Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, est à l’hôpital en France après un incident bizarre dans lequel il a été touché à l’estomac, apparemment par erreur, par ses propres troupes.

Avant de partir pour la France, le président est apparu sur la télévision d’État à l’hôpital en Mauritanie. « Je tiens à calmer tous les citoyens », a-t-il dit. « Je tiens à rassurer tout le monde sur mon état de santé après cet incident commis par erreur ».

Le gouvernement français a confirmé qu’Abdel Aziz a été admis à l’hôpital militaire Percy-Clamart à Paris.

Des sources mauritaniennes ont expliqué que les gardes militaires ont pris d’assaut un barrage où ils n’ont pas reconnu Abdel Aziz qui revenait de la capitale Nouakchott, après un voyage dans le désert.

Une source diplomatique a rapporté que « les forces de sécurité ont été en état d’alerte pendant les six derniers jours, et craignaient que quelque chose puisse arriver. Évidemment, cet incident est très regrettable. Nous avons cru que la fusillade avait des causes plus graves mais il s’est avéré qu’il s’agit d’un simple accident. La situation est maintenant revenue à la normale ; les aéroports internationaux sont ouverts, et le verrouillage virtuel imposé après l’incident a été levé ».

La presse mauritanienne a affirmé que le président a passé plus de huit heures à l’hôpital militaire de Nouakchott, où il a été opéré par deux médecins, puis il a été conduit en France par une ambulance aérienne marocaine.

Les rapports indiquent que la garde militaire ainsi que la garde présidentielle ont travaillé ensemble pour protéger le président au cours de la procédure médicale, au milieu des scènes de chaos dans les rues.

Le ministre de l’Information a rassuré sur le fait que les blessures du président n’étaient pas mortelles puisque la balle qu’il a reçu n’a pas touché ses organes vitaux. « Il a été légèrement blessé puisqu’ il a été capable de descendre de la voiture et marcher sans difficulté à son arrivée à l’hôpital ».

Le dimanche matin, les équipes militaires qui ont été chargés d’effectuer des recherches et des vérifications de carte d’identité autour de la capitale ont été retirés.

Cependant, malgré le calme apparent avec l’ouverture des marchés et le fonctionnement habituel des ministères, des questions demeurent à propos de l’incident, à la suite de quelques rapports initiaux qui ont indiqué que la fusillade était une tentative déjouée de coup d’État.

« Il y a eu des mécontentements au sein du rang intermédiaire des soldats, et qui ont été traités très rapidement par le régime », a affirmé une source militaire de haut rang.

« Il y a beaucoup de questions qui circulent. La question qui concerne la sécurité est pourquoi les soldats qui ont pris d’assaut le barrage n’ont pas reconnu le convoi présidentiel qui passait ? Le président est toujours très fortement protégé, son dispositif de sécurité est habituellement excellent ».