Une jolie fleur finit toujours par se faner un jour ou l’autre. Elle perd de sa splendeur, ses pétales se détachent, tombent les uns après les autres. Au bout d’un temps indéterminé, elle n’irradie plus la pièce où elle se trouve de sa beauté et, elle disparaît. En jetant un oeil sur le cinéma actuel, et des films qui vont sortir dans un futur proche, j’ai eu l’impression que la créativité connaissait la même voie. Comme de l’eau dans une casserole en train de chauffer, à force de bouillir, elle s’évapore.
Calliope, Polymnie et toutes les muses suscitant la flamme, allumant l’essence artistique chez les personnes ayant la fibre, ont du prendre un congé sabbatique de longue durée. Le 7ème art est à l’image de l’écologie, on trie et recycle les bonnes idées du passé. Un scénario à fonctionner il y a des décennies, voire seulement quelques années, même pas assez pour atteindre l’âge de raison, et hop, on le reprend en le mettant à la sauce actuelle. Ce qui se résume souvent par plus de sexe, de la violence, une once de moralisation écolo à « la mord moi le nœud », et dans les films d’espionnage, les arabes ont remplacé les soviétiques. On a l’impression que les professionnels aux manettes du cinéma, les directeurs de studios, les producteurs, les financiers, sont trop timorés. Ils préfèrent miser sur des valeurs (dites) sûres plutôt que de s’aventurer dans des contrées inconnues aux aléas imprévisibles. Dans ces chemins balisés et à la chaussée en parfaite état, la conduite se fait sans problème si aucune crevaison n’est à déplorer et les billets poussent comme de la mauvaise herbe. Toutefois, les 4×4 existent, ils devraient y songer afin de s’engager sur des routes un peu plus cahoteuses.
Pour rester dans les métaphores, le cinéma contemporain ressemble (en grande partie, mais ne mettons pas tous les œufs dans le même panier) à un restaurant qui nous servirait toujours la même soupe. Dans ce cas de lassitude et de manque d’exotisme, le réflexe serait de partir voir ailleurs, prendre la porte et d’aller dans l’enseigne d’à côté, sauf que pour le cinéma, ce n’est pas si simple. L’argent bride l’imagination et la faisabilité des scénarios un tantinet trop audacieux. Les dollars agissent telles des camisoles, enfermant les scénaristes à pondre des choses bien comme il faut, des histoires qui se vendent. Le cinéma, ce n’est plus la même chose, depuis que des sommes colossales sont placées sur le tapis.
Depuis quelques années, on remarque que c’est la loi des séries. Dès qu’un premier film fonctionne, on en fait une franchise et un second opus est mis en chantier. Cela occasionne des situations cocasses où on a l’impression de voir 2, 3, 4 fois la même chose, si cela n’est pas encore plus. La fraîcheur du film initial, qui nous avait plu, fini par devenir périmée. Malgré tout, il y a des miraculés : l’Age de Glace, Madagascar, Alien, les 3 premiers Indiana Jones ou encore Pirates des Caraibes, mais force est d’avouer que les autres sont insipides : American Pie, Saw, Resident Evil, Scary Movie, Sex and the city, Mulan 2, Basic Instinct 2, Starship Troopers 2, puis la liste continue ainsi encore bien longtemps.
Puis, il y a les remakes : Miami Vice, inspiré de la série des années 1980, avec Michael Mann à la réalisation, qui plombe son oeuvre de magnifiques couchers de soleil, mais c’est la seul chose qui émette encore un peu de lumière. Sans oublier : Spiderman, Robocop, Total Recall, Madmax, Conan le Barbare, Jason Bourne, Karate Kid, la Guerre des Boutons, etc.
Autre tendance, aux Etats-Unis, quand on est en cale sèche, on voit ce qui a marché à l’extérieur, on sein des pays, pour ça, la géographie, ils connaissent (plus ou moins) : Vanilla Sky, à la base un film espagnol d’Alejandro Amenabar, Funny Games US, film autrichien d’Haneke, LOL USA, Le Dîner de cons, The Tourist, Les visiteurs en Amérique (certainement le film le plus mauvais de toute l’histoire de la Terre), Ring, Millenium, Oldboy, etc.
Finalement, aller au cinéma, c’est un peu comme aller au musée, on y retrouve des vieilles pièces restaurées mais c’est également, aller à l’usine avec ses productions en chaîne. Heureusement, les créateurs sont toujours présents et, parfois, ils arrivent à se faire entendre des personnes qui ont l’argent et le droit de débloquer des fonds. Car oui, parmi eux, il y a encore des esthètes fougueux prêts à sortir des sentiers battus. Un trésor n’est jamais loin dans ces terres désertes.
Coucou!Je trouve votre article bien pessimiste… Vous parlez de films américains et de dollars…. Moi je trouve qu’il y a encore de bons films bien français !!! Dieu merci!! 🙂