le retour de balancier…

Ainsi donc, il va falloir payer. Payer pour que nos entreprises deviennent plus compétitives qu’elles ne le sont dans ce monde sans pitié et devenir un peu plus malléables que nous ne le sommes…
Mais faire plus compétitif que la Chine ou l’Inde : On peut toujours courir. C’est perdu d’avance.
Ces pays ont acceptés, appelés de leurs vœux l’économie de marché, ballon d’oxygène inespéré qui leur a permis de s’ouvrir à la modernité sans avoir à s’ouvrir à la démocratie.
Soyons juste : Nous aussi, nous l’avons appelé de nos vœux. Mais pas pour les mêmes raisons. On espérait bien s’en tirer en achetant « super moins cher » que ce qui pouvait être fait dans les pays occidentaux. Nous avons acceptés en espérant faire du business sur le dos de ces pauvres hères grâce à nos connaissances technologiques. Les têtes ici et les bras là-bas.

Et bien : tout faux. Les bras, les têtes bien formés ici qui ont parfaitement appris le mode de fonctionnement de nos codes sont reparties là-bas, et l’argent avec.

On n’avait oublié un petit truc, au passage : La copie et le plagiat dont on fait tant de cas (et avec raison) chez nous, ne leur pose aucun problème. Armés de leur petit appareil photo, comme naguère le faisait les Japonais, du stagiaire à l’ingénieur, ils ont su avec habilité percer nos secrets pour les transposer chez eux. Des fois, du reste, on leur a même donné en espérant s’attirer leur bonne grâce. Tiens, on leur a même fait cadeau de notre indignation face à ce qu’ils font au Tibet.

Comme quoi, nos industriels, nos diplomates et nos dirigeants sont gens bien naïfs !

C’est, vrai, tout cela dénote un manque d’imagination et de créativité, me direz-vous… Mais comme, pour eux, l’essentiel c’est l’efficacité, ce type de jugements de valeur leur fait une belle jambe. Et nous revendre des produits étrangement ressemblant aux nôtres, mais en beaucoup moins cher ne leur pose aucun problème.

Du reste, ça n’en a pas posé non plus à l’OMC, qui leur a fait bénéficier d’une étrange mansuétude côté respect des règlements commerciaux et du droit du travail. Pas plus qu’aux béats dirigeants européens qui ont ouverts les frontières à tous les vents.

Je mets l’Inde à part. En effet, on ne peut considérer ce pays comme une dictature économique au même titre que la Chine.

Ceci dit, le diktat y est social. En effet, jusqu’à présent, l’on ne risque pas de trouver dans les grandes écoles de ce pays, des étudiants venant du fin fond de la campagne et, à fortiori, des membres issus de la caste des intouchables.

Pour la énième fois, je sais que le débat existentiel et philosophique n’a rien à voir avec les affaires. Et si l’économie du monde antique n’avait pas été basée sur l’esclavage, Rome ne serait jamais devenue aussi puissante qu’elle ne le fut.

Somme toute, les règles n’ont pas changées. On les saupoudre, ici et là, d’une apparente modernité (après tout, ça fait désordre de se dire qu’à 2000 ans près, on fonctionne sur les mêmes schémas).

Ne reste plus qu’à attendre le retour de balancier de l’histoire, dans 15 ou 20 ans. D’ici là…
Collaro disait : » d’ici là, méfiez-vous des contrefaçons ». Allez, ne vous en méfiez plus : de toute manière, il n’y aura bientôt plus que ça !!!

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