Dès janvier prochain, le service militaire fait son retour en Belgique. En effet, dix sept ans après sa suppression, le gouvernement belge a décidé de le réintroduire au sein de la jeunesse.

 

C’est le quotidien De Morgen qui l’annonçait cette semaine : le gouvernement belge a décidé de réintroduire le service militaire, sur base volontaire cette fois, dès le 1er janvier prochain.

Réservée aux jeunes de moins de 24 ans (voire 26 pour ceux qui désirent suivre une formation d’officier), la formation militaire d’une durée d’un an leurs permettra ensuite d’être affectés dans une unité qu’ils auront pu choisir. En cas d’échec de la formation, les jeunes seront écartés de l’armée.

Pieter De Crem (photo ci-contre), ministre de la Défense, souligne : " Si les jeunes de 18 à 20 ans sans expérience professionnelle constituent la cible principale du projet, ce dernier ne visa pas uniquement les jeunes en difficultés" et ajoute : " Ce n’est pas un reclassement social ou un camp de redressement. La Défense ne va pas assurer une formation qui doit se faire ailleurs …"

Anke Gittenaer, président d’Animo, l’organisation des jeunes socialistes flamands, rétorque : "De Crem ferait mieux de chercher avec sa collègue Joëlle Milquet (en charge de l’Emploi) de vraies solutions pour les 137 000 jeunes chômeurs de notre pays plutôt que d’organiser des camps de recrutement pour un département sans perspectives."

D’un point de vue budgétaire, l’opération coûterait 220 000 euros au ministère de la Défense pour les six premiers mois. En effet, les miliciens toucheront un solde forfaitaire d’environ 7 € par jour, en plus de leurs allocations de chômage ou allocations familiales. Après ces six mois, ils toucheront au moins le salaire de base militaire, à savoir 21 094 euros bruts par an en fonction de leur catégorie.

Le ministre de la Défense ne s’en cache pas, il ajoute : "Il y a en moyenne 1 350 places vacantes dans le courant de chaque année. Si nous avons 500 jeunes qui commencent l’année prochaine, et 400 qui restent au-delà de leur formation de base, on pourra dire que c’est un succès. Toutefois, aucun de ces jeunes ne sera envoyé en mission à l’étranger avant les deux premières années de service" et conclut : "L’instauration du service volontaire permettrade rétablir le lien entre l’armée et la Nation ainsi que de mieux faire connaître la Défense dans pas mal de familles."

 

Que doit-on penser de tout cela ? Doit-on faire abstraction des dérives du système à venir ? Que va-t-il se passer lorsqu’un jeune se présentera au chômage et qu’on lui dira : "Mais Monsieur, vous ne trouvez pas de travail ? Pourquoi ne faites-vous pas ou n’avez-vous pas fait votre service militaire ?" Sans nul doute cela donnera satisfaction à ceux qui croient qu’un tel service rendra le sens de l’autorité et de la discipline à des jeunes désoeuvrés.