Simple visite de routine pour Ahmet Davutoglu, le ministre des Affaires Étrangères de la Turquie qui a rencontré samedi le président Hamid Karzaï. Cette discussion a été l'occasion pour la Turquie de montrer encore une fois sa disposition à participer aux opérations en Afghanistan avec le reste de l'OTAN et son espoir quand à une éventuelle solution.

La Turquie qui est à la présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies depuis le premier juin va jouer un rôle médiateur important dans les conflits qui secouent la région. Ce pays a déjà hébergé trois importants meetings depuis 2007. En septembre prochain, il doit réunir les pays amis du Pakistan pour discuter de solutions économiques. La situation de guerre actuelle va requérir de véritables politiques de développement et de reconstruction pour soutenir les régions ravagées. En novembre, un autre meeting va réunir l'Afghanistan et ses pays frontaliers afin de réfléchir à des moyens d'améliorer la situation de ce pays. Réduire la liberté de mouvement des insurgés et celle des trafiquants de drogue sera l'une des questions principales de cette rencontre.

Ahmet Davutoglu a également tenu à mettre en avant les résultats intéressants de son pays sur le sol afghan. En 4 ans, l'armée turque n'a subit qu'une seule attaque dans un secteur pourtant dangereux, à l'ouest de Kaboul où les Américains en ont encaissé des douzaines rien que cette année. L'astuce semble reposer sur un important travail civil. Les 800 soldats du détachement turc ont en effet pour tâche principale de soutenir une force de 140 personnels civils qui ont pu nouer un lien privilégié avec la population. Cette équipe de reconstruction donne des cours de lecture, d'écriture et d'informatique aux habitants, hommes et femmes. Elle a également bâti 42 écoles et 25 hôpitaux.

La Turquie semble avoir déjà appliqué avec succès une politique que les Européens s'évertuent à tenter d'organiser, pour l'instant avec lenteur. Ankara aurait-elle déjà gagné la guerre des coeurs en Afghanistan ?

 

Crédit photo : US Navy

 

Un article tiré de www.actudefense.com