ou l’impossibilité d’une politique cohérente.

Parti plus divisé sur la question Européenne que celui les socialistes, je ne vois pas. Du temps du RPR encore Gaullien, il fut des hommes comme Philippe Seguin qui combattirent le traité de Maastricht, Charles Pasqua entre autres, mais Seguin le fit d’une façon intelligente. Philippe Seguin n’avait pas hésité à braver son propre parti et Jacques Chirac pour dénoncer l’engrenage politique et économique dans lequel, selon, lui le traité qui fut la naissance de l’euro risquait d’entrainer l’Europe dans une perte de notre identité, comme il avait raison, voir, Philippe Seguin une voix de la république s’est éteinte.

2Tous se rappellent le fameux débat du 03 septembre 1992 entre lui et François Mitterrand en direct du grand amphithéâtre de la Sorbonne, débat animé par Guillaume Durand, 20 millions de téléspectateurs le regardèrent. Il n’était pas le seul comme gaulliste, mais de gauche, Charles Pasqua de droite avec Philippe de Villiers droite souverainiste à fond et Jean-Pierre Chevènement déjà dissident du PS sur l’Europe qui se construisait. On connait la suite, le traité fut accepté par référendum avec une faible marge, Mitterrand qui avait joué, avec courage, son mandat l’emporta. L’un comme l’autre étaient convaincu de la justesse de leurs convictions.

La dérive des gouvernements successifs avec les dix années de droite qui ont vu notre dette s’accroître à 90 % du PIB, et la France perdre des emplois avec les délocalisations, par une Europe conservatrice favorisant les privatisations donc le marché, la mondialisation des banques aidant avec l’emprise de la finance par le crash de Lehman Brothers, et les banques renflouées par l’argent du peuple, ont fait que les socialistes ne sont pas sortis de l’ambiguïté entre le oui et le non à l’Europe telle qu’elle existe, puisque François Hollande, s’il est élu, ne modifiera pas les bases néfastes du second traité de Lisbonne. De même le Merkozy créateur de ce traité le maintiendra au risque d’une misère toujours plus importante. Ce ne sont que les extrêmes droite et gauche qui ont toujours soutenu le non à cette Europe préférant l’Europe des États par crainte de perte de souveraineté qui ont toujours été clairs. Cette crainte, je la voyais injustifiée eu égard au rapprochement des peuples de même culture qui se sont tant combattus.

L’élargissement à 27 se développa progressivement des 6 États fondateurs France, Italie, Allemagne de l’Ouest, l’Allemagne (qui n’était pas encore unifiée), Luxembourg et les Pays-Bas formant le noyau de l’Union Européenne, aux autres États. Ce n’était donc plus, au cours du temps, l’Europe que j’avais acceptée, elle devenait plus commerciale qu’humaine, et plus inhumaine ne voulant pas combattre les puissances de l’argent. Les socialistes n’ont pas comprit dans leur majorité le tournant qui s’opérait et c’était devenu pour eux une contradiction par rapport à leur idéologie de rassemblement des peuples, en fait l’Europe les divisent plus qu’elle ne les unis. Cette solidarité que l’on espérait être en droit d’attendre fut minée par les gouvernements sous les influences de la différence de culture et de niveau de vie des peuples qui la compose.

Les différences de niveaux de vie ont conduit à un déséquilibre qui fit que les peuples de niveau élevé virent, affecté à la baisse, ce niveau par ceux de niveau inférieur. Les sociaux démocrates socialistes n’ont jamais condamné ce fait, pour des raisons électoralistes, se trouvèrent en opposition avec la gauche de leur parti, ce qui créa une confusion dans le reflet que l’on eu d’eux. Certes, ils critiquèrent et critiquent encore l’orientation conservatrice actuelle, mais pas l’élargissement commencé sous Mitterrand par l’adoption de la Grèce en 1981, puis ce fut l’Espagne et le Portugal en 1986, et en 1995 la Finlande, l’Autriche et la Suède, puis vinrent en 2004 les pays de l’Est. Ces pays frappaient aux portes de l’Europe, il était difficile de ne pas les inclure dans cette Union. Le courage manqua de dire non aussi bien pour la gauche que pour la droite qui voyait là un marché concurrentiel s’ouvrir. Personne n’a pensé un seul instant aux conséquences qui en résulteraient, ne voyant que le profit de marchés commerciaux.

L’exemple récent du dilemme socialiste est l’adoption à Versailles de la révision de la Constitution préalable indispensable à la ratification par voie parlementaire du second traité modifié de Lisbonne.

Rappelons que la première mouture avait été rejetée par référendum, Laurent Fabius s’investissant pour le non. Outre les UMP qui ont votés massivement 306 pour et trois contre, les socialistes et radicaux dont, 17 ont votés pour dont Jack Lang, 91 contre dont Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, et Arnaud Montebourg, et 93 abstentions dont celle de Jean-Marc Ayraud et de François Hollande, ce qui fit 184 de non oui sur 201. Pour le Sénat 15 pour dont Robert Badinter, 30 contre dont Michel Charasse et Jean-Luc Mélenchon, et 49 abstentions, ce qui fit 79 de non oui sur 94. Ensuite à l’Assemblée nationale, il y eu 121 voix pour dont François Hollande dont 84 abstentions et 25 contre, soit 109 de non oui sur 230. Au préalable Jean-Marc Ayrault avait soutenu un vote référendaire pour finalement voter le texte, ce qui fit la risée de la droite. On voit bien que dans ces deux actes majeurs qui gouvernent nos conditions de vie actuelles, les socialistes qui furent divisés, apportèrent néanmoins leur vote à la ratification du traité. L’adoption du second traité de Lisbonne est l’acte qui conduit à l’enrichissement des banques privées, par son article 123, voir Est-ce que l’euro existera toujours à Noël.

Il n’empêche que François Hollande reste dans le schéma d’une Europe telle qu’elle est, refusant une perte de souveraineté mais voulant modifier le fonctionnement de la BCE et donner au FESF les moyens d’agir pour venir en aide aux pays fortement endettés. Comment peut-il faire sans modifier le second traité de Lisbonne qui précise l’indépendance politique de la BCE. Pour lui, le FESF est au cœur de la crise, et il doit être plus fortement doté pour être à la hauteur des enjeux. Le FESF doit aussi pouvoir «travailler avec la Banque centrale européenne et se refinancer auprès d’elle».

Or Merkel a catégoriquement rejeté, en octobre, cette proposition de doter le FESF d’une licence bancaire qui lui aurait permis d’emprunter auprès de la BCE. Pourquoi, c’est bien simple, elle préfère que ses banques privées s’enrichissent par les prêts qu’elles consentent. Or, Angela Merkel n’arrête pas de clamer que l’Allemagne est la principale contributrice pour aider les pays en difficultés, mais c’est dans l’intérêt de ses banques privées. L’entourloupe est grosse comme un éléphant.

Pour François Hollande, qui dit «respecter l’indépendance de la BCE», la souhaite toutefois «plus attentive à la situation de notre économie réelle». Il souhaite qu’elle intervienne plus efficacement sur les marchés obligataires. Berlin est opposé aux programmes de rachat de dettes de la BCE, d’abord en raison des risques inflationnistes que voient les Allemands, ensuite parce qu’en soulageant les pays fragilisés, la BCE risque de leur permettre de ne pas se réformer.

En fait l’Allemagne veut contraindre les autres pays à faire ce qu’elle veut, une sorte d’hégémonie économique, ce qu’elle n’a pas eu à la guerre, elle espère l’avoir par la BCE.

François Hollande milite en outre «pour l’instauration d’une taxe sur les transactions financières sans délai, et les euro bons qui reviennent à mutualiser les dettes par un taux d’emprunt commun», les mieux lotis payant pour les moins bons par solidarité partagée.

On sait de plus que des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, et d’autres ne peuvent soutenir l’euro. Il faut donc modifier le traité pour donner la souplesse économique à ces pays en leur laissant la possibilité de retrouver leur ancienne monnaie, soit en modifiant la valeur de l’euro par une dévaluation. Ne pas prendre en compte ces données, c’est s’enfoncer encore plus dans la contradiction des oui ou des non à l’Europe telle qu’elle est. Il est suicidaire si les socialistes viennent aux commandes qu’ils puissent gouverner sans au préalable corriger ce qui ne va pas.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel le 05 décembre 2012 sont dans une modification du traité dans la mise en place de sanctions automatiques en cas de dépassement de la règle de 3 % de déficit par rapport au PIB pour les pays de la zone euro. Seule une majorité qualifiée à 85 % des États membres permettra de s’opposer à cette sanction, ce qui rend cette imposture impossible à ne pas être appliquer. L’autre point concerne une règle d’or contraignante et harmonisée en Europe qui aurait pour but de reconquérir la confiance des marchés. L’autre volet concerne la participation du secteur privé à une éventuelle décote de dette. «Ce qui s’est passé en Grèce est et restera un cas unique», a martelé Nicolas Sarkozy. Il s’agit, a souligné Angela Merkel, «de montrer aux investisseurs du monde entier qu’un emprunt de la zone euro est totalement sûr». Plus question donc, comme le prônait Berlin, de demander une contribution des créanciers privés si un pays a du mal à rembourser. L’enjeu est de ne pas faire fuir les investisseurs.

Bien sûr cela ne peut être appliqué qu’après les élections présidentielles malgré que Sarkozy souhaiterait que la règle d’or fusse votée avant dans le but de contraindre son successeur. De plus, pour concrétiser cet accord il faudra qu’il soit ratifiée par les autres membres de l’Union Européenne ou si ce n’est possible par les 17 pays de la zone euro qui voudront bien l’accepter. Ce n’est donc pas pour demain, bien d’autres problèmes se poseront. Donc, le Merkozy s’amuse à se glorifier en pédalent dans la semoule. Il y a encore de l’eau à passer sous le pont avant que cette élucubration soit acceptée. Il est, par contre, curieux de constater que la presse écrit comme si cet accord était adopté ?

David Cameron n’est pas favorable à une modification des traités. Si tel est le cas «alors je ferai en sorte que cela protège et renforce les intérêts britanniques». Londres a néanmoins déjà préparé «un plan d’urgence» pour faire face à un éventuel éclatement de la zone. Il a compris.

Ce ne sont que des élucubrations de duettistes conservateurs à l’extrême qui pour les intérêts des banques proposent des sanctions automatiques à des pays qui ne pourraient faire face aux difficultés économiques dont, ils ne sont pas responsables. C’est un étranglement des peuples qui souffrent approuvé par le FMI. C’est une capitulation aux exigences de l’Allemagne. C’est impensable accord n’est que le résultat de notre éventuelle perte de notre triple A de deux points, et des autres pays qui le détienne par l’agence Standard & Poor’s. Nathalie Kosciusko-Morizet ministre du développement… a prétendu sur France 2 dans l’émission mots croisés du 05/12/12 que l’annonce de Standard & Poor’s était inconnue du Merkozy ? En fait elle a menti, l’Élysée et Berlin étaient au courant dès lundi matin de la décision de l’agence de notation, Les Echos.fr. D’ailleurs il faut voir la tête d’Angela Merkel à la conférence de presse au coté de Sarkozy qui montre son trouble.

En fait, ils n’ont rien proposés autre que de l’austérité pour résoudre les problèmes actuels sur la dette ce qui montre leur incompétence à faire de la croissance et une fois de plus leur connivence avec les banques qui engrangent des bénéfices sur le dos des peuples. Il est évident que la récession menace par la stagnation de l’économie avec l’endettement des ménages qui ne cesse de croître, et pour faire dans glauque, voilà qu’ils accusent François Hollande de souhaiter la perte de notre triple A !

La contre attaque d’Hollande se produisit le même jour en Allemagne invité par le parti démocrate Allemand SPD. «Il s’agit de voir sur quoi nous sommes d’accord et sur quoi nous ne le sommes pas» a déclaré Jean-Marc Ayrault. François Hollande s’est exprimé à la clôture de cet évènement avant Sigmar Gabriel le patron du SPD. «Si les socialistes Français remportent la présidentielle et les législatives de 2012, ce sera un signe fort d’un élan, d’une dynamique en faveur de la gauche dont le SPD espère à son tour bénéficier pour revenir au pouvoir en 2013» explique Jean-Marc Ayrault. François hollande devrait rencontrer début 2012 Angela Merkel selon un responsable socialiste.

François Hollande très hostile à la perte de souveraineté, veut rééquilibrer le couple Franco-allemand et prôner une «souveraineté partagée». «Si je me place dans l’hypothèse où je pourrais être président de la République au mois de mai, Angela Merkel me regardera comme son interlocuteur», considérait-il mercredi dernier à Bruxelles, sous-entendant que, fraîchement élu, il aura une «légitimité plus forte» qu’une dirigeante en fin de mandat, ce qui permettrait de construire un «partenariat équilibré». Pour que cette relation s’équilibre, il faut que la France soit plus forte, ce qui n’est pas le cas avec Nicolas Sarkozy, la dette et les déficits ont augmenté, le chômage aussi, la croissance est en baisse…et le triple A ?

Il lui faudra convaincre, et fraîchement élu il ne pourra pas montrer les résultats de sa politique à une Allemagne fortement ancrée à droite que si, la politique d’Angela Merkel est contestée dans son pays. Il lui faudra aussi nouer des appuis dans les autres pays de la zone pour squeezer Angela afin de lui faire comprendre qu’elle doit aussi collaborer avec le nouveau président Français. Attendons le sommet de 09 décembre pour y voir plus clair.