L'apparition des syndicats est liée à la révolution industrielle est l'essor du capitalisme. D'abord interdits (par la loi Le Chapelier de 1791 qui interdit les regroupements professionnels et par le Code pénal de 1810 qui instaure le délit de coalition et d'association), les syndicats luttent tout au long du XIXe siècle à la fois pour les droits économiques et sociaux des travailleurs qu'ils représentent et pour leur propre reconnaissance juridique. L'histoire du syndicalisme ouvrier est d'abord l'histoire d'une conquête. En 1884, les syndicats sont autorisés par la loi Waldeck-Rousseau. En 1946, le principe de la liberté syndicale est affirmée dans le préambule de la Constitution. En 1968, à la suite des accords de la Grenelle, la section syndicale d'entreprise et le délégué syndical sont reconnus. Dans la seconde partie du XIXe siècle, les conditions de travail des salariés dans les entreprises s'améliorent grâce à la naissance et au développement du droit du travail. Progressivement et en réponse aux revendications du mouvement ouvrier, une législation protectrice se met en place et vient réglementer les relations entre les employeurs et salariés. En 1841, le travail des enfants de moins de huit ans est interdit. En 1892, l'inspection du travail est créée. En 1898, la loi portant sur l'indemnisation des accidents du travail est votée. En 1900, la journée de travail passe de 12 heures à 10 heures. En 1906, le repos hebdomadaire devient obligatoire. Le droit encadre désormais les contrats de travail et devient pour les syndicats un instrument de protection face à l'arbitraire patronal.
Les syndicats sont devenus des institutions dans le monde du travail. Les représentants siègent désormais dans différents organismes paritaires (comités d'entreprise, Sécurité sociale). Les lois Auroux de 1982 élargissent les fonctions et attributions des délégués du personnel et des comités d'entreprise et confient aux syndicats la tâche de mener la négociation annuelle d'entreprise devenue obligatoire. Les négociations entre partenaires sociaux débouchent sur des conventions collectives qui fixent durablement conditions d'emploi, grilles salariales et garanties diverses. Le développement des procédures de consultation et de négociation entre partenaires sociaux a permis de tempérer les conflits et de trouver une issue à ceux qui éclataient. Le rôle revendicatif des syndicats se double alors d'un rôle régulateur. Cependant, un processus de négociation peut également attiser les conflits lorsque la réorganisation du travail se fait au détriment des salariés. La négociation sur les 35 heures a ainsi multiplié le nombre de grèves entre 1998 et 2001.
La réduction des effectifs des syndicats depuis une vingtaine d'années, la baisse du taux de syndicalisation qui en découle et la déssaffection des électeurs aux élections prud'homales ou professionnelles conduisent à diagnostiquer une perte de l'influence syndicale, même si le poids des syndicats dans la société française est beaucoup plus important que ne le suggère leur nombre d'adhérents. L' émergence de coordinations à la tête de certains conflits (édudiants, infirmières, cheminots, …)est révélatrice de la recherche de nouvelles formes de représentations et de nouvelles pratiques militantes (l'assemblée générale quotidienne, les votes, les informations données sur le déroulement des négociations) qui passent par un contrôle direct des représentatns par la "base". Les transformations structurelles de l'emploi ont entraîné une baisse des catégories à forte syndicalisation (nombre d'ouvriers diminue) et une hausse des catégories à faible syndicalisation (les femmes, les cols blancs, les salariés des PME, les travailleurs atypiques). La féminisation et la tertiarisation ont pour cette raison un effet négatif sur les effectifs syndicaux. La perte d'influence des syndicats est aussi une conséquence de la crise économique et des défaites rencontrées dans les luttes défensives pour l'emploi.