Malgré ses détracteurs et les soucis logistiques qu’il engendre, le tournoi des 6 nations reste un évènement majeur de la vie du rugby de l’hémisphère nord .La magie reste tant réelle pour les joueurs que pour les spectateurs. Il permet de s’étalonner chaque année entre deux coupes du monde se frotter à une "vraie compétition " et non des matchs amicaux.On se présente avec ses valeurs, son passé, une certaine idée du jeu et sans cocarder pour la France par exemple avec une belle finale de coupe du monde.
En restant franco-français, la qualité du jeu réalisé antérieurement est remis en jeu avec l’arrivée du nouveau staff que les médias ne manquent pas de créditer de tout ce dont ils ont besoin pour l’heure avant de les "descendre en flèche " à la moindre faiblesse.Ainsi va le monde du rugby actuel, peu de temps pour accéder à la réussite (le tout tout de suite), les puristes friands des guéguerres de clocher d’écoles de jeu se pencheront sur la qualité de jeu produit tant que le résultat comptable est potable.
Tout est relatif et prismatique, on ne voit guère plus que crise et réussite plutôt que mise en place et oeuvre d’un projet de jeu.Que la France ait gagné son premier match face à l’Italie (ceci dit bonne équipe au demeurant avec un jeu collectif intelligent ) n’est pas très étonnant..et les acquis techniques sont assez logiquement ceux de la coupe du monde puisque justement l’effectif sélectionné est majoritairement issu de cette équipe présentée en coupe du monde. Pour des objectifs à plus long terme, il conviendra de s’appuyer sur les acquis de jeu des clubs et leur capacité et possibilité de coller à une exigence de jeu type équipe nationale.
L’enjeu des années entre coupes du monde est aussi de faire partager un projet de jeu qui englobera un ensemble de valeurs, normes, principes , comportements de jeu valorisants et intelligents..le sens en sortira de lui-même