L'augmentation du prix des denrées alimentaires menace la capacité des Nations unies à nourrir près de 73 millions de personnes et cause de graves problèmes dans les pays les plus pauvres.

L'ONU s'est vu obligée d'augmenter le budget du Programme alimentaire mondial (PAM) de 500 millions de dollars pour cette année, budget qui passe donc de 2 900 millions de dollars à 3 400 millions.

Cette flambée des prix des denrées telles que les céréales, les légumes et l'huile, denrées qui ont augmenté dans certains pays de 20 %, est imputée à trois causes principales : la hausse du prix de l'énergie, les mauvaises récoltes et les efforts des gouvernements pour inciter les cultivateurs à produire des biocarburants.

Le PAM s'inquiète de l'accroissement de la malnutrition des enfants dans les pays pauvres où les familles ont tendance à manger moins et choisissent des aliments de mauvaise qualité moins onéreux. Parmi le milliard de personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour, certaines dépensent 80 % de leur budget pour l'achat de nourriture.

Mais si, pour l'instant, seules les populations les plus pauvres sont affectées, le PMA signale que la situation va continuer à se dégrader et que bientôt c'est l'ensemble de la population mondiale qui sera touchée par l'augmentation du prix des aliments.

En exagérant à peine, on peut dire que cette crise sans précédent va entraîner les migrations des populations affamées vers les terres plus hospitalières où les habitants aux abois défendront le peu qui leur reste par tous les moyens.

L'Afrique de l'Ouest qui a été particulièrement touchée par la montée des prix du riz, de l'huile de palme et du blé a dû faire face à de multiples émeutes qui ont éclaté au Burkina Faso, au Cameroun, au Sénégal et au Maroc.

Le Mexique, pour sa part, a affronté de graves troubles causés par l'augmentation du prix du maïs… parce que les États-Unis avaient acheté la quasi-totalité de la production mexicaine de maïs pour la transformer en éthanol !

Le Programme alimentaire mondial lance un appel à l'aide aux gouvernements en leur rappelant que l'un des grands objectifs de ce nouveau millénaire était de réduire de moitié le quota de l'extrême pauvreté et de la faim dans le monde avant 2015 !

Comme le signalent les responsables du PAM, non seulement cet objectif devient chaque jour un peu plus irréaliste, mais l'évolution actuelle a pris le chemin inverse : celui d'une plus grande précarité !