Pendant que les youyous faisaient rage autour de la mariée, dans le salon rempli de femmes, le marié lui aussi eut droit à sa ‘’part‘’  de henné, entouré de ses proches, dans une ambiance beaucoup plus discrète que celle de la mariée, qui elle, est, et restera la reine de la fête.

 

Il reste une semaine pour parachever les préparatifs. La salle des fêtes a été réservée quatre mois auparavant, la période estivale étant propice aux mariages, sinon on risque la panne. Il y a à récupérer les gâteaux, et à les placer minutieusement dans les petits paniers en osier, spécialement commandés pour l’occasion. On y dépose une jolie serviette en papier, puis les gâteaux de quatre sortes – aux amandes et noix, et une petite rose par-dessus. On charge le tout dans des caissons. Quant à la pièce montée, qui sera découpée et distribuée dans la salle, elle sera disponible le jour-même de la fête. Hommes et femmes se partagent les tâches. Qui transporte les boissons, qui nettoie, qui aménage… heureusement, les salles des fêtes prêtent les services nécessaires au bien-être des invités – tables avec nappes blanches impeccables, vaisselle, serveuses affairées et bien organisées.

 


Ce deuxième mercredi est réservé au repas de la veille du mariage. Il réunit tout aussi bien les parents proches du marié que ceux de la mariée ; hommes, femmes et enfants sont conviés à un grand dîner que Zina, aidée par ses filles et autres femmes de bonne volonté, habituées aux tâches, se fait un plaisir d’organiser du mieux possible. Au menu une succulente chorba au frik (soupe de blé concassé à l’agneau et à la tomate), une salade de poivrons grillés coupés en lanière et d’olives noires, avec une pointe d’huile d’olive du bled, un tajine de viande en morceaux et  boulettes de viande hachée servies à profusion, pour finir des petites assiettes contenant chacune un mélange délicieux de pruneaux et abricots confis et des raisins secs, mijotés dans une sauce sucrée délicatement relevée d’eau de fleur d’oranger. Et le dessert, composé des fruits de la saison. En fin de soirée, du thé et du café, et bien entendu, des makrouts au miel. Zina a aménagé du mieux qu’elle a pu sa maison et sa terrasse pour recevoir tout ce beau monde. Le service a été parfait, à n’en pas en douter. Les femmes ont esquissé quelques pas de danse arabe, en attendant le lendemain, jour de toutes les promesses. Mais avant demain, elles doivent s’affairer pour tout nettoyer et ranger, dussent-elles y passer la nuit.

à suivre…