Non le jour du poisson, ce n’est pas le vendredi comme c’est souvent le cas à la cantine, la journée où les enfants se « régalent » avec leur colin pané et ses petits légumes. Une petite observation sur le calendrier et on remarque que jour après jour, on file tout droit vers le 1er avril. Une journée remplie de canulars et de plaisanteries, de quolibets tantôt absurdes, tantôt si crédibles que l’on se met à douter. Un jour où on astique les ciseaux pour découper des poissons en papier et où on déploie le plus d’habilité possible afin de l’accrocher dans le dos de la personne à qui on veut jouer un tour.

 

Mais d’où vient cette tradition ? Il faut remonter à l’an de grâce 1564, en France, pour trouver une trace explicative. Il est dit, selon la légende, qu’à cette époque, l’année débutait le 1er avril, période du printemps et du renouveau de la Nature. Le roi Charles IX, par l’Edit de Chatillon, modifia la date afin de faire débuter l’année un 1er janvier. Les sujets tellement ancrés continuèrent à s’échanger des cadeaux, notamment des aliments, souvent du poisson, la fin du carême oblige, pour célébrer un « faux » nouvel an, le tout, en se faisant des blagues. Cela n’est qu’une des nombreuses origines reliant le poisson à ce jour particulier. Certains y voient également une référence biblique avec l’ichtus chrétien. Au XIXème siècle, il était de coutume de s’envoyer des cartes postales richement ornées par des poissons. La tradition s’impose et s’exporte hors du sol francophone, mais sans le poisson.

 

En Espagne, on célèbre le jour des Innocents, hommage aux enfants de Bethléem massacrés par Hérode, dans les pays anglophones, c’est le April’s fools day et en Allemagne, aux Pays Bas, en Italie ou encore au Japon, chacun fête le 1er avril à sa façon. Comme beaucoup de rituels anciens, parvenir à en détecter la source unique et primaire est une mission aussi ardue que de trouver une aiguille dans une botte de foin.

 

Le 1er jour du 4ème mois de l’année, on se fait des blagues entre collègues, entre proches, mais les journaux ne sont pas en reste pour nous annoncer des nouvelles pouvant prêter à confusion. Je vous en propose un florilège, des brèves qui sans esprit critique, pourraient nous faire croire à l’incroyable. Dans ce contexte, on se rend compte du pouvoir extraordinaire des médias.

 

Ainsi, en 1957, les journalistes de la BBC, la fameuse et historique chaine anglaise, annoncent qu’un arbre à spaghetti aurait poussé quelque part dans le monde, images truquées à l’appui. Les mêmes qui, en 1980, affirment que l’horloge de Big Ben sera remplacée par un cadran numérique. En 1970, en France, on informe que les étages supérieurs de la Tour Montparnasse, jugés trop élevés, seront détruits. Deux ans plus tard, on apprend qu’il sera désormais impossible de fumer dans les lieux publics. Comme quoi, certaines choses paraissant improbables à un moment donné, peuvent devenir réalité dans le futur. Les émissions culinaires suivent la tendance, une d’entre elles montrent l’existence d’un vin… bleu. La Science aussi s’amuse, les éoliennes joueraient un rôle dans la rotation de la Terre et la ralentiraient, les séismes perturberaient l’alternance des saisons, un nouveau carburant pour voiture serait possible grâce aux flatulences des vaches, une façon de tirer profit de ces émanations gazeuses nuisibles pour l’environnement.

 

Des inventions du même genre, requérant beaucoup d’imagination, ne sont pas rares, tous les journaux en offrent et il suffit de se plonger dans un JT, un journal papier ou bien d’écouter la radio pour s’en apercevoir. Le plus marrant dans l’histoire, c’est que, beaucoup d’entre eux, ne signalent pas le canular et laissent les lecteurs, les auditeurs ou les spectateurs dans la tromperie. Alors, dimanche, soyez sur vos gardes, prêtez une attention plus soutenue à ce qui vous entoure et si vous voyez quelqu’un surgir de derrière vous avec un large sourire, vous savez ce qu’il vous reste à faire.