L'avocat s'étonne de voir la presse dans la salle pour un procès qu'il qualifie de "banal", en évoquant une "curiosité malsaine et d'une tentative de pression inadmissible sur les juges"  avant de raconter le parcours de l'accusé depuis sa mise en examen: "Il a fait des bêtises pendant une période de sa vie mais il est sorti d'une spirale infernale. Il s'est réinséré tout seul, il travaille, a construit une maison. C'est contre-productif de l'envoyer en prison". Pourtant malgré tout ce que pourra dire l'avocat, son client n'est pas comme les autres, puisqu'il est le frère du garde des sceaux.
Omar Dati, n'est pas présent dans la salle d'audience, et selon son avocat, un de ses enfants a des problèmes de santé grave, qui nécessitaient sa présence à Lyon, pour des séances de chimiothérapie, personne n'ayant pu le remplacer. "c'est un dossier de stupéfiants intolérable, car le grossiste et son adjoint Dati ont déjà eu affaire à la justice pour des faits de même nature" affirme le procureur, et en effet, "Dati" a reconnu lui-même avoir "dealé" pour 5 à 6000 euros de cannabis en l'espace de deux ans. En 2001, il avait été condamné à 4 mois avec sursis pour trafic d'héroïne, mais cette fois-ci il s'agit de cannabis, et plus précisément, il est poursuivi pour "acquisition, détention, transport, usage et offre ou cession", aux cotés de quatre autres personnes, dont son grossiste, Riadh Boukadida ….

La presse avait révélé au moment du procès de Jamal Dati, autre frère du ministre de la justice a avoir été condamné pour des faits relativement similaire, qu'Omar Dati avait été placé en contrôle judiciaire au mois de juin 2005. Les faits ayant été commis en 2004-2005, ils sont antérieurs à la loi sur la récidive. Sorti d'une spirale infernale ou non, le frère de rachida Dati n'arrange pas les affaires du ministre, qui a déjà fort à faire avec sa carte judiciaire auprès des magistrats. Il ne faudrait pas que l'habitude s'installe de voir la famille du garde des sceaux sur le banc des accusés, cela reste du plus mauvais effet: le garde des sceaux est aussi un garant de moralité, d'une certaine façon.