On serait tenté de jeter le blâme de ce ralentissement démographique sur la dénatalité au Québec, pourtant il n’en est rien; puisque notre taux de natalité est comparable à la moyenne du pays [7,8]. Le problème réside en partie dans le manque de nouveaux arrivants. Le projet d’identité totalement insensé de Pauline Marois exprime assez bien l’attitude qu’ont eut les péquistes durant leur neuf trop longues années de règne. L’idée de restreindre la citoyenneté aux nouveaux immigrants a certainement dû se manifester par d’autres moyens qu’une loi identitaire, de toutes façons inconstitutionnelle. Les péquistes n’ont-ils jamais tenté pernicieusement de contrôler l’immigration? Voire contrôler les immigrants eux-mêmes, pour paraphraser l’ancien laquais de Jacques Parizeau, Jean-François Lisée, qui a bien du avouer en entrevue, que le but ultime du projet identitaire Marois serait d’interdire le droit de vote aux nouveaux immigrants (sous prétexte d’une connaissance inappropriée du français) [9]. Me fiant sur ce même raisonnement, ne devrait-on pas déporter Pauline Marois hors du Canada pour sa connaissance plus qu’inappropriée de l’anglais; la langue de plus de 60 % de la population de notre pays, tout de même…
L’autre problématique qui expliquerait notre ralentissement démographique au profit des provinces des prairies est le constat catastrophique que l’on peut faire de notre économie par rapport à ces dernières. Les exemples ne manquent pas quant à la mauvaise gestion de l’économie du Québec. Le gaspillage dans la fonction publique, le manque de vision de nos dirigeants et l’immobilisme préconisé par un gouvernement incapable d’assumer un rôle de leader, ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Tous, ont eut pour cause de plonger la province dans la morosité, tant bien économique que sociale. On assiste ces dernières années à l’écoeurantisme de tout un peuple, fatigué de ramer dans une barque toujours attachée au quai. C’est simple, le Québec n’avance plus; il fait du sur-place. De ce fait, l’émigration vers les autres provinces n’a jamais été aussi forte depuis près de dix ans, atteignant près de 40 000 émigrés en une seule année [10]. Bien que certains se refusent d’admettre l’existence de l’exode québécois, le phénomène est bel et bien réel et il ne risque pas de se résorber à présent que notre voisin Terre-Neuve-et-Labrador, historiquement considéré comme province pauvre, voit ses revenus augmenter depuis la récente découverte de gisements de pétrole. Le Québec n’est désormais plus attrayant, ni même pour sa propre population, peut-on lui en vouloir?
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- 1. Radio-Canada, en ligne.
- 2. Élections Canada, en ligne .
- 3. Institue de la statistique du gouvernement du Québec (Population, Québec et Canada, 1851-2006), en ligne. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/struc_poplt/102.htm
- 4. Représentation à la Chambre des communes (Élections Canada), en ligne. http://www.elections.ca/scripts/fedrep/federal_f/red/appendices_f.htm
- 5. Site officiel gouvernement de l’Alberta [en anglais], données 2006, en ligne. http://municipalaffairs.gov.ab.ca/mc_offical_populations.cfm
- 6. Tourisme Colombie-Britannique, données 2006, en ligne. http://www.tourisme-cb.com/pop.html
- 7. Institue de la statistique du gouvernement du Québec (taux de natalité, de mortalité et d’accroissement, Québec, 1971-2006), en ligne. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/struc_poplt/1p2.htm
- 8. Université de Sherbrooke (World Perspective), en ligne .
- 9. Radio-Canada. (Extrait émission Tout le monde en parle du dimanche 11 novembre2007), extrait vidéo. http://www.youtube.com/watch?v=5FLS2imWlRQ
- 10. Institue de la statistique du gouvernement du Québec (Migrations internationales et interprovinciales, Québec, 1961-2006), en ligne. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/migrt_poplt_imigr/601.htm
Un gros gros merci à Michael Flamand, qui m’a permis de mettre cette vidéo dans mon article et l’agrémentant du même coup!!!
vous allez me faire rougir …
j’ai pris beaucoup de plaisir à valider votre article !
Et ç’aurait été dommage de se passer de cette excellente vidéo, avec l’accent si attachant de nos cousins québecquois.
Malgré tout, vu d’ici, cette maladresse en anglais a quelque chose d’attachant.
Merci Northlandnews de nous informer sur ce qui se passe au Québec! J’avais entendu parler de cette loi. L’identité des nations sera l’une des grandes questions du siècle, ici, comme au Québec!
Bien cordialement!
Blaise
PS: oui, Michael est plutôt indispensable, et sait toujours être disponible, je me joins à ces remerciements, car j’ai fait appel à lui plus d’une fois!
@ Northlandnews
Juste une question après la lecture de cet excellent article : verra-t-on un jour le Quebec devenir indépendant ?
Puis, à la lecture de ce papier, j’ai la nette impression que les Francophones sont les parents pauvres du Canada.
Mais, qu’en est-il des minorités francophones situées en dehors du Quebec, ainsi que des communautés inouit ou indiennes ?
Je constate qu’il y a des problèmes aussi graves qu’en France…
(HORS COMMENTAIRES : je vous ai fait une longue réponse à votre commentaire sur mon article sur la réforme des Institutions. Amicalement. Dominique Dutilloy)
…
Merci à tous de vos commentaires. A dire vrai, mon cher Dominique l’indépendance du Québec dans sa situation actuelle serait une inéluctable catastrophe. En effet, les partis politiques qui portent cette idée ne sont tout simplement pas à la hauteur de leur ambitions; déchirés par des crises internes toujours plus fratricides. Au cours des 6 dernières années, le Parti Québécois (principal défenseur de la souveraineté de la province), a eut 6 chefs différents, la plupart dévoré par leurs successeurs.
Ce problème, que j’aime à baptiser syndrome d’Iznogoud ( le besoin de devenir chef à la place du chef) a finit par créer un sentiment de malaise dans la population, tant bien francophone qu’anglophone qui perçoit de plus en plus ce parti davantage comme générateur de problèmes plutôt que de solutions.
Je ne crois pas que les francophones hors Québec soient malheureux, au contraire en s’imprégnant du fait anglophone, ils apprennent mieux à vivre dans la diversité canadienne qui caractérise les fondements mêmes de notre culture. Même au Québec, les plus jeunes francophones sont, je le remarque, plus enthousiastes à cette réalité, plutôt que les plus vieux qui hélas semblent encore vivre dans les désillusions de l’après révolution tranquille des années 1970.
Il semble s’ouvrir un rapprochement entre le Québec et le reste du Canada, notamment grâce l’idéologie de l’Autonomisme qui se veut la solution à l’indépendance, et qui consiste en l’exploitation pleine et entière de tout le potentiel que la constitution nous confère en ouvrant un dialogue entre le fédéral et le Québec (dialogue qui avait été rejeté par les gouvernements péquistes des années 90 et 2000). A ce titre, désormais, le Québec est considéré comme une nation à l’intérieur du Canada; statut qui nous a été accordé par l’actuel premier ministre Stephen Harper. Ceci n’est qu’un simple exemple parmi tant d’autres exprimant la nouvelle alliance Québec/Canada.
Pour ce qui est de la condition des amérindiens je la qualifierais de difficile. Les peuples autochtones sont parmi les classes sociaux économiques les plus défavorisées ce qui entraîne chez eux beaucoup de criminalité comme de raison. C’est un problème qui est cependant un peu marginalisé dans notre société hélas pour eux.
«Les péquistes n’ont-ils jamais tenté pernicieusement de contrôler l’immigration? Voire contrôler les immigrants eux-mêmes»
Marois et Duceppe appèlent ça des gestes de souveraineté (avant la souveraineté) et ce n’est que la pointe de l’iceberg.
Exemple : imposer le français aux enfants dès le CPE en abolissant le libre choix des parents immigrants…