Après l’élection de François Hollande à la tête de l’Etat français, nous avons eu droit à des jours de spéculations quant à qui allait devenir le Premier Ministre. Plusieurs noms ont circuler pour incarner la deuxième moitié du couple Exécutif. Des bruits de couloirs nous faisaient croire à Martine Aubry, Manuel Valls, puis le temps faisant, c’est sans surprise et très simplement que Jean Marc Ayrault a été nommé. Mais qui est cet homme qui aura la lourde tâche de redresser la France en compagnie du président et de son gouvernement ?
Fils d’un ouvrier textile et d’une mère couturière, il naît en 1950 dans le Maine et Loir. Après des études brillantes il s’éveille à la politique au sein du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne, puis à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) avant de rejoindre le clan socialiste en 1971. Il décroche un Capes en allemand et devient enseignant au lycée jusqu’en 1986. Déjà conseiller général depuis 10 ans et un passage à l’hotel de ville de Saint Herbain, il est élu maire de Nantes en 1989. Un poste où il est constamment réélu en 1995, 2001 et 2008.
Son succès à la tête de la ville est flagrant et a activement participé à son changement. Grace à son action, Nantes s’est pourvu du tramway, d’un système de vélopartage, d’une cité des Congrès, d’une technopole, d’une ligne TGV, un développement économique et culturel tout à fait saisissant. La ville accueille dorénavant des célébrations culturelles telles que "la folle journée" et "le festival des 3 continents". Nantes s’est muée en un cité attirante, un pôle majeur du Grand Ouest, en gagnant 50.000 habitants.
Le choix de Jean Marc Ayrault est un choix judicieux. C’est un proche de François Hollande qui a pris les renes du groupe socialiste à l’Assemblée nationale en 1997, la même année où M.Hollande endossait les responsabilités de Premier Secretaire du Parti Socialiste. Les deux hommes s’entendent parfaitement et avaient pour habitude de déjeuner ensemble pour discuter des affaires du parti. Ils partagent tout deux un gout pour la discrétion et la "normalité". Un côté conventionnel mais qui révèle une personnalité ambitieuse pour réussir au mieux les missions qui lui sont données. Un ami de longue date qu’il a soutenu lors de la campagne des primaires.
L’homme possède des atouts de taille. Il connait parfaitement les rouages parlementaires et, tout au long des ces années passées à l’Assemblée, il s’est constitué un réseau en France et au delà des frontières. Il est homme de consensus et n’aime pas la guerre des "égos", il sait être diplomate et rassembleur. A l’heure où les discussions avec l’Allemagne doivent se renforcer pour trouver une issue à la crise européenne, son don pour la langue de Goethe est un plus qui pourrait susciter la sympathie des voisins germains et des marchés boursiers.
Comme tout homme, il possède des points d’ombre. Ses détracteurs, lui portent le défaut de n’être pas assez charismatique et rappellent sans cesse qu’il n’a jamais eu de poste gouvernemental auparavant. A cela s’ajoute l’accusation d’avoir fait part de clientélisme. Il a été condamné pour cette affaire remontant à 1997. Une sentence de 6 mois de prison avec sursis pour "favoritisme" après avoir céder le droit d’impression, sans appel d’offre, du journal municipal à un proche du parti.
François Hollande a choisi en Jean Marc Ayrault son alter ego, un allié digne de confiance au style semblable, un soutien sur lequel s’étayer. Il en aura besoin au vue des travaux herculéens qui les attendent dans les 5 prochaines années.
Ma foi, cet homme a de sérieuse qualité, et il a prouvé ces compétence, alors faisons lui confiance !