Cette méthode fut créée en 1965 par des psychologues et des psychosociologues lyonnais. Elle fut, au départ, totalement intuitive et consista à utiliser des photos comme support pour faciliter l’expression verbale d’adolescents qui rencontraient des difficultés à parler en groupe de leur vécu plus ou moins douloureux.
Devant le succès de cette première expérience, la méthode fut ensuite étendue à de nombreux domaines : la formation pour adulte, l’animation sociale, l’intervention en institution et le soin psychique.
(source : Wikipédia)
Cela fait maintenant 10 ans que je travaille avec des adolescents, et j’ai utilisé cette méthode à plusieurs reprises.
La première fois que je l’ai utilisé, cela était pour délier la parole dans un groupe classe 6ème de collège malmené par des 3èmes. Ensuite, ce fut pour permettre de parler avec des adolescentes sur leurs relations avec leurs parents.
Dernièrement, je l’ai utilisé avec des élèves de Bac professionnel, pour sensibiliser aux grossesses précoces et à la maltraitance enfantine.
Enfin, lundi dernier, c’est dans un but de lutte contre le décrochage scolaire et l’absenteisme en lycée.
Il suffit de prendre un petit groupe d’élèves (une dizaine), de les mettre en rond, et de leur demander de choisir une image disposée sur une table à proximité. C’est la première étape : le « choix des photos ». Bien entendu, suivant la problématique, le thème des photos sera différent, et la phrase accompagnant le choix des photos aussi.
Par exemple, on leur demande de choisir la photo qui leur parle le plus en tant que lycéen, celle qui leur rappelle le plus la vie au lycée.
Ou on peut aussi, leur demander tout simplement de prendre celle qui leur plait le plus, ou celle qui leur ressemble le plus.
Dans un deuxième temps, chacun, tour à tour, explique son choix de photo. Là, chacun interagit, réagit. La parole se délie rapidement, et avec un peu d’expérience dans les méthodes d’écoute, on sait délier les langues dans le sens voulu avec des questions appropriées.
Il est tout de même important de prendre en compte quelques règles :
En début de séance rappeler que le lieu n’est pas un lieu de jugement les uns des autres, mais un lieu ou chacun se doit de respecter l’autre. De même, on rappelle que tout ce qui se dit dans le groupe y restera. Ce sont les bases du travail social de groupe.
J’y rajoute quelques règles propres à mon expérience : ne jamais faire ça seule : être au moins 2 adultes face au groupe de jeunes, au cas où une révélation serait faite, ou en cas de dérapage quelconque.
Puis, je participe au photolangage, au même titre que les jeunes : je choisis moi aussi une photo et donne l’explication de mon choix. Cela permet aux jeunes de se sentir en confiance.
Mes impressions : j’adore utiliser cette méthode. Je me lance d’ailleurs dans la création de mes propres photolangages. Je n’ai jamais eut d’échec jusqu’alors. Les jeunes participent avec beaucoup de plaisir à ces séances, se sentent compris et écoutés. Pour nous les adultes, cela nous permet de mieux comprendre ce qu’ils ressentent.
Une des particularités de la méthode Photolangage est qu’elle est source de plaisir : plaisir à échanger, plaisir d’être en groupe.