le cerveau de nos enfants a-t-il regréssé en quelques générations ?

Le cerveau des enfants a-t-il subi, en quelques générations, un phénomène de régression ? Je m'interroge et j'ai la nette impression de ne pas avoir fréquenté les mêmes établissements scolaires. Nous avons réussi à ingurgiter la grammaire française (Bled), la conjugaison (Bescherelle), la règle de trois, sans sourciller. Le par cœur, la répétition, si ce mode d'apprentissage se fait au bon moment, ce qui est appris quand on est enfant reste acquis, la compréhension s'installe tout naturellement après…

 


Il est bien loin le temps ou les écoliers savaient se mettre en rang (pour se calmer…), se lever quand le directeur entrait dans la classe, attendre que le maître (tout un symbole dans le terme…) dise "asseyez-vous", pour s'installer sur le banc, devant un pupitre propre et ordonné… La règle de trois est à beaucoup de calculs (nombres réels, fractions, division des réels, etc…), le problème n'est pas d'en finir avec la théorie, mais seulement d'en acquérir le mécanisme tout en se représentant ce que l'on fait. Or cette technique est largement à la portée des capacités logiques d'enfants au CM 1. Au lieu de cela, on laisse le soin au collège de l'enseigner : c'est bel et bien du temps perdu.  En tout cas, il est regrettable qu'une fois de plus, le gouvernement cède au chantage des syndicats. Quand donc trouverons-nous un pouvoir capable d'engager l'épreuve de force et d'accomplir de vraies réformes… La baisse de niveau est constante et l'arrivée en sixième se fait désormais avec de sérieuses lacunes. Pourquoi ne pas réinstaurer le certificat d'études, qui définira le passage en sixième et par la même occasion retrouvera ses lettres de noblesse. La démission de nombre de parents (pour de bonnes ou moins bonnes raisons…), l'abus de télévision qui nuit au raisonnement, et bien souvent au détriment de la lecture, qui elle pourtant donne soif de connaissance. En appliquant de tels réformes, les nouvelles générations vont se faire engloutir par la mondialisation. La pratique d'une langue étrangère est un acquis important. Moi, je me pose la question suivante : Comment vouloir enseigner une langue étrangère, alors que la majorité des élèves sont dans l'incapacité d'écrire et de parler le français correctement ? Le langage SMS illustre parfaitement le manque de culture général des enfants (en général…). Il suffit de fréquenter les forums, ou de regarder certains commentaires d'articles sur notre site, pour s'apercevoir du massacre de la langue de Moliére… Les parents se doivent de se consacrer à l'enseignement de leurs enfants, dans la mesure de leurs moyens. Leur inculquer les bases de l'hygiène, de la correction, de la discipline, du goût de l'effort. Les plus anciens se souviennent, avec bonheur, des vers que l'on récitaient, de la table de neuf qu'enfin nous maitrisions, des dictées ou la voix du maître résonne encore dans mon esprit, transitif..intransitif.un accent…etc…

 

On savait rire, chahuter, espiègle comme tous les enfants, mais aussitôt la plaisanterie finie, se replonger assidument dans nos devoirs, nos leçons avec l'impression délicieuse de commencer a maitriser nos acquis…

3 réflexions sur « le cerveau de nos enfants a-t-il regréssé en quelques générations ? »

  1. AH, MICHEL, quel beau texte, et que de souvenirs, vécus ent tant qu’élève, appliqué, pendant « un cetain temps en tant que Professeur!!!
    J’ai travaillé en Blouse Blanche, pendant 40 ans!!!
    Et croyez moi ce « rempart », m’a permis de me faire respecter TOUTE MA VIE PROFESSIONNELLE, j’ai été la risée de mes collègues, ces denières années, qui venaient en cours habillés comme le premier quidam qui passe dans la rue,Je n’ai JAMAIS tutoyé un élève, d’autres l’ont faits.
    Je n’ai JAMAIS accépté que lorsque la sonnerie se faisait entendre pour la fin du cours, un élève « OSE » ranger ses cahiers, et livres sans mon autorisation!
    L’entrée, d’une personne étrangère à la classe, se faisait toujours par la LEVEE des élèves, qui ne se rassayaient que lorsque la personne entrante, leur en donnait l’autorisation!
    J’ai TOUJOURS EXIGE le silence avant de faire rentrer mes élèves dans la classe!!
    SI tous les ENSEIGNANTS, en avaient fait autant, un grand pas vers la discipline et le respect, serait encore au goût du jour aujourd’hui!!!
    Quant aux programmes, que des Ministres successifs, nous ont fait enseigner, ce fut une catastrophe pour l’Education Nationale toute entière, et çà CONTINUE!!
    Comment voulez vous que nous formions des jeunes responsables et instruits, si nous ne respectons pas une certaine logique!!!
    BRAVO, MICHEL, de tout coeur avec vous!!! pour ce cri d’ALARME
    @micalement SOPHY!
    8) 😉 >:( >:( 🙁

  2. Ce n’est pas le cerveau de nos enfants qui a régressé… C’est celui de nos politiques, qui s’ingénient, chaque fois qu’ils arrivent au pouvoir, à chambouler notre « pauvre » Ministère de l’Education Nationale !

    Comment faire acquérir ces « fameux » fondamentaux à toutes nos chères têtes blondes, alors que, d’un autre côté, on dégraisse le Mammouth en supprimant des postes ?

    Bref…

    Puis, il faut ajouter que les enseignants, qui sont malmenés, ont, pour la plupart d’entre eux, beaucoup de mal à assumer leurs vocations !

  3. En lisant votre article, je me rappelle particulièrement les manuels Lagarde et Michard du XVIème au XIXème siècle qui nous faisaient traverser ces siècles de la 3ème à la terminale

    1 seul livre par niveau et des feuilles de classeur pour tout bagage, des grands auteurs connus aux moins connus, et nous naviguions par beau temps en barque poétique, par grand vent sur des vaisseaux plein d’orthographe ou de grammaire, tandis que la houle nous emportait vers les grands textes abordant les rivages de la philosophie.

    Je me souviens surtout de notre professeur de français en 1ère, l’année du bac français ; un petit bout de femme qui nous a embarqué dans la légende des siècles de Victor Hugo comme si elle nous emmenait en croisière au long cours : elle était capitaine et nous étions les mousses…

    Nous grattions beaucoup de papier. Prendre des notes était très important, et après il fallait pouvoir se relire, souligner, pour comprendre et s’approprier ce que l’on avait écrit.

    Je me souviens de voyages fabuleux… J’étais assez « dissipée », tête en l’air et rêveuse, mais j’adorais lire, apprendre et écouter les profs.

    certains passionnants, d’autres sévères, leur personnalité nous importait peu, ils étaient comme ils étaient et nous nous en accommodions parfaitement, car l’important était ce qu’ils nous transmettaient. Ils étaient là pour nous transmettre des connaissances et pas pour nous plaire.

    Et je trouve que tous, chacun à sa manière, y parvenaient. Et quand nous avions échoué, nous recommencions…

    Je n’ai pas beaucoup de mauvais souvenirs. Toutes mes années scolaires se sont déroulées comme des années légères et insouciantes : pas de pressions inutile ni de soucis d’orientation. Nous nous orientions tous au fur et à mesure de notre scolarité, en fonction des matières où nous avions les meilleurs résultats. Nous vivions chaque instant tel qu’il se présentait.

    dès la 3ème, une de mes amies qui avait décidé d’être institutrice s’est orientée pour faire l’école normale à Saint-Germain-en-Laye. A 19 ans, elle était déjà en poste dans une école. Elle m’a raconté en riant que les parents qui venaient la voir, lui demandait « où est la maîtresse ? »… elle était si jeune mais si heureuse de faire le métier qu’elle avait choisi. Elle est toujours institutrice, elle s’était spécialisée un peu plus tard dans l’enseignement pour les enfants handicapés.

    Ces dernières années, elle a eu des problèmes de statut… à cause du passage obligatoire à l’IUFM… c’est surtout cela qui est inadmissible et qui l’a fait souffrir… pas les enfants… à 40 ans, être obligée de se mettre au niveau, avoir des pressions, et repasser des examens pour être dans les nouvelles lois concernant le statut de professeur des écoles…

    Je ne pense pas que les cerveaux des enfants aient régressé, ou que les professeurs soient dépassés… Je pense plutôt que les seuls fondamentaux qui soient importants sont la confiance et le respect que toute personne quelle qu’elle soit (adultes et élèves compris) se doit à elle-même et aux autres.

    Croire en ce que l’on fait et ne jamais se décourager, dans le souci de faire au mieux pour soi et pour ceux qui sont autour de soi, quelles que soient les intempéries des institutions en place qui font la pluie et le beau temps, est le seul moyen pour chacun de se sortir de la tempête et de s’entr’aider.

    Bon vent à tous les élèves et à tous leurs professeurs!

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