Mercredi le 14 novembre 2007, le gouvernement de Stephen Harper a déposé de nouveau son projet de loi proposant l’augmentation du nombre de sièges de trois provinces canadiennes à la Chambre des communes [1]. Ainsi, en vertu de ce projet, s’il est adopté, l’Ontario verrait son nombre de sièges augmenter de 10, la Colombie-Britannique se verrait octroyer 7 sièges supplémentaires et encore 5 autres pour l’Alberta. Cette nouvelle répartition de l’équilibre politique permettrait ainsi à la Colombie-Britannique avec l’Alberta de posséder ensemble 76 sièges contre 75 pour le Québec.
La proposition de Stephen Harper, à peine déposée, a causé l’ire de Gilles Duceppe, chef du Bloc Québécois; égal à son éternelle monomanie de s’opposer pour s’opposer. Tonitruant et s’affolant, comme à son habitude, qu’un tel projet ne cherchait qu’à contenter le Canada anglais au détriment du Québec. N’en déplaise à monsieur Duceppe et à ses sous-fifres du Bloc, qui ne formeront jamais un gouvernement (puisque leurs votes ne viennent exclusivement que du Québec [2]), la démographie du Canada a bien changée depuis la confédération. Particulièrement ces dernières années, où la population des provinces de l’Ouest s’est considérablement accrue, grâce à l’industrie pétrolière entre autre, qui attire de plus en plus de main d’œuvre et donc de nouveaux arrivants.

L’attribution du nombre de sièges au parlement d’Ottawa est fonction du nombre de circonscriptions réparties sur tout le territoire canadien; elles-mêmes déterminées par la population des provinces et territoires respectifs. Ainsi, en 1991, soit un ans après la création du Bloc Québécois, le Québec avait une population de 7 millions d’habitants représentés par 75 sièges au parlement, pendant que l’Alberta et la Colombie-Britannique avaient ensemble 5,8 millions d’habitants pour un total de 60 sièges [3,4]. Or, quinze ans et quelques milliers de barils de pétrole plus tard, la population de l’Alberta et de la Colombie- Britannique s’élevait à plus de 7,7 millions d’habitants représentés par seulement 64 députés [5,6]. En revanche, le Québec en 2006, possédait toujours 75 députés représentant une population de 7,6 millions d’habitants [3]. La démonstration est claire; le Québec a une représentation politique disproportionnée par rapport à sa population, en comparaison aux provinces de l’Ouest du Canada.

 

 

On serait tenté de jeter le blâme de ce ralentissement démographique sur la dénatalité au Québec, pourtant il n’en est rien; puisque notre taux de natalité est comparable à la moyenne du pays [7,8]. Le problème réside en partie dans le manque de nouveaux arrivants. Le projet d’identité totalement insensé de Pauline Marois exprime assez bien l’attitude qu’ont eut les péquistes durant leur neuf trop longues années de règne. L’idée de restreindre la citoyenneté aux nouveaux immigrants a certainement dû se manifester par d’autres moyens qu’une loi identitaire, de toutes façons inconstitutionnelle. Les péquistes n’ont-ils jamais tenté pernicieusement de contrôler l’immigration? Voire contrôler les immigrants eux-mêmes, pour paraphraser l’ancien laquais de Jacques Parizeau, Jean-François Lisée, qui a bien du avouer en entrevue, que le but ultime du projet identitaire Marois serait d’interdire le droit de vote aux nouveaux immigrants (sous prétexte d’une connaissance inappropriée du français) [9]. Me fiant sur ce même raisonnement, ne devrait-on pas déporter Pauline Marois hors du Canada pour sa connaissance plus qu’inappropriée de l’anglais; la langue de plus de 60 % de la population de notre pays, tout de même…

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L’autre problématique qui expliquerait notre ralentissement démographique au profit des provinces des prairies est le constat catastrophique que l’on peut faire de notre économie par rapport à ces dernières. Les exemples ne manquent pas quant à la mauvaise gestion de l’économie du Québec. Le gaspillage dans la fonction publique, le manque de vision de nos dirigeants et l’immobilisme préconisé par un gouvernement incapable d’assumer un rôle de leader, ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Tous, ont eut pour cause de plonger la province dans la morosité, tant bien économique que sociale. On assiste ces dernières années à l’écoeurantisme de tout un peuple, fatigué de ramer dans une barque toujours attachée au quai. C’est simple, le Québec n’avance plus; il fait du sur-place. De ce fait, l’émigration vers les autres provinces n’a jamais été aussi forte depuis près de dix ans, atteignant près de 40 000 émigrés en une seule année [10]. Bien que certains se refusent d’admettre l’existence de l’exode québécois, le phénomène est bel et bien réel et il ne risque pas de se résorber à présent que notre voisin Terre-Neuve-et-Labrador, historiquement considéré comme province pauvre, voit ses revenus augmenter depuis la récente découverte de gisements de pétrole. Le Québec n’est désormais plus attrayant, ni même pour sa propre population, peut-on lui en vouloir?

 

Duceppe peut bien vociférer contre le projet de loi de Stephen Harper, l’accusant d’être anti-démocratique envers les intérêts du Québec…Il peut bien crier à l’injustice, son argumentation reste, à mon sens, incohérente. A vouloir faire l’apologie de sa «démocratie», n’est-il pas en train de se contredire ? Le projet de loi Harper va dans le sens de la vraie démocratie, en redonnant aux provinces de l’Ouest et à l’Ontario le poids, dans la balance politique fédérale, qui leur est dû en fonction de leur population. De toutes façons, les québécois ne sont-ils pas en train de marginaliser leur poids électoral en votant pour un parti comme le Bloc? Un parti condamné à toujours œuvrer dans l’opposition; un parti parasite qui ne pourra que critiquer sans jamais proposer afin d’assurer son existence, de plus en plus discutable.

 

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