« Le roman du rock » de Nicolas Ungemuth.

 Soyons clairs, ce livre n’a rien d’un roman malgré son titre. Préfacé par Philippe Manœuvre, ce qui aurait dû provoquer ma méfiance, cet ouvrage me laisse plutôt perplexe. Chaque chapitre est consacré à un artiste ou un groupe qui a marqué l’histoire du rock and roll, cette musique qui marque de son empreinte la deuxième moitié du 20ème siècle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que très peu d’artistes trouvent grâce à ses yeux.

Certains groupes importants (à mes yeux) sont même carrément oubliés : pas de traces de ACDC ni de Dire Straits dans ces 250 pages, quant à Queen, c’est un véritable jeu de massacre. Le même Nicolas Ungemuth n’avait-il pas écrit il y a une dizaine d’années un article intitulé les « 40 pires groupes de l’histoire du rock » qui avait fait du bruit dans le Landernau musical. Jeter Pink Floyd, Queen et Scorpions aux orties, il faut oser ! Que les meilleurs n’aient pas toujours été récompensés, c’est une évidence, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Qu’importe, il assume ses choix, ça n’empêche pas son livre d’être intéressant. Ce que je lui reproche, c’est de barrer d’un trait de plume le « hard rock » qui est pour moi une étape indispensable de l’histoire du Rock au même titre que les groupes Punk. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ces groupes ont apporté leur pierre à l’édifice. Résumer Deep Purple au riff de début un peu basique de « smoke on the water », c’est un peu facile et vraiment injuste. 

Là où je suis assez d’accord avec lui, c’est sur la critique des musiciens actuels et sur le rock hexagonal : en dehors de Téléphone et Noir Désir, il n’y a pas grand-chose d’intéressant.

Il faudra s’y faire, je ne partage pas entièrement les goûts musicaux du journaliste de Rock & Folk, loin s’en faut. Pourtant, je dois admettre que j’ai appris beaucoup de choses et c’est ce qu’on demande à un livre de ce genre. Je tiens en tout cas à remercier l’auteur car il m’a fait découvrir un chanteur que je ne connaissais pas : Nick Drake, formidable ! Rien que pour cela je ne regrette pas d’avoir lu ce livre.