Lors d’une conférence de presse en date du 9 mars au ministère de l’éducation nationale, le deuxième rapport de suivi des inspections générales montre que si "le processus de réforme est réellement engagé"dans tous les lycées généraux et technologiques (à quelques exceptions près), celle-ci suscite encore beaucoup d’"interrogations", de "réticences", voire de "désarroi"."Cette réforme induit des transformations si profondes qu’elle a a besoin de temps".
Une équipe de 25 inspecteurs généraux de l’éducation nationale et de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche plus les deux rapporteurs ont visité près de 40 lycées dans sept académies, rencontré 400 enseignants et autant d’élèves, observé 120 séances d’accompagnement personnalisé, pour mesurer les effets et l’avancement de la réforme du lycée.Cette réforme a touché les classes de seconde à la rentrée 2010, puis première à la rentrée 2011, ce sera le tour de la terminale à la rentrée 2012
L’un des objectifs annoncés de cette réforme est notamment de rééquilibrer les trois séries(scientifique S, littéraire L et économique et sociale ES) afin que la série L retrouve un semblant de force.Les inspections générales estimaient en 2007 que cette série risquait à court terme une extinction complète.De ce point de vue, l’avancée est timide certes mais réelle, 10,2% d’élèves de la nouvelle seconde l’ont choisie à la rentrée 2011.C’est un début de tendance à confirmer.Aux yeux des élèves et de leurs familles, elle est LA filière des bons élèves (à tort ou à raison ) et pour eux ouvre toutes les portes.Les candidats sont chaque année plus nombreux, + 32,6% en 2011.La série ES continue également son ascension.
Les accompagnements personnalisés sont encore inégaux et fragiles, dénoncés comme pseudo cours, quant au tutorats, stages de remise à niveau,stages passerelles ,ils sont rares voire inexistants.Il est également notable de constater que la réforme peine à s’installer car elle instaure un changement réel des pratiques professionnelles chez les enseignants, elle implique d’autres missions , d’autres pratiques pédagogiques que le cours magistral et heurte donc l’identité professionnelle des enseignants.Rien n’est gagné, tout reste à faire.