Le Dahlia Noir, c’est une affaire criminelle atroce qui remonte loin dans le temps. En 1947, on retrouve un corps sectionné en deux. Il s’agit de celui d’Elizabeth Short, une jeune playmate en quête de célébrité. Elle est horriblement mutilée et cette affaire va carrément traumatiser l’opinion publique.
Même de nos jours, Elizabeth Short fascine encore et on l’a retrouvé récemment dans un film au cinéma.
Cette affaire a aussi énormément inspiré James Ellroy qui y projette inconsciemment le meurtre de sa propre mère. Il est tellement fasciné par cette jeune femme fauchée dans la fleur de l’âge qu’il a décidé d’en écrire un livre, histoire d’exorciser ses vieux démons.
Son roman est un savoureux mélange entre fiction et réalité. Certes, l’intrigue va tourner autour de la courte vie d’Elizabeth Short mais elle va surtout se focaliser sur le destin de deux hommes.
Tout au long des cinq cent pages du roman, on va pénétrer dans le quotidien de ces deux enquêteurs que tout sépare. Malgré leurs différences, ils s’apprécient énormément jusqu’à la découverte du cadavre du Dahlia Noir. Là, leurs intimes convictions vont voler en éclats. Ils se sentiront perdus et démunis face à un crime aussi abject qu’horrible. Là, on se demande si ce roman n’est pas une sorte de thérapie pour l’écrivain qui semble y puiser le réconfort tant recherché depuis la mort brutale de sa mère.
Car, au-delà des mots, on sent que l’écrivain flanche derrière sa feuille blanche. Sa plume est incisive et percutante. Il ne nous laisse pas une seule seconde de répit et parfois, il semble même nous abandonner au bord de la route. Ellroy est concentré sur son oeuvre et il fait tout son possible pour expliquer le pourquoi du comment de telle attitude.
Le rythme est haletant et il nous sera très difficile de lâcher un tel roman une fois commencé.
A travers cette affaire atroce, Ellroy n’a-t-il pas voulu, en fait, résoudre le meurtre de sa propre mère à sa manière ? Lui-seul connaît vraiment la réponse à cette question.
Mais une chose est sure… Le Dahlia Noir n’a pas fini de nous hanter… et de fasciner à travers les années.