L’argent a, dans notre société et depuis des millénaires, une place prépondérante. Il fait tourner le monde et les têtes. Des volontés, des idéaux, des déterminations ont souvent été déviées en échange de quelques deniers. A une époque lointaine, fortement marquée par la religion, Dieu et Argent ont souvent été mêlés. Aujourd’hui, époque débarrassée du dictat de la foi, il n’y a plus que l’argent roi. Le triste constat est écorné par une étude démontrant heureusement le contraire.

 

Une expérience internationale réunissant plusieurs experts dans leur domaine, économistes, psychologues et  anthropologistes a eu lieu aux USA à l’université d’Emory. 32 américains ont été choisis pour servir de cobayes. Alors que des électrodes étaient posées sur leur crâne afin de leur faire passer une IRM, ils étaient soumis à des questions diverses et variées.

 

Des interrogations de la vie quotidiennes, toutes simples, du genre « aimez-vous le thé ?», mais également sur des sujets plus sensibles pouvant porter à des grands débats, du genre « êtes-vous pour le mariage gay ? » ou encore, pour rester dans l’actualité, « selon vous, est ce que toutes les civilisations se valent elles ? »

 

Le cerveau, pour répondre à cet interrogatoire, a envoyé des ondes captées par les récepteurs électriques posés sur les tempes des sujets. Les différentes photographies ont été analysés par des yeux critiques pour arriver à la conclusion que …. Ce ne sont pas les mêmes parties du cerveau qui fonctionnent selon la gravité de la question posée.

 

La deuxième partie du test était plus vicieuse. Des sommes d’argent, pouvant aller jusqu’à 100 dollars par questions, étaient proposées si les sujets revenaient sur leur déclaration. Si le sujet refusait de changer ses propos c’est que sa réponse avait, pour lui, un valeur plus importante que celle pécuniaire, s’il décidait de la changer, c’est qu’il n’attachait pas grande importance.

 

Une autre révélation de cette étude, c’est la grande corrélation entre le Bien et le Mal et l’intérêt que l’on porte aux valeurs sacrées telles que la famille, l’amitié ou la morale. L’attachement à ces valeurs est plus important chez les personnes exerçant une profession dans le domaine des arts, associatif, religieux, sportif et écologique. Des domaines qui nécessitent un grand dévouement et une ouverture vers le monde qui nous entoure.

 

Tout est donc arbitraire, tout dépend de la culture dans laquelle on baigne car c’est le moule obligatoire qui forge nos valeurs sacrées. Ce que l’on considère comme vénérable dans une civilisation peut ne pas l’être dans une autre. La Mort, par exemple, en Occident est synonyme de tristesse tandis qu’en Amérique du Sud, c’est un symbole de renouveau.

 

L’argent ne peut pas tout acheter, il y a certaines choses qui ne se monnayent pas. Heureusement. Des objets de la vie ordinaires ne finissent pas transcender la frontière des chiffres et du simple état de marchandise. Par exemple, les smartphones, qui pourrait lui donner un prix, certainement pas son détenteur. Ils finissent par faire partie de notre vie avec toutes les informations intimes, les photos et les vidéos de nos proches qu’il recèle,  coter cela est impossible.

 

Les résultats de l’expérience peuvent avoir un impact sur la vie politique, c’est du moins un des buts qui était visé. Les directives devraient ne plus être statuées sur l’équation perte-bénéfice, d’autres items sont à prendre en compte. N’oublions pas que le Bhoutan, petit pays perdu dans les montagnes himalayennes, a instauré comme indice de prospérité le BNB, le Bonheur National Brut.