Après le Coréen, les Japonais !

Après le « Gangnam Style », le «Harlem Shake » surfe sur la vague du net….

Moyennant des vidéos d’une trentaine de secondes, des groupes se chorégraphient, se trémoussent, s’affichent, se comparent, et comptent les points…. Euh, je veux dire, les « clics »…. 

Peut-on parler de « danse » ? Non, sans aucun doute. Ce sont juste des mouvements et des contorsions. Car le but n’est pas de faire de l’art, mais plutôt de faire parler de soi, par-delà les frontières virtuelles…

Au diable les codes.  Au diable la qualité. Vive la dérision. Et l’esprit rebelle ? L’essentiel, est d’être vu, bien vu.  Enfin, beaucoup vu…

Savez-vous qu’en Papouasie-Nouvelle Guinée, il n’y a pas de mot pour « danse ». Un seul et même mot pour « danse » et « travail »….  Au Nigéria, le mot « danse » signifie aussi « jeu » et « pari »…  Tiens ! …

Revenons-en au «Harlem Shake ».…Remettons nous en selle (ah, non, ça, c’était l’ »autre » !)… Bon, enfin, si vous ne m’avez pas déjà « lâchée » (ou lynchée…), voici quelques explications pour les non-initiés : 

Une personne masquée se contorsionne seule au milieu de ses congénères qui vaquent à leurs occupations habituelles. Pause. Et hop, d’un coup, tout le monde se retrouve déguisé de façon grotesque (il y a même des corps dénudés…)…

Tout ce beau monde, comme en transe, s’agite, saute, et mime parfois des actes sexuels… Une frénésie. Un chaos.

Et presque 4000 variantes quotidiennes, quand même.

Pour quoi faire ? Est-ce le « début de la fin » ? Une marque de « rejet » ?

Pendant ce temps, aux confins du monde, des esprits occultes rôdent autour des vivants, tentant de capturer l’âme des villageois…. Il faut offrir une maison à ces esprits.  D’où la diversité des masques…  Et ces masques, il faut les animer… Il y a du sacré dans l’air….

Le « Harlem Shake » gagne du terrain : Associations étudiantes, employés de bureaux, pompiers… Tous ont envie de « faire pareil »….  Euh, j’entends, « faire mieux », bien-sûr, mieux que la tribu d’à côté.… Leur public ? La toile ! Leur but : Rester dans leur « monde intérieur » tout cherchant une notoriété…. Et… voilà…

Dans des villages isolés, loin, très loin, point de danseurs professionnels, le public n’est pas indispensable. Certaines tribus dansent même dans le noir complet. La danse en couple ? C’est tabou !

Pendant ce temps, des groupes inventent leur prochain clip… Le « Harlem Shake» est variable à l’infini et se réinvente chaque jour aux quatre coins du monde..

Au Nigéria, les Ubakala dansent pour montrer leur capacité d’innovation et leur force de persuasion. Les meilleurs pourront diriger la tribu.

Mais qu’est-ce que tout ça veut dire ? Hein ? C’est quoi ce délire ? Ces élucubrations ?

Oh, ben, rien. Je me demandais juste…

J’y pense, je ne vous ai pas parlé…. des paroles… 

Des paroles ?

Oui, les paroles du « Harlem Shake » !

Ah, oui. Et alors ?

On dit : Con los terroristas……

?

Ça veut dire : « Avec les terroristes »….

Ah, OK !

Et dans la brousse, pendant ce temps ?

Mystère…

 

Gainsbourg : « Le masque tombe, l’homme reste, et le héros s’évanouit »…