Le LIBERAL-FASCISME : fantasme ou réalité ?

 

L'Occident initia et provoqua le processus de globalisation terrestre avec le premier voyage de Christophe Colomb en 1492 pour l'achever avec les accords de Bretton Woods en 1945, par l'instauration, pour la première fois de l'histoire de l'Humanité, d'un système monétaire mondial mais aussi d'une véritable monnaie mondiale (dollar garanti par un standard or).

 

A partir de ce moment là, l'Humanité entra définitivement dans un monde réellement globalisé, dans un âge global, où la globalisation n'était plus à venir mais était déjà accomplie.

La prochaine étape fût l'achèvement de la mondialisation économique « totale » que seule freina durant un moment la Guerre Froide qui s'acheva avec la chute de l'URSS.

 

De ce moment, la mondialisation économique ne connut plus aucun frein ni aucune frontière et fonda le monde que nous connaissons aujourd'hui : un monde soumis à un Marché-Dieu, omniscient, omniprésent, omnipotent.

 

Mais ce processus de mondialisation économique tout comme les autres processus de domination mondiale initiés par l'Occident, a pour caractéristiques majeures : la « violence » de sa mécanique de domination/exclusion, d'exploitation humaine et/ou écologique mais aussi cette autre « violence » à savoir celle de la captation/concentration de la Richesse par une infime minorité de l'Humanité, fait sans précédent dans l'histoire du Monde.

 

Au-delà de cette « violence » mécanique et économique, il y a aussi le « monopole occidental » de la Loi (économique et/ou politique), en effet les règles de ce jeu-casino global et mondial ont toujours été fixées par l'Occident en fonction de ses valeurs et de ses règles économiques, mais surtout en fonction des intérêts de la minorité-élite dominante dans les pays occidentaux.

 

Un « monopole occidental » des règles du jeu : une mondialisation pensée, conçue, élaborée, organisée non seulement par les élites occidentales mais aussi en dehors de tout contrôle démocratique, au-delà de la Morale et de l'Ethique, et dont les conséquences se traduisent par l'endettement massif des Etats et donc des peuples, par la mise en concurrence de la masse salariale mondiale favorisant le repli nationaliste, le racisme, mais aussi des conséquences désastreuses sur les plans écologiques, culturels ou sociaux.       

 

Peu à peu, avec l'émergence d'un courant « ultra » du libéralisme économique, nous avons assisté à un processus de dépolitisation de l'Economie, de « fanatisation » des comportements économiques ayant pour corollaire le déclin de l'Etat, qui privé du contrôle économique se retrouve cantonné à un rôle de policier-infirmier : un Etat coercitif ou punitif, un Etat producteur d'Ordre « social »  pour les « masses » répondant au Désordre des « maîtres du Monde ».

 

De là, l'émergence dans de nombreux pays occidentaux de ce que certains appellent le « libéral-fascisme ». Donc qu'en est-il de ce « libéral-fascisme » ? Simple slogan d'altermondialistes, de gauchistes, d'idéalistes ou de conspirationnistes comme le disent les « libéraux » ? Ou réalité nouvelle et dangereuse du paysage sociopolitique occidental ? Voilà quel sera le propos de cet article…

1. CONSTAT/INTRODUCTION :

 

Comment en 2009 alors que le « Monde Libre » continue sa « guerre perpétuelle » contre le Mal et pour la Démocratie, reproduction postmoderne de la mythique lutte entre le Bien et le Mal, des citoyens de ce « Monde Libre » en arrivent-ils à parler de « libéral-fascisme » ? Le Fascisme, comme le Nazisme ou le Stalinisme semblent être bel et bien derrière nous, vaincus par la fée Liberté et le satyre Marché, pourquoi évoquer alors les marches au pas cadencé, le salut romain ou les chemises brunes dans cet Occident de la démocratie libérale triomphante ?

 

Peut-être est-ce cette étrange impression que nos politiques prennent de plus en plus d'étranges mesures, semblant incompatibles avec les valeurs démocratiques ? Peut-être parce qu'une nouvelle tendance semble se dégager des diverses politiques mises en œuvre ces dernières années où les cendres de Ground Zero continuent de flotter dans « l'air médiatique » ? Peut-être est-ce le fait que deux pays connus comme lieux de naissance de modèles démocratiques à vocation universelle se soient vus dirigés ou être encore dirigés par des présidents aux « comportements étranges » ?

 

Ces étranges mesures prises aux Etats-Unis ou en France, sous Bush ou sous Sarkozy qui donnent cette curieuse impression de voir que lorsque les libertés individuelles se voient restreintes à l'échelle du citoyen ordinaire, les élites économiques elles se voient de moins en moins entravées, que lorsque le contrôle, la surveillance, la répression du citoyen lambda se voient accrus, les élites économiques se voient libérées de toute responsabilité collective, acquérant une sorte d'immunité « sacrée ».

 

Curieux aussi que sous couvert de la Sécurité, ce soit la Liberté qui se voit réduite alors que l'Insécurité augmente…que sous couvert de lutte anti-terroriste, sous prétexte de sécurité encore, une surveillance généralisée, des mesures anti-démocratiques se mettent en place, n'épargnant aucun domaine de la vie quotidienne et profitent de l'informatisation des relations sociales pour donner à notre société un visage qui n'a plus rien de démocratique : une société de contrôle total, une société de vigilance/surveillance permanente alors que le cœur de nos sociétés, l'Economie elle se voit libérée de toute entrave, de toute contrainte, de tout contrôle : au moment même où le Monde vit la plus grave crise économique et financière de l'Histoire et où l'on voit nos politiques incapables d'imposer l'Ordre à l'élite économique mondiale, ce même Ordre qui chaque jour se manifeste plus pesant, plus présent pour les citoyens ordinaires que nous sommes.

 

De là, pouvons-nous user du terme « libéral-fascisme » afin de nommer cette évolution de nos sociétés capitalistes et libérales, pouvons-nous comme certains dire que toute société capitaliste libérale tendra à un moment ou un autre vers ce libéral-fascisme dénoncé ? Que le règne du Marché-Dieu annonce la mort de la Marianne née de la rencontre du Peuple et de la Démocratie ? La toute-puissance des élites économiques implique-t-elle d'ôter toute substance, toute réalité à nos valeurs prétendues, pour se fonder sur celles du Désordre économique et de l'Ordre fasciste ?   

 

Beaucoup de questions, alors tentons d'abord de définir clairement ce « libéral-fascisme » et ensuite de voir si cette formule ou dénomination est valable. Si nous sommes face à un fantasme d'idéalistes paranoïaques  ou face à une terrible réalité : notre Réalité.

 

 

2. LIBERAL-FASCISME : JEU DE MOTS ou NOVLANGUE ?

 

Selon le camp auquel on "appartient", le sens des mots changent, prennent un sens tout autre, dés lors difficile de savoir ce que l'autre dit ou entend.

 

-Les Libéraux et leur « novlangue » :

 

Les Libéraux usent pour défense le fait que libéralisme et fascisme s'opposeraient par nature, et occultent consciemment des faits essentiels qui ne rendent pas contradictoire l'usage d'une formule telle que « libéral-fascisme » même si elle demeure imparfaite.

 

En premier lieu, généralement se voit occulté le fait que le Libéralisme tout comme le Fascisme présuppose le Capitalisme au préalable, les deux se construisant sur cette base socioéconomique. Ensuite, la défense se construit autour du fait que le Fascisme se fonde sur l'Etat et l'Ordre alors que le Libéralisme se méfie de l'Etat et n'aime pas l'Ordre (étatique) en fonction de son goût pour l'indépendance individuelle et du droit naturel.

 

Généralement, nous aurons droit à l'évocation du grand Locke, père spirituel incontournable, et des penseurs du Libéralisme classique : Tocqueville, Humbold, Mill, Constant, etc…pour nous rappeler les vertus du Libéralisme et son incompatibilité avec le Fascisme : attachement farouche à l'indépendance et la responsabilité individuelle, idéologie du (ou des) droit naturel, conception anti-organiciste de la société, sacralisation du droit de propriété, méfiance à l'égard de l'Etat, rejet de toute entrave/contrainte à la liberté économique…etc…

 

Certes cela se tient, si on ne tient pas compte du fait que le libéralisme auquel s'oppose certains n'a plus tout à fait ce visage aujourd'hui, et que les citoyens « ordinaires », les « masses » ne ressentent ou ne perçoivent que les conséquences de « l'ultralibéralisme » économique…Voilà le mot est lâché : Economie.

 

Nos amis libéraux évitent de rappeler que l'association « libéral-fascisme » place l'attribut « libéral » dans le champ « économique » et l'attribut « fascisme » dans le champ « politique » dés lors les deux peuvent s'associer, du fait même que le libéralisme version « ultra » a dépolitisé l'Economie et nécessite pour son maintien et expansion l'aide d'un Etat coercitif, « matant » toute velléité d'opposition populaire au diktat du Marché-Dieu.

 

Invoquer Locke ou Tocqueville est certes intéressant si on veut contester le libéralisme politique ou philosophique, mais quel démocrate s'insurgerait d'un principe tel que celui de la liberté individuelle ? Quant à l'argument que le Libéralisme se méfie de l'Etat alors que le Fascisme se fonde sur un Etat fort, il ne tient plus…Le Libéralisme politique certes se méfie de l'Etat dans la mesure où celui-ci limiterait la liberté individuelle mais non pas son avatar "ultra" et "économique" dans la mesure où celui-ci assure la liberté économique totale et sans contrainte.

 

Pourquoi l'ultra-libéralisme ne s'oppose pas à l'Etat aujourd'hui ? Car il n'en a plus le besoin : il a su en s'instaurant comme modèle politique d'abord, grignoter peu à peu les domaines réservés de l'Etat, qu'au fur et à mesure il a permis à son avatar économique de s'imposer, et que cet avatar économique a peu à peu assujetti l'Etat à son service, faisant de cet Etat une super-milice au service de la caste des Marchands. Un Etat-milice dont l'ultra-libéralisme prévoit soit la privatisation prochaine, soit la fonte dans ce « gouvernement mondial » répondant à cette phase finale de l'âge global que les  politiques comme les conspirationnistes nomment le Nouvel Ordre Mondial

 

Et c'est ce statut nouveau d'Etat-milice qui permet de nommer les dérives actuelles: "libéral-fascisme".

 

-FASCISME ?

 

Comment définit-on généralement ce « libéral-fascisme » ? qu'entend-on par là ? de quelle manière les tenants du système arrivent-ils à caricaturer le message que certains veulent faire passer ?

 

On pourrait caractériser le « libéral-fascisme » par une forme de « gouvernance » propre à notre occident postmoderne, postindustriel, où le libéralisme économique mute vers l'ultralibéralisme (formule non reconnue par les différentes écoles libérales, mais conforme au « fanatisme » économique actuel). Donc une « gouvernance » particulière qui associe d'un le libéralisme (ou ultralibéralisme) économique, soit la « tolérance infinie » pour les élites économiques, et de deux une dérive sécuritaire et des mesures de contrôle/surveillance de type autoritaire ou totalitaire, dans une optique de « tolérance zéro » pour les citoyens ordinaires :

-contrôle/captation par une élite économique de la totalité (ou presque) de l'Economie

-« destruction » des services publics et passage sous contrôle privé, avec peu ou sans contrôle de l'Etat

-Droit du Travail en faveur du « patronat », lois économiques favorisant une dérégulation toujours plus accrue du Marché : précarisation de l'emploi et de la situation des salariés, nivellement par le bas des salaires, stagnation du pouvoir d'achat

-endettement public massif

-dérive sécuritaire : fichiers, vidéosurveillance, flicage internet, limitation des libertés individuelles, etc…        

 

Partant de là, l'usage du terme « fascisme » est-il exagéré ou non ?

Dans le langage commun, le terme « fascisme » a dépassé son origine italienne, et s'entend d'une manière plus large disons : Etat fort, corporatisme, nationalisme, rejet de la Démocratie et du Libéralisme politique, Contrôle et restriction des libertés…

 

Qu'en est-il de la situation actuelle ?

 

Etat fort ? certes non, si on considére qu'un état fort est un état omniprésent, dés lors la destruction des services publics affaiblit cet état. Mais si l'on entend « état fort » par état producteur d'Ordre, on se rapproche de la situation actuelle : de fait l'Etat vidé de tout autre attribut par le libéralisme économique, se voit cantonné à la production/maintien de l'Ordre dans le but de préserver la domination d'une élite au sein même d'un système dit démocratique.

 

De la même manière, sur la question « nationalisme », l'idéologie ultra-libérale spécule sur le multiculturalisme, un « multiculturalisme » théorique,  un « cheval de Troie » bien utile pour diaboliser toute revendication « nationale » et dans le même temps jouer le jeu « communautaire », les uns contre les autres pendant que la caste des Marchands  fait tomber la Culture et les cultures dans le domaine du marchandable et du « produit », pendant qu'elle remplace la Culture par l'Anti-Culture de contrôle.    

 

Certains historiens considèrent que la différence entre Fascisme et Nazisme se situe au niveau de la question Etat : le Fascisme vise à un Etat fort fondé sur l'Ordre, le Nazisme viserait lui à la destruction de ce même Etat et de ses attributs, afin que le « parti » le remplace en définitive, la question « raciale » étant aussi une différence entre les deux modèles. 

 

Partant de là, peut-on dire que le système actuel visant à la disparition de l'Etat à moyen ou long terme, est dans une démarche  plus proche du Nazisme que du Fascisme ? (sur la mécanique politique et non l'idéologie raciale, bien entendu)

 

Car de fait, la privatisation progressive des attributs étatiques, des services publics, aura, à plus ou moyen terme, pour conséquence la disparition de l'Etat (nation), et donc sa « destruction » stricto sensu, de la même manière tous ces attributs étatiques, ces fonctions régaliennes tomberont bien sous le contrôle d'un « parti » : l'élite économique, la caste des Marchands.

 

Les mesures sécuritaires actuelles permettent déjà un contrôle privé sur des fonctions jusque là réservées à l'Etat : vigiles supplétifs de la Police Nationale avec même autorité, entreprises de vidéosurveillance privées, traitement de fichiers par des entreprises privées, etc…

 

Alors « libéral-fascisme » ou « libéral-nazisme » ?

 

3. CONTROLE ET TABOU

 

Afin de ne pas se limiter à une pure spéculation, concentrons-nous sur la Réalité de notre société actuelle : le Contrôle est-il menaçant ou normal ?

 

-CONTROLE :

 

1)      Contrôle « global » :

 

Notre société de surveillance peut-elle être assimilée ou non au totalitarisme ?

Si je m'en tiens à un rapide comparatif avec l'URSS, que peut-on conclure ?

Dans le totalitarisme soviétique, nous avons une société où les uns et les autres s'espionnent et se dénoncent : le regard est celui de l'autre qui ne reflète que votre propre regard sur lui.

La collecte de l'Information est un « travail citoyen », des citoyens-délateurs, nous avons donc là une surveillance « horizontale ».

Qu'en est-il chez « nous » aujourd'hui ?

Il semblerait bien que notre modèle de surveillance soit « verticale » : le « prince » dispose de tous les moyens « technologiques » nécessaires pour recueillir « lui-même » l'Information, d'une manière automatique sans la contrainte de la « faiblesse humaine » : un réseau technologique d'oreilles, de yeux, de cerbères, etc…froids, efficaces et redoutables au service du « prince ». Un système TOTAL et GLOBAL où la défaillance humaine ne pèse plus sur la collecte de l'Information.

Nous sommes dans une forme de totalitarisme qui se passe des individus, la délation n'étant plus nécessaire comme dans les systèmes nazi ou soviétique.

Une superstructure « transcendante » qui domine la société, la regarde, la scrute, l'analyse de toutes parts.

 

2)      Contrôle « social » :

 

Lorsque les totalitarismes fascistes ou communistes usaient de camps de concentration ou de goulags, notre système « démocratie libérale » use d'un procédé nouveau « sans douleur et invisible » : le contrôle social en temps réel et permanent par ordinateur interposé.

Sous le prétexte de la sécurité ou de la cohésion sociale, notre système revendique la nécessité de surveiller les individus afin d'anticiper ou de détecter toute contestation ou déviance.

Nous sommes dés lors en plein dans la dialectique du prétexte « sécurité » : une mécanique d'intégration-surveillance, doublée d'une logique de libération-répression, omniprésente, omnisciente dans la vie quotidienne des citoyens : la téléréalité avec ses caméras, ses meubles IKEA et son voyeurisme-exhibitionnisme est à elle seule une illustration de notre société actuelle.

Fini le temps des concierges en bas de l'immeuble, aujourd'hui les « concierges » du système flottent en orbite géostationnaire, satellites d'observation et contrôle cyclopéen des insectes-humains : vidéosurveillance, puces électroniques, tout-sécuritaire et tout-judiciaire, culpabilisation massive para-électorale, espionnage,etc…

 

L'individu répond désormais lui aussi à l'impératif de traçabilité, pareil à une bouteille de lait ou à un gigot d'agneau, les technologies numériques et informatiques permettant de tracer chacune de nos activités, de nos conversations, de nos goûts, de nos centres d'intérêts, de nos préférences sexuelles ou alimentaires,etc…

 

Le tout-informatique, le tout-technologique permet que toutes données individuelles, personnelles soient collectées, centralisées, analysées, mémorisées…voir même vendues : téléphones portables, messages internet, cartes de paiement, codes barres, réseaux satellitaires, etc…La combinaison Informatique/réseaux permet l'instantanéité du contrôle : un contrôle social total.

 

-TABOU(s) :

 

1) La lutte contre l'Insécurité : réelle motivation ou prétexte ?

 

Si l'on se réfère aux statistiques, à la violence quotidienne, au fameux « sentiment d'insécurité », une question s'impose : que fait la Police ?

En effet comparativement, aux moyens de plus en plus conséquents qui lui sont accordés, à l'importance de la question « insécurité », on peut légitimement se poser la question, puisque de fait il semble bel et bien que plus la Police se voit renforcée, plus des mesures sécuritaires soient votées, plus l'Insécurité semble progresser. Constat somme toute assez paradoxal.

Donc que fait la Police ?

De fait, voilà un des premiers tabous : quelle est donc la fonction essentielle de la police ? Sa fonction essentielle n'est absolument pas la lutte contre l'insécurité, mais bel et bien le contrôle et la surveillance des individus. Pas uniquement les « racailles » ou les « barbus », ou les « anarcho-terroristes de l'ultra gauche », mais TOUS les individus : voilà la fonction première de la police.

Voilà aussi ce qu'on entend par société de surveillance, une société de contrôle qui est elle-même sa propre fin, dont la finalité propre est le Pouvoir.

Sous cette perspective, l'efficacité de notre police n'est pas à contester, la société de surveillance fonctionne parfaitement.

Quant aux statistiques diverses et variées, elles ne changent rien à la donne : la collecte de l'Information, son stockage, le fichage, le flicage fonctionnent autant dans les zones de non-droit qu'ailleurs : la police sait très bien ce qu'il s'y passe, elle n'intervient pas car ce n'est pas sa fonction première. La France entière pourrait devenir une zone de non-droit que la société de contrôle-surveillance continuerait à fonctionner.

 

Insécurité : un prétexte ? OUI…

 

On ne développe pas la société de contrôle/surveillance afin de lutter contre l'Insécurité, on utilise le prétexte insécurité pour développer surveillance et contrôle et justifier cette société.

Pourquoi ? Parce que les individus accepteraient tout au prétexte de la lutte contre l'insécurité.

Conséquence : la société de contrôle/surveillance ne se sabotera jamais en luttant réellement contre l'insécurité qui la justifie. Car la réelle crainte de nos élites n'est pas l'insécurité mais les réactions possibles des individus en situation d'insécurité : d'où la surveillance et le contrôle afin de repérer les déviants, les contestataires auxquels sera réservée une justice « implacable ». La contestation est plus crainte que la délinquance par nos élites. La police, dés lors, a pour but principal de ficher et surveiller, et contrôler, non pas la lutte contre la délinquance ou la criminalité qui est une fonction secondaire de ce corps étatique particulier : l'Ordre n'est pas synonyme de Sécurité, nos agents de police sont « gardiens de l'Ordre » telle est leur fonction essentielle.

 

2)      Peur de la Liberté ?

 

Dostoïevski, dans son ouvrage « la Légende du Grand Inquisiteur » développe une idée étrange, somme toute : l'Homme n'aime pas la liberté, elle le fatigue, l'accable, lui pèse…

Et si cela nous permettait de mieux saisir la relative « docilité » de la majorité de nos contemporains ?

Peut-être est-ce, somme toute, exagéré, et devrions-nous plutôt analyser cela de la manière suivante : l'Individu n'a pas peur de la Liberté mais peur de l'Insécurité, il craint bien plus l'Insécurité que la Liberté. Dés lors cette docilité, voir cette adhésion à la société de contrôle/surveillance, à savoir si cette adhésion est enthousiaste ou simplement résignée ?

Notre société confisque nos libertés en échange de la promesse de la sécurité, mais quel est donc le constat ? notre société est-elle vraiment une société sûre ? où n'est-elle qu'une société surveillée, contrôlée dans laquelle ni la Sécurité, ni la Liberté ne sont garanties ? Dés lors devons-nous encore accepter le « tout-sécuritaire » sachant que cela ne nous apporte rien et risque de nous priver de beaucoup..beaucoup trop, au vu du sang versé depuis des siècles pour ce rêve de Liberté ?            

 

 

4. CONCLUSION :

 

En conclusion, un passage de la « Politique » d'Aristote sur la Démocratie : « en démocratie, les pauvres sont rois parce qu'ils sont en plus grand nombre, et  parce que la volonté du plus grand nombre a force de loi. ». Aristote n'étant pas fervent de la « dictature du prolétariat » continue ainsi afin de rétablir l'équilibre et l'équité nécessaire en Démocratie, il dit cela : « L'équité au sein de l'Etat exige que les pauvres ne possèdent en aucune manière plus de pouvoir que les riches, qu'ils ne soient pas les seuls souverains, mais que tous  les citoyens le soient en proportion de leur nombre. Ce sont là les conditions indispensables pour que l'Etat garantisse efficacement l'égalité et la liberté. »

 

Notre société ressemble-t-elle à cette démocratie équitable et équilibrée, qui ne prive ni les uns ni les autres, n'accordant pas plus de pouvoir à certains en en privant d'autres?

Les citoyens ont-ils élus leurs représentants afin que ceux-ci les vendent, les offrent ou les sacrifient au Marché-Dieu ? Pour que l'Etat ne soit plus qu'une « milice » au service d'une caste particulière ?

 

A chacun de répondre…