Cette année, le mois de mai aura été riche en jours fériés et en célébrations culturelles. En ce dernier week end de mai, nous allons pouvoir profiter d’un dernier jour chômé avant d’entamer un mois de juin bien vide en journées non travaillées, il nous faudra du courage car, à force, on s’y était habitué. Demain, lundi, il sera question du Lundi de Pentecôte, on connaît le nom, récemment choisie comme une journée de solidarité envers les personnes âgées après l’épisode caniculaire de 2003, mais en réalité, qu’est ce que c’est ? Éléments de réponse.
Comme bon nombre de nos fêtes françaises, débouchant sur un jour férié, son origine vient de la Bible, on voit là le fondement chrétien de notre République dite laïque. Avec la Pentecôte, terme venant de notre usine littéraire grecque, signifiant "cinquantième jour", on célèbre la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres et les personnes présentes à ce moment, une petite centaine d’individus tout de même, dans le Cénacle de Jérusalem. Dans un phénomène ressemblant plus à un délire collectif d’hippies en transe, il est écrit dans le Livre Saint, que ce jour béni, un vent s’est levé et que des langues de feu provenant du ciel, se sont posés sur la tête des convives. Ces derniers ont alors reçu un don de polyglottisme inné, pouvant s’exprimer alors dans des langues dont ils n’avaient pas la connaissance.
Ainsi dotés de le capacité de parler au nom de l’Esprit Saint, troisième personnalité de la trinité chrétienne, ils purent émettre la parole d’Évangile et instaurer les fondements de la Première Église catholique. Se sentant remotivés et remplis de courage, ils eurent la force de se déplacer fièrement et plein de fougue. A partir de ce moment, la mécanique était lancée et le nombre des adeptes, n’a cessé d’augmenter à travers la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, les bords de la Mer noire, la province d’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Egypte et la Libye. Pour faire le VRP international, de nos jours, il faut savoir parler l’anglais, à cette époque, ce n’était pas le cas, il fallait savoir parler tous les idiomes existants, une tâche bien plus ardue.
Suite à cet épisode, l’idée de Pentecôte a continué à vivre mais c’est véritablement à partir du IVème après JC, que les fidèles ont procédés à des commémorations. . L’Église romane profitait de l’occasion pour s’adresser aux nouvelles personnes baptisées et confirmées. Puis à l’époque médiévale, les curés lançaient des pétales de roses alors que la séquence Veni Sancte Spiritus était chantée en coeur par le choeur.
De nos jours, le Dimanche de Pentecôte, 50 jours exactement après avoir fait la quête des oeufs de Paques et manger l’agneau pascal, est suivi, selon une logique implacable, par le Lundi de Pentecôte. Un jour, on l’on ne travaille pas, du moins dans les pays dont l’héritage chrétien est bien présent, c’est le cas par exemple de l’ Allemagne, de l’ Autriche, de la Belgique, de la France.
Toutefois, chez nous, le gouvernement Raffarin, en signe d’aide aux aïeuls décimés par un été trop chaud, entre 2004 et 2007, la Pentecôte devient une journée fériée mais non chômée. Dégageant ainsi des fonds pour assister les aînés, une décision discutable aux conséquences négligeables. La condition des personnes âgées ne s’est pas améliorée, à part l’achat de ventilateurs et de bouteilles d’eau minérale, tout est resté pareil.
A l’instar de toutes les fêtes catholiques, il y a des origines bien plus anciennes, des traces que l’Eglise a voulu chapeauter et a tenté de faire disparaître. Dans le calendrier juif, la Pentecôte serait un dérivé de la fête de Chavouot, se déroulant cinquante jour après la fête de Pessa’h. A l’époque païenne, vers la même période, se déroulait une fête des moissons. La Pentecôte a également inspiré un mouvement de protestants évangéliques, Pentecôtiste, pour qui le fait d’avoir reçu le don de parler toutes les langues possibles, est leur socle fondateur.
La Pentecôte est une célébration annonciatrice de bonne nouvelle dans un esprit cosmopolite. Un joli épisode de la chrétienté mais qui pourrait s’étendre à tous les pans de la société si on enlève le caractère prosélytique. En faisant preuve de cette tolérance, peut être que certaines personnes publiques cesseraient d’agiter la peur de l’autre, de l’étranger, car on est tous l’étranger de quelqu’un. Il suffit de lui parler dans une langue qu’il comprend.
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Bel article, vivifiant !