Les experts s’accordent pour dire qu’il faudra au bas mot quarante ans pour démanteler le site nucléaire de Fukushima. Quel en sera le coût ? Ce qui est sûr, c’est qu’il sera astronomique sur un plan financier, très lourd sur le plan humain, aussi, en espérant que tout se passe sans trop de problèmes et sans catastrophe.  Les autorités françaises devraient prendre en compte tous les enseignements de ce cataclysme majeur et de ses conséquences et surtout, dès à présent, avoir l’honnêteté d’inclure ces coûts de démantèlement dans le calcul du prix de l’énergie nucléaire.  

   Pour éviter tout désastre également, l’arrêt de Fessenheim, même s’il n’est pas d’une          urgence absolue, devrait être rapidement programmé, cette centrale étant âgée et usée, et il ne serait pas raisonnable de consacrer des millions d’€uros à vouloir en prolonger l’exploitation

 

Il est regrettable que l’imbrication de l’Etat, des intérêts industriels, qu’il s’agisse d’EdF, de Bouygues, d’Areva ou d’autres parties prenantes dans le lobby nucléaire ne permette pas d’avoir toutes les cartes sur table et d’ avoir en main tous les éléments du dossier.  L’Union Européenne devrait mettre sur pied une commission de scientifiques qui attribuerait une habilitation à toutes les centrales nucléaires de ses pays membres, sans laquelle elles ne pourraient continuer leur exploitation. Ainsi, elles seraient évaluées par un organisme indépendant, et toutes sur les mêmes critères, ce qui contribuerait à rassurer la population.  En appliquant ces quelques mesures, nous connaitrions le vrai pied de l’énergie nucléaire et nous serions à même de mieux cohabiter avec nos centrales.  De toutes les façons, la part du nucléaire dans la production électrique française est trop importante et doit être diminuée, d’une part en fermant rapidement quelques réacteurs anciens qui ne répondent plus vraiment aux exigences actuelles, quoi qu’on veuille nous faire croire et, d’autre part, en augmentant la part des énergies naturelles.