jeunes.