Le journalisme citoyen est en train de se développer, c'est indéniable, et il s'aventure même sur le terrain plus satirique, avec la tenue du journal électronique, "Le Perroquet Libéré" , dont l'existence était menacée il y a peu, par son principal sujet d'écriture: Bertrand Delanoé. Les journaux n'ont que peu relayé l'information: trainé devant la justice, le perroquet libéré faillit y perdre tant de plumes que le site a presque fermé. 

 

En ligne de mire le nom de domaine, "delanoé2008.com", deuxième site, fondé également par François Devoucoux du Buysson et Max Dupré, deux opposants sans parti politique affiché. Le perroquet libéré doit son nom à une oeuvre d'art pour laquelle la ville de Paris avait envisagé de se procurer un perroquet vivant, ce qui avait choqué quelques personnes, n'imaginant pas un animal vivant, dans un musée. Tout comme le figaro qui cite le personnage dont il tire le nom sur sa première page, le Perroquet cite lui aussi Bertrand Delanoé, en tout premier: "Je vous demande d'être des citoyens actifs et de nous dire ce qui ne va pas".

Et le site s'y applique…   Impertinent, un peu sur le modèle du Canard Enchaîné, traitant de la ville de Paris et de son maire, bien souvent sur des sujets inédits dans les grands journaux, les fondateurs du site se sont attirés les foudres du maire de Paris en créant un site d'opposition en vue des municipales prochaines sous le nom de delanoe2008.com, et a été condamné durant le mois de septembre à verser "1 euro de dommages et intérêts à Bertrand Delanoë et 1.500 euros au titre de l'article 700 (5.000 euros avaient été réclamés).", ce qui est relaté dans un post dénommé "Le journalisme citoyen est un métier dangereux" , sur le site désormais rebaptisé vivement2008.com .

 

Le perroquet (et son double vivement2008) pourrait devenir incontournable: il est toujours bien renseigné,et ne s'avance jamais sans être sûr de ses informations, sa plume est précise, et ses coups de bec toujours bien assénés. Tout y passe, du naufrage annoncé de la piscine flottante Joséphine Baker, à la communication du maire de Paris, en passant par le budget municipal ou la circulation routière. Ainsi si un site  à tendance homosexuelle  le décrie dans ses pages, lui attribuant "une méchante fixette sur les pédés", pour selon lui des propos sur l'homosexualité du maire "(("Delanoë n’aime pas les tentes" à propos de la polémique sur le matériel donné aux SDF parisiens par Médecins du Monde)", cela ne l'empèche pas de dénoncer le communautarisme sexuel (ou plutôt le clientélisme du maire) de la capitale, notamment pour certaines manifestations, comme le festival de "films lesbiens" , subventionné par la mairie à hauteur de 10000 euros, mais interdit aux hommes, avec gardien(ne) de sécurité pour ce faire, à l'entrée. De fait l'on peut s'étonner de ce que l'art devienne un objet de séparation entre les personnes, par communautés (avec subventions municipales et présence en sus de la HALDE), là où il devrait appeler à l'universel. Cela n'empêche d'ailleurs pas le perroquet d'évoquer ensuite les transexuels, pour soutenir le PASTT et sa baronne face au maire de Paris , association qui lutte pour sortir les transexuels des problèmes de proxénétisme, entre autre.  

 

 Le perroquet est engagé, et son ton est libre, ce qui lui a déjà attiré les foudres de la municipalité. Il est regrettable que la grande presse n'ait pas relayé son aventure au tribunal de grande instance, à l'heure où elle se plaint de son manque de liberté aussi bien devant les puissances politiques, que devant les puissances financières. Se décrivant comme un journal satirique, ce site de journalisme dit "citoyen", a une fonction un peu abandonnée par les journaux traditionnels, et participe de fait au bon fonctionnement de la liberté de la presse, tant évoquée par les journalistes professionnels… Ses lecteurs l'ont bien compris, qui l'ont aidé à se remplumer  après son passage devant la justice.